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Qu’est-ce qui m’empêcherait de donner mon sang?

Par Justine Leupe

Moins de 18 ans, moins de 50 kg, des partenaires sexuel(le)s irrégulier(è)s… Tant de raisons qui peuvent restreindre tout un chacun à donner son sang. Pourtant, la Croix-Rouge a bien besoin de nous! Avec la crise sanitaire, les donneurs se font moins nombreux.

Envie de donner votre sang? On vous livre le petit guide du parfait donneur.

Donneur: quelles sont les restrictions?

La base pour donner votre sang est d’avoir plus de 18 ans et d’être en bonne santé. Cependant, des contre-indications existent:

  • Si une suspicion de Covid-19 est présente.
  • Si vous pesez moins de 50 kg. “Mais pour la question du poids, tout est relatif”, avance Thomas Paulus. Si une personne mesure 1m45 et pèse 48 kg, la Croix-Rouge peut accepter. Mais pas si elle mesure 1m65, parce que récolter une poche de sang plus petite, logistiquement, ce n’est pas intéressant et trop compliqué pour des questions d’anticoagulant dans les poches”, nous explique Thomas Paulus du service communication de la Croix-Rouge.
  • Si vous êtes enceinte et/ou six mois après l’accouchement. Il en est de même après une fausse-couche.
  • Si vous avez un nouveau partenaire sexuel, même occasionnel, attendez quatre mois avant de donner votre sang. L’attente peut être de 12 mois si d’autres situations sont observées: relation avec un partenaire porteur du VIH, plusieurs partenaires en un court laps de temps… Et ce, même avec préservatif. Toutes les restrictions liées au comportement sexuel se trouvent ici.
  • Si vous êtes atteint d’une maladie sexuellement transmissible.
  • Si vous venez de vous faire vacciner, l’attente est plus ou moins longue pour donner votre sang. La Croix-Rouge vous explique tout.
  • Si vous avez pris des médicaments. Décrivez votre prise, si elle est régulière ou non. “Nous avons des médecins en interne pour donner ou non le feu vert. En général, il n’y a pas besoin d’attestation d’un médecin pour donner son sang, sauf s’il y a une contre-indication comme la prise de traitement médicamenteux, et que ce dernier certifie que la personne peut donner son sang”.
  • Si vous êtes malade, hormis un rhume sans fièvre.
  • Si vous avez réalisé une visite de contrôle chez le dentiste, en cas de plombage ou détartrage, attendez 24h. Si l’intervention est plus conséquente, patientez 7 jours avant de vous rendre à un centre de collecte.
  • Si vous avez consommé des stupéfiants. Le temps d’attente varie en fonction du type de drogue. Pour tout savoir, rendez-vous ici.
  • Si vous vous êtes fait tatouer (y compris le maquillage permanent) ou que vous avez fait un piercing, il faudra attendre quatre mois pour être donneur.
  • Si vous avez effectué un voyage récemment. “En fonction du pays dans lequel vous avez voyagé et des risques éventuels qui y sont liés, le délai pourrait être de 28 jours à 6 mois avant votre prochain don”.
  • Si vous avez été mordu par une tique, que vous présentez des rougeurs ou avez attrapé la maladie de Lyme, l’attente sera de trois mois.
  • Si vous avez suivi une séance d’acupuncture par un praticien certifié, vous pouvez donner votre sang, sinon, vous devez attendre quatre mois.
  • Si vous souffrez d’hémochromatose (absorption excessive de fer), “vous pouvez désormais, sous certaines conditions, donner votre sang à la Croix-Rouge”.

Je donne mon sang, je fais attention à quoi?

Si aucune contre-indication ne vous concerne et que vous êtes en bonne santé, rendez-vous dans un centre de collecte de sang. Bien qu’il n’y ait pas de règles à suivre avant de donner son sang, il est conseillé de bien s’hydrater: avant, pendant et après la collecte de sang. “C’est également conseillé de manger léger, ou du moins, pas trop gras. Quand il y a trop de graisse dans le plasma, il devient opaque et est inutilisable”, nous explique Thomas Paulus du service communication de la Croix-Rouge.

Et après la collecte de sang?

Votre poche sera analysée en laboratoire pour contrôler si vous n’avez pas une maladie que vous ne soupçonniez pas. “À côté, selon ce que le donneur nous a dit sur lui (ses voyages à l’étranger par exemple), on affine les analyses. Toutes les poches sont tracées, ce qui nous permet d’informer un donneur si l’on aperçoit quelque chose de suspect. Cela arrive que les gens n’osent pas tout dire. Ou certains mentent pour faire du bien”, ajoute Thomas Paulus. Les donneurs sont par exemple partis en voyage, se sentent bien, se disent que ce n’est pas grave, alors qu’ils ont peut-être attrapé un virus sans s’en rendre compte.

Après toutes ces analyses complémentaires, un laboratoire se charge de séparer la poche en trois catégories: globules rouges, plaquettes et plasma. “On ne transfuse jamais un patient avec du sang complet. Selon ses besoins, on transfuse l’une des trois catégories”.

Pourquoi vous devez devenir donneur?

L’épidémie de Covid-19 a diminué considérablement les dons de sang, alors que le nombre de patients en demande est le même. Les collectes n’ont pu être réalisées durant les confinements et par la suite, les donneurs sont restés craintifs… Mais aujourd’hui, Thomas Paulus le rappelle: “les lieux de collecte de sang sont sûrs et toutes les mesures sanitaires sont mises en place pour qu’il n’y ait aucun risque”.

Le positif, c’est que malgré la diminution du nombre de donneurs, ils ont été moins nombreux à être refusés. “Avec la pandémie de Covid, les refus ont diminué à environ 10% (d’habitude, 12-13%) puisque de manière générale, il y a eu une baisse des maladies respiratoires, moins de maladies en générale, moins de tatouages, de piercings…” Malgré cela, les dons continuent de manquer.

“À l’heure actuelle, la Croix-Rouge a vraiment besoin de dons de sang. Surtout à l’approche des vacances où les récoltes sont toujours moins importantes. Fin juin, même si on prélève comme d’habitude, il nous manquera déjà 3000 poches de sang”, conclut Thomas Paulus du service communication de la Croix-Rouge.

Pour plus d’infos: donneurdesang.be

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