Réécouter ses vocaux
Il y aurait au moins 7 raisons de vouloir les réécouter. © Getty Images

Pourquoi réécoute-t-on ses vocaux?

À peine sont-ils envoyés qu’on se repasse nos vocaux pour s’entendre parler. Que dit ce geste de nous? S’agit-il d’un élan de narcissisme ou d’un éventuel besoin de se rassurer? Une psy décrypte ce réflexe pas si anodin…

Exit les textes à rallonge, les vocaux ont pris d’assaut nos réseaux sociaux, WhatsApp en première position. Nos collègues, parents, amis, notre chéri(e): tout le monde y passe. Et si les “voices” hérissent les poils de certains, la plupart d’entre nous les avons pourtant adoptés comme moyen de communication n°1.

7 milliards de vocaux par jour

D’après le blog de WhatsApp, sept milliards de messages vocaux seraient envoyés chaque jour en moyenne sur l’app’. Pour Émilie Mouton, psychologue, il s’agit d’une avancée globalement positive de nos moyens de communication: “Les vocaux permettent une continuité du lien, même quand on n’a pas l’opportunité de se voir régulièrement. Ils offrent la possibilité d’aller plus en détails et d’être plus dans la nuance”. Et puis, la voix transmet davantage d’émotions que l’écrit: “Elle rend l’interaction plus vivante, permet de montrer notre énergie à un instant T”.

D’ailleurs, si on associe souvent les vocaux à nos relations déjà intimes, d’amour ou d’amitié, ils peuvent aussi aider à entamer une discussion avec un inconnu. “De nombreuses applications de dating disposent de la fonction vocaux, car la voix permet généralement de mieux accrocher son interlocuteur”, précise la psychologue.

Un signe d’égocentrisme?

Contrairement à l’appel téléphonique où nos paroles s’inscrivent dans un moment précis, le vocal permet de se réécouter… à l’infini. Mais pourquoi se plaît-on à le faire? Par égocentrisme? “Il n’y a pas de réponse toute faite à cette question, nuance la psychologue. Tout dépend de l’intention de la personne et de la fréquence à laquelle elle va chercher à se réécouter”, mais Émilie Mouton pointe quelques bonnes pistes.

7 raisons de se réécouter

D’après la psychologue, on peut ansi se réécouter pour sept raisons, et elles sont cumulables.

En s’écoutant, on peut jauger notre propre charisme, la clarté et la pertinence de notre propos

  1. Pour le plaisir. “On peut d’abord aimer s’écouter par pur plaisir, sans besoin de se rassurer ou autre. Mais je ne pense pas que ce soit souvent le cas… Selon moi, il y a souvent quelque chose derrière”.
  2. Pour appréhender son image. “Grâce aux voices, on peut avoir accès à une partie de l’image que l’on renvoie au travers de notre voix. Intonation, ton, rythme, débit, volume, accent… Se réécouter permet d’avoir une vision plus claire de soi”.
  3. Pour mieux se connaître. “Cela nous aide également à améliorer notre conscience de soi, à prendre du recul dans notre communication avec l’autre, de comprendre comment on se positionne dans la relation”.
  4. Pour se valider soi-même. “En s’écoutant, on peut jauger notre propre charisme, de la clarté et de la pertinence de notre propos. C’est une tentative de valider son estime de soi”.
  5. Pour aller mieux. “Se réécouter peut avoir des vertus thérapeutiques. Cela nous permet de comprendre ce qui nous a marqué dans un événement, d’y voir plus clair sur une situation vécue, en fonction de notre manière de la raconter”.
  6. Pour valider nos compétences de communication. “La notion de compétence est importante. On peut se réécouter pour essayer d’améliorer sa communication: mon propos est-il structuré, contient-il assez d’émotions, transmet-il ce que je souhaite?”
  7. Pour augmenter nos capacités d’empathie. “En se réécoutant, on peut se demander si on a suffisamment inclus l’autre dans notre réaction, si on a fait preuve de suffisamment d’empathie”.

Une aversion pour sa propre voix

Aimer se réécouter est toutefois loin de faire l’unanimité. Si certains se délectent en analysant chacune de leurs intonations, d’autres préfèrent ne pas réappuyer sur play. “Certaines personnes ont une aversion pour leur propre voix, comme on peut en avoir pour sa propre image”, explique la psychologue. Qui poursuit: “S’entendre parler peut alors être confrontant. Ces personnes seront mal à l’aise en se réécoutant, trouveront qu’elles ont une voix bizarre ou n’auront pas envie de creuser la notion de conscience de soi, par exemple”.

Si ce malaise traduit un mal-être plus profond, voire un dégoût, en parler à un professionnel peut être utile, indique enfin la psychologue.

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