doomscrolling psycho
Doomscroller peut avoir un impact négatif sur la santé mentale. © Miriam Alonso/Pexels

Et si vous arrêtiez de doomscroller?

Par Charlotte Burty

Vous avez tendance à scroller indéfiniment sur les réseaux sociaux et à vous attarder sur les images ou articles négatifs? Peut-être êtes-vous, sans le savoir, en train de tomber dans le doomscrolling.

Dès que le réveil sonne, au petit-déjeuner, dans les transports en commun, une salle d’attente, sur le canapé devant un film… Qui n’a jamais scrollé sans voir filer le temps et surtout, sans but? Si vous passez une quantité excessive d’heures à faire défiler votre écran pour ingurgiter des infos négatives, vous avez peut-être fini par basculer dans la tendance du doomscrolling.

C’est quoi le doomscrolling?

Le terme doomscrolling est un mot-valise issu de l’anglais. Les Québécois le traduisent par “défilement morbide”. Né en 2018 sur Twitter, il a pris de l’ampleur lors de la pandémie de Covid-19. L’isolement, l’ennui et le besoin d’en savoir plus sur la situation sanitaire ont poussé de nombreuses personnes à utiliser machinalement et excessivement leur smartphone. Aujourd’hui encore, entre les virus qui traînent, les problèmes environnementaux, les guerres, les crises économiques et politiques, cette compulsion à faire défiler et consommer des informations anxiogènes continue de se répandre.

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Dès le réveil

Le doomscrolling se traduit par la consommation compulsive de contenus qui provoquent des émotions fortes (peur, tristesse, colère…). Une pratique néfaste qui s’immisce dans nos vies sans que l’on s’en rende toujours compte. Vous venez à peine d’émerger que déjà, vous scrollez sur Instagram pour voir s’il se passe quelque chose de neuf? Si votre visage ne laisse rien transparaître des news que vous suivez, la curiosité initiale sur un sujet d’apparence peu stressant (voir comment va le monde) peut vite se transformer en angoisse. Les infos s’enchaînent et la plupart vous touchent plus que ce vous ne pensiez. Vous voilà pris dans un déferlement de détails (ici un accident mortel; là, un bébé atteint d’une maladie rare…). Il est alors difficile de laisser le téléphone de côté et de passer à autre chose. Il faudrait pourtant arriver à s’en défaire, sous peine de ressentir des effets négatifs sur votre santé physique et mentale.

Pas facile de dire stop

Les algorithmes de la plupart des applications sur nos téléphones sont conçues pour nous garder connectés le plus longtemps possible. Comment? En proposant un contenu personnalisé et similaire aux recherches précédemment effectuées ou aux images sur lesquelles on s’est attardés. Autrement dit, si vous avez lu quelques articles sur le cancer ou la guerre en Ukraine, vous vous verrez proposer (disons imposer) un contenu lié à ce thème. Difficile donc de décrocher. D’autant plus que l’on sait que l’humain a besoin de sécurité et de contrôle.

Une fausse impression de contrôle

Le fait de scroller offre à l’individu ce faux sentiment de maîtrise. Le doomscrolling lui donne l’impression de se rassurer grâce aux nombreuses informations auxquelles il a accès. C’est là qu’un cercle vicieux peut se mettre en place: au lieu de déconnecter et de se changer les idées, le consommateur sera davantage attiré par le besoin de mises à jour. Il en veut toujours plus. Il veut tout suivre et tout comprendre.

La pratique favorise les problèmes de santé

Ce n’est plus un scoop, rester plusieurs heures les yeux rivés sur un écran n’est pas bénéfique pour la santé. Le soir, l’exposition prolongée à un appareil numérique met à mal la production de la mélatonine, l’hormone du sommeil. Comme s’ils ne se suffisaient pas à eux-mêmes, les troubles du sommeil à répétition peuvent mener à diverses dégradations de l’état de santé. Risque plus élevé d’obésité, diabète, hypertension, pathologies cardiaques, problèmes de concentration… Le fait de scroller à l’infini entraîne non seulement des soucis physiques, mais a aussi un impact sur la santé mentale. 

L’utilisateur pense que plus il est informé sur une situation difficile ou et/incertaine, mieux il la comprend et donc mieux il s’y prépare. La réalité est différente. Un état d’alerte permanent se crée dans le cerveau, auquel ce dernier répond, en libérant du cortisol, l’hormone du stress. Cette dernière entraîne des changements de personnalité, comme de la susceptibilité, des sautes d’humeur ou, plus inquiétant encore, de l’anxiété ou de la dépression.

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Peut-on se libérer du doomscrolling?

Oui! Même si elle peut s’immiscer sournoisement, cette mauvaise habitude n’est pas immuable. Il suffit parfois seulement de s’en rendre compte pour parvenir à mieux se contrôler.

Si ça ne suffit pas, il existe quelques pistes simples à suivre pour mettre un terme à ce défilement morbide. À commencer, sans surprise, par se détacher de son smartphone ou ordinateur. Vous n’y arrivez pas?

  • Définissez une limite de temps à ne pas dépasser. De plus en plus d’applications comme Facebook, Instagram, TikTok offrent cette option.
  • Attribuez-vous des plages horaires pour consulter les réseaux: après le lunch, dans le trajet domicile-travail.
  • Désactivez les notifications, notamment celles qui vous informent de tout en temps réel. S’il se passe quelque chose de vraiment important, vous l’apprendrez d’une façon ou d’une autre.
  • Limitez les écrans dans la chambre à coucher, surtout le soir et le matin.
  • Pratiquez une activité physique ou créative pour vous occuper les mains… et l’esprit!

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