Soigner sa radinerie
La radinerie provient d’un sentiment d’insécurité, souvent irrationnel. © Pexels

Peut-on soigner sa radinerie?

Être capable d’économiser, c’est bien. Mais être “près de ses sous” peut parfois virer à l’obsession et devenir handicapant pour soi et ses proches. Peut-on changer ce rapport à l’argent? Décryptage d’une psy.

La personne radine est celle qui, au resto, choisit le plat le moins cher et a des sueurs froides à l’idée de diviser la note en parts égales. Celle qui cherche les réductions partout et rechigne à offrir, celle qui évite la cagnotte aux anniversaires… En bref: elle n’aime pas dépenser ou donner son argent. La psychologue clinicienne et coach de vie Émilie Mouton décrypte ce défaut gênant pour soi comme pour autrui, et nous donne les clés pour le dépasser.

Radin car fauché? Pas forcément!

Le radin l’est-il par manque de moyens? Pas nécessairement, et même souvent au contraire, puisqu’il économise. D’après la psychologue, “ce mode de fonctionnement serait plutôt lié à un héritage de comportement familial. Un passé financier précaire peut ainsi faire perdurer des habitudes de restriction. Nos parents ou grands-parents peuvent avoir vécu une situation de manque et avoir développé un comportement de compensation, qu’ils nous ont transmis, consciemment ou inconsciemment, et que nous reproduisons. Et ce, même si notre situation financière à nous n’est plus problématique”.

Argent et estime de soi

Et si on gérait mieux son rapport à l’argent avec une bonne estime de soi? C’est en tout cas l’avis de la psy. “L’argent, c’est de l’énergie, ça vient, ça part. Si j’ai une mauvaise estime de moi, j’aurai tendance à me limiter dans ce que je m’offre et ce que je peux recevoir de la vie. Et puis, ne pas utiliser son argent, c’est aussi une manière de ne pas s’accomplir véritablement”.

Pourquoi être radin est socialement gênant?

D’un point de vue social, la radinerie “peut facilement être dérangeante, donner l’impression qu’on est dans le contrôle, qu’on n’a pas envie de s’investir dans la relation”, explique la psychologue.

La radinerie peut générer de la lourdeur dans la relation, l’impression d’un manque de réciprocité

Elle poursuit: “On peut aussi se référer aux langages de l’amour. Chacun a des besoins affectifs différents, et une certaine manière de les exprimer. La radinerie peut facilement être perçue négativement, surtout par les personnes dont le langage de l’amour passe par les cadeaux. Elle peut générer de la lourdeur dans la relation, l’impression d’un manque de réciprocité”.

Le premier pas: la prise de conscience

Comme souvent, la première chose à faire pour soigner un défaut, c’est d’en prendre conscience. “Cela peut passer par un travail d’introspection, de réflexion, par la thérapie ou d’autres pratiques comme la méditation. La radinerie part d’un sentiment d’insécurité qui n’est pas forcément rationnel. La personne adopte un comportement de rétention pour s’assurer d’avoir assez dans le futur”. Dans ce réflexe de suranticipation, elle s’empêche de vivre librement, de trouver un équilibre dans sa gestion de l’argent.

4 clés pour soigner sa radinerie

La psychologue nous offre ses clés pour remédier à ce défaut.

  1. Élaborer un budget pour se confronter à la réalité de ses propres moyens financiers, clarifier ses propres limites, s’offrir une marge de manœuvre… et calmer son mental.
  2. Se poser les bonnes questions, telles que “Ma peur de manquer d’argent est-elle raisonnable ou limitante? Est-ce que cette peur m’empêche de vivre? Ou de ressentir?”, “Ai-je envie de me sentir plus libre dans mon rapport à l’argent?”, “Est-ce que je conscientise que c’est un réel problème pour moi et/ou pour mes relations?”, “Est-ce que je donne à la hauteur de ce que je reçois?”. Se poser cette dernière question permet de prendre du recul, de réaliser que l’on reçoit beaucoup, que les personnes autour de nous sont généreuses.
  3. Accueillir les émotions sous-jacentes qui sont sans doute bloquées et qui ont besoin d’être exprimées. “Finalement, l’angoisse de manquer d’argent nous renvoie à une peur existentielle de la mort, qui est bien réelle… Même si la première est disproportionnée”.
  4. Ancrer de nouvelles habitudes, une nouvelle façon de concevoir l’argent. “Il est important de prendre conscience qu’on a le choix!”, conclut la spécialiste.

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