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Dépression saisonnière: “Je passe la moitié de l’année à avoir envie de mourir”

Par Liza De Wilde

Mélancolie, irritabilité, fatigue extrême et anxiété… Selon les experts, la dépression saisonnière toucherait 7% de la population et 2 à 3 fois plus les femmes que les hommes, en particulier dans les pays ou le climat est continental.

L’hiver est souvent synonyme de déprime saisonnière: le manque de luminosité, la pluie, la grisaille et le froid peuvent en effet nous donner le vague à l’âme. Inutile de dire que c’est un mal très courant en Belgique. Avec son climat gris et froid, l’hiver ne contribue pas à nous donner la pêche. Mais pour certaines personnes, ce “petit coup de blues” peut se transformer en réelle dépression saisonnière. Un mal d’autant plus dur à supporter en ces temps de pandémie, qui n’arrangent rien à l’affaire.

La dépression saisonnière est bien réelle! Il s’agit d’une maladie chronique, qui revient chaque année à la même période, entre octobre et février dans nos pays. Elle se caractérise par une fatigue importante, un sentiment de tristesse et d’abandon, des troubles importants de la concentration, une augmentation de l’appétit et de l’anxiété. Sa cause? La baisse de la luminosité, qui perturbe le rythme circadien de notre corps et dérègle notre horloge biologique.

Les femmes, plus sujettes à la dépression saisonnière

Selon le Dr. Robert Levitan, chercheur à l’Université de Toronto, 80% des personnes souffrant de dépression saisonnière sont des femmes, âgées entre 18 et 45 ans. Des chiffres qui font d’elles des sujets particulièrement sensibles aux difficultés émotionnelles. Les experts estiment que si cette différence de genre est aussi marquée, c’est notamment parce que les hommes ont tendance à ne pas demander d’aide lorsqu’ils éprouvent des troubles mentaux; ils souffriraient donc sans le mentionner.

La Dr. Helen Webberley, fondatrice de la clinique “GenderGP” à Abergavenny aux Pays de Galles – clinique spécialisée dans les questions de genre et transgenre – explique que cette sensibilité accrue qu’ont les personnes de sexe féminin face à la dépression saisonnière serait surtout due à leur charge mentale, plus importante que celle des hommes: “Les femmes modernes sont certes plus susceptibles de demander de l’aide lorsqu’elles se sentent sous pression. Mais il faut aussi avouer u’elles mènent des vies stressantes et agitées: elle jonglent entre emploi, parentalité, ménage, organisation, famille… Elles portent tellement de responsabilités que, la plupart du temps, elles sont déjà sur leurs réserves, même dans les meilleures circonstances”.

Des pensées suicidaire dans les cas les plus graves

Chez certaines personnes, la dépression saisonnière peut être si intense qu’elle est la cause de pensées morbides et suicidaires. Dans un article paru sur le site du quotidien britannique The Telegraph en 2019, une jeune femme de 28 ans raconte son quotidien sous le joug de la dépression saisonnière, dont elle souffre depuis son adolescence. Stress, perte d’appétit, insomnies, problèmes relationnels… Jenny Scott Thompson explique avoir toujours connu des périodes d’épuisement, de troubles de l’alimentation et de désespoir qui semblaient démesurés par rapport à ce qu’il se passait effectivement dans sa vie.

“J’ai remarqué la façon dont mon humeur et mon niveau d’énergie se sont améliorés après un hiver difficile, j’en ai parlé à mon médecin. Elle m’a diagnostiqué une dépression saisonnière”, se souvient-elle. “Elle m’a recommandé de suivre une luminothérapie et des vacances au soleil l’hiver et pour la première fois en six ans, je me suis sentie légère de septembre à avril, sans passer la moitié de l’année à avoir envie de mourir. Soudain, je pouvais être productive tout au long de l’hiver. Ce n’est qu’après ce changement que j’ai réalisé que tout le monde ne passait pas la moitié de l’année à vouloir en finir, et que la plupart des gens parviennent à voir leurs amis toute l’année”.

Dépression saisonnière: la reconnaître et y faire face

Vous l’aurez compris, la dépression saisonnière est bien plus qu’une petite déprime passagère et doit être prise au sérieux. Nous avons listé pour vous les signes qui doivent vous alerter:

  • Grosse fatigue, manque d’énergie
  • Perte de motivation, baisse d’intérêt pour le quotidien
  • Humeur changeante, sentiment d’inutilité, dévalorisation, baisse de moral
  • Envie de pleurer sans raison particulière
  • Difficulté à se concentrer
  • Trouble de l’alimentation
  • Baisse de libido
  • Sommeil perturbé
  • Pensées noires voire suicidaires

Comment s’en sortir?

La première chose à faire est évidemment d’en parler à votre médecin traitant et/ou à un spécialiste de la santé mentale, afin de vous faire aider. Un accompagnement psychologique qui permet de sortir la tête hors de l’eau et de trouver des solutions concrètes à la dépression saisonnière, selon vos besoins et vos sensibilités.

On sait aussi que cette pathologie peut se soigner par la luminothérapie. Attention cela dit, cette thérapie n’est pas recommandée pour tous, en particulier pour les personnes souffrant de problèmes oculaires. D’autres techniques peuvent vous aider dans la lutte contre la dépression saisonnière, telle que la relaxation, la méditation, le yoga ou encore l’aromathérapie, qui vous aideront à calmer vos sautes d’humeur et vous recentrer tout en balayant vos angoisses et autres idées noires.

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