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Comment savoir si je suis atteinte de la maladie cœliaque?

Par Justine Leupe

En Belgique, seule une personne cœliaque sur dix est diagnostiquée, avertit la Société de la Cœliaquie (ASBL). Pourtant, non identifiée, la maladie peut entraîner de graves problèmes de santé.

La maladie cœliaque, ou intolérance permanente au gluten, est génétique et auto-immune. Elle concerne 1% des Belges. Elle est à différencier de l’allergie au blé, qui provoque une réaction anormale du système immunitaire. La maladie cœliaque, plus grave, détruit petit à petit la paroi de l’intestin grêle. Problème: les symptômes sont variés et la maladie plutôt récente, si bien que les médecins généralistes ne pensent pas forcément à elle.

Les symptômes qui doivent alerter

“Les symptômes liés à la maladie cœliaque varient fortement d’un patient à l’autre”, explique Katrien Wellens, diététicienne, elle-même atteinte de la maladie, “mais les premiers signes sont souvent gastriques”. On retrouve parmi les symptômes récurrents:

  • des problèmes de diarrhée
  • des maux de ventre
  • de la constipation
  • des vomissements
  • une absorption difficile des vitamines et minéraux, provoquant des carences
  • une perte de poids importante
  • des problèmes de croissance chez les enfants
  • des problèmes dentaires
  • des aphtes
  • de la fatigue
  • des dermatites
  • de l’ostéoporose
  • des difficultés à concevoir ou la perte prématurée d’un bébé causé par un manque de fer dans le sang, chez la maman.

Il n’est pas impossible que ces symptômes évoluent dans le futur car la maladie reste peu connue. “Il y a 15 ans, quand j’étudiais la diététique, on disait que la maladie concernait surtout les enfants, qui avaient alors le ventre gonflé. Aujourd’hui, ce symptôme n’est plus observé. Et surtout, la maladie cœliaque se détecte chez des personnes de tout âge”.

Une semaine de prévention

Si un ou plusieurs de ces symptômes vous sont familiers, il faudra consulter un généraliste et réaliser une prise de sang. Si des anticorps spécifiques à la maladie (l’immunoglobuline A anti-transglutaminase) sont détectés, il y a de fortes chances que vous soyez concernée. Vous devrez encore réaliser une gastroscopie pour détecter une inflammation de l’intestin (destruction de la paroi de l’intestin grêle). Si c’est le cas, plus de doute: la maladie cœliaque est bien installée.

Bien que la maladie soit de plus en plus abordée dans les médias, les généralistes n’y prêtent pas systématiquement attention, pas plus que les dentistes, pourtant aux premières loges pour recevoir les plaintes des patients. La semaine de sensibilisation à la maladie (elle a lieu du 10 au 16 mai 2021), mise en place par la marque Schär (marque de produits sans gluten) pour la deuxième année, doit la mettre en lumière. “Beaucoup de personnes ne sont pas, voire jamais, diagnostiquées”, rappelle Katrien Wellens.

Quelle différence entre intolérance et hypersensibilité au gluten?

Chez les personnes sensibles au gluten, “celles qui se sentent mieux lorsqu’elles l’évitent, nous dit la spécialiste, on ne trouve pas d’anticorps de la maladie cœliaque dans le sang. Il n’y a pas non plus d’inflammation au niveau des intestins”. Les symptômes gastriques peuvent être les mêmes, mais les causes sont différentes.

Pourquoi il y a plus de “cœliaques” qu’avant?

Le nombre de cœliaques ne cesse d’augmenter pour deux raisons: “D’abord parce qu’il y a plus de diagnostics et donc plus de diagnostiqués, et aussi, mais rien n’est sûr, parce qu’on mange plus de produits transformés, qui contiennent régulièrement du gluten”.

Quel remède à la maladie?

Il n’y a qu’un seul traitement possible, insiste Katrien Wellens: opter pour un “régime sans” à vie, “car quand on est cœliaque, on le reste”. Plus facile à dire qu’à faire, puisque le gluten se niche dans de nombreuses farines (blé, épeautre, seigle, avoine, orge…) et par conséquent dans de nombreux aliments consommés quotidiennement (pain, pâtes, pâtisseries, biscuits…).

Alors oui, il y a des alternatives, mais elles sont souvent plus chères. “De nombreux produits naturellement sans gluten existent (quinoa, millet, sarrasin, lentilles, châtaignes…), note la spécialiste, mais ces matières premières sont assez coûteuses”. Quant aux copies sans gluten, réalisées à partir de “farines sans”, leur texture n’est pas toujours facile à formuler. La protéine de gluten “donne une texture collante et élastique aux pâtes. Pour l’imiter, il faut s’armer de tests qui coûtent chers”.

Et si on continue de manger du gluten?

Une personne cœliaque qui n’évite pas le gluten continue de connaître les symptômes évoqués plus haut et s’expose à des problèmes de santé, “comme l’ostéoporose, les soucis dentaires et la fatigue”, précise Katrien Wellens. “Elle peut aussi souffrir d’un manque important de minéraux et de vitamines qui ne permettent pas à la personne de vivre sainement. Et, mais c’est plus rare, elle a plus de risques de développer des lymphomes”, conclut la spécialiste.

Après une prise de sang et un diagnostic confirmé par un gastroentérologue, prendre un rendez-vous avec un diététicien peut permettre de déceler plus facilement où se trouve le gluten et ainsi l’éviter.

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