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“Air intérieur contrôlé”: un label pour mieux choisir ses produits d’entretien

Vous avez la tête qui tourne après avoir récuré la salle de bain? Peut-être que votre détergent dégage dans l’air des substances polluantes. Pour informer le consommateur sur ce risque, une société belge a créé un label qui évalue les émissions des produits d’entretien dans l’air.  

L’air intérieur serait bien plus pollué que l’air extérieur. En cause? Des habitations de mieux en mieux isolées, où se dégagent des substances toxiques issues des produits d’entretien mais aussi des meubles, des peintures, des matériaux de construction, des bougies, des encens, etc. Parmi les substances les plus dangereuses pour la santé, on retrouve des conservateurs toxiques (isothiazolinone, benzisothiazolinone, etc.), des parfums allergisants (limonene, citral, etc.) et des substances “anti-bactériennes” qui favoriseraient la résistance des bactéries (ammoniums quartenaires).

Nos maisons plus polluées que l’air extérieur

Contrairement à ce qu’on aurait tendance à croire, l’air est bien plus pollué à l’intérieur de nos maisons qu’à l’extérieur. La fumée de cigarette, les moisissures, les détergents, les meubles en aggloméré, les matériaux de construction dégagent dans l’air des composés organiques volatils (COV) qui peuvent être nocifs pour la santé. L’OMS attribue d’ailleurs un peu plus de 117.000 décès par an en Europe à la pollution de l’air intérieur. En effet, les substances toxiques que nous respirons chez nous peuvent à moyen et long terme causer des allergies, des maladies respiratoires mais aussi perturber le système endocrinien et dans certains cas, être cancérigènes. Une étude réalisée par le magazine français 60 millions de consommateurs avait révélé en avril la toxicité de nombreux produits ménagers.

Un label pour choisir des produits moins émissifs

La société belge Air Label vient de créer le label “Air intérieur contrôlé“. À l’origine, trois jeunes entrepreneurs belges ont eu la bonne idée de combler un manque informatif: “Mes deux associés, Sammy Lamaari et Pierre-Arnaud Gourdain, ont tous les deux travaillé dans des sociétés qui évaluent la qualité de l’air intérieur. Ils ont rapidement constaté qu’il y avait un manque d’informations sur les produits à conseiller pour diminuer les émissions de substances toxiques dans l’air”, explique Maxime Filipson, l’un des co-fondateurs d’Air Label. “Nous avons alors décidé de mettre en place un label simple, directement compréhensible avec un système de notifications qui va de A+ à C-, un peu comme le Nutri-Score”. Après trois ans de recherche et de développement, Air Label a vu le jour en mars 2019 et 15 entreprises sont en cours de labellisation, dont 4 ont déjà communiqué leurs notes.

Air Label

Une méthode de notification

Pour noter les produits, Air Label travaille avec des laboratoires accrédités et des normes internationales ISO. Mais concrètement comment s’y prend-on pour mesurer les émissions de produits d’entretien? “Les laboratoires installent des filtres qui récoltent les substances émises par les produits, selon qu’ils sont mélangés avec de l’eau chaude, vaporisés, etc. Après les avoir identifiées parmi une banque de données de 40.000 substances, ils quantifient leur concentration dans l’air. Nous nous occupons ensuite de comparer cette concentration aux seuils recommandés par 119 organismes internationaux. C’est la spécificité de notre label: nous respectons la norme la plus stricte qui existe partout dans le monde pour chaque substance”.

Les marques qui ont un bon score

Pour l’instant quatre marques ont communiqué sur leurs bons scores: Frosch ainsi que leur gamme semi-professionnelle pour le nettoyage des sols Emsol, Maison Verte et Provilan avec la game Deena+. Onze autres marques sont en attente de labellisation. Comme la notification n’est pas obligatoire, le risque est que les marques ne communiquent que si elles obtiennent un bon score. “Peut-être, mais celles qui n’ont pas obtenu une note satisfaisante, ont alors revu la composition de leurs produits. C’était aussi l’un de nos objectifs: inciter l’industrie des détergents à revoir leurs formulations”, précise Maxime Filipson. “Nous avons aussi conclu un contrat avec une société de grande distribution qui communiquera sur toutes les notes obtenues”.

Les bons gestes pour compléter

Si d’ici quelques mois, le label révélera le score d’autres marques, il ne faut pas pour autant s’alarmer si un produit est labellisé avec la note la plus basse. “Il est parfois difficile de faire l’impasse sur des substances toxiques pour certains produits comme un déboucheur WC, par exemple. Ce n’est pas dramatique d’en utiliser de temps en temps, le tout est d’en avoir une utilisation intelligente. Le premier geste est d’aérer sa maison matin et soir à raison de 10 minutes par jour”. Maxime Filipson attire aussi l’attention sur les chambres d’enfants qui méritent d’être encore plus aérées que les autres: “tout est souvent neuf dans la chambre d’un bébé: les meubles, les jouets, la peinture. Tous ces objets dégagent dans l’air des substances toxiques. Et si en plus, on ouvre rarement la fenêtre pour éviter que bébé attrape froid, on augmente le risque de pollution de l’air intérieur”.

Vive les produits naturels!

Enfin, petit rappel, si on veut éviter tout risque pour la santé et l’environnement, on peut toujours miser sur quelques produits d’entretien entièrement naturels qui ont aussi l’avantage d’être multi-usage:

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