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6 nouvelle méthodes pour perdre du poids

1 adulte belge sur 2 est en surpoids et selon les derniers chiffres officiels, près de 16 % des adultes souffrent même d’obésité. Pour une question de santé, perdre du poids devient alors une nécessité. Des professionnels nous expliquent les nouvelles méthodes pour y arriver.

Des hommes et des femmes aux prises avec le surpoids et l’obésité, la Dre Anne-Catherine Dandrifosse en reçoit tous les jours depuis 20 ans. Elle est chef de service de chirurgie et chirurgie digestive à l’hôpital Delta à Bruxelles. “La première question que je leur pose, c’est: ‘Pourquoi voulez-vous perdre du poids?’ Certains me parlent de leur qualité de vie, de tous ces petits détails du quotidien qui sont tellement plus difficiles à vivre avec une problématique de surpoids ou d’obésité. D’autres évoquent leur santé et leur espérance de vie, l’augmentation de la masse graisseuse aggravant les risques de cancers et de maladies cardiovasculaires. Mais tous ou presque ont un problème d’image. Ils ne souffrent pas seulement du regard des autres, mais aussi de ce que leur révèle leur propre regard sur eux-mêmes.”

Maigrir, c’est complexe

Des motivations pour maigrir, tout le monde en a. Et comme, de l’avis général, pour perdre du poids, “il n’y a qu’à” manger moins et bouger plus, pourquoi est-ce qu’on n’y arrive pas? “En fait, c’est loin d’être aussi simple, commente la Dre Dandrifosse. D’abord, au-delà d’un certain stade, la prise de poids modifie le fonctionnement du cerveau face à la nourriture. Les attirances alimentaires changent et, à un moment donné, le cerveau s’allume devant les aliments riches comme celui d’un toxicomane devant la drogue.

Par ailleurs, quand on maigrit, on est confronté à la faim. C’est une réponse physiologique normale à la perte de poids et, contrairement aux préjugés de notre société, la volonté ne suffit pas à la gérer. En tout cas, pas indéfiniment. Certains de mes patients ont tenu 5 ans, voire 10, et puis un événement de vie leur a fait perdre le contrôle…” Si vous souhaitez perdre du poids, ne culpabilisez pas, cherchez plutôt à vos problèmes de poids des solutions moins “faciles”.

Méthode 1: les médicaments

Ozempic, Wegovy, Mounjaro… Des “médicaments pour maigrir”, il y en a, mais que pouvons-nous en attendre? Nous faisons le point avec la Professeure Audrey Loumaye, du Service d’endocrinologie et de nutrition des Cliniques universitaires Saint-Luc. Avant tout, ces médicaments, qui peuvent être prescrits par des spécialistes et des généralistes ne sont pas disponibles pour tout le monde. “Il s’agit bien d’un ‘traitement de l’obésité’ et non d’une manière facile de perdre du poids, rappelle la Professeure. Les indications pour ce traitement sont soit une obésité – donc un indice de masse corporelle supérieur à 30kg/m2 – soit un surpoids, défini par un IMC supérieur à 27, mais avec une ou plusieurs complications dues à l’excès de poids, comme un diabète de type 2 ou une hypertension artérielle…

Avantages et inconvénients

Ces médicaments ont un double avantage. Non seulement ils favorisent la perte de poids, mais ils ont également démontré une certaine action protectrice sur les plans cardiovasculaire et rénal. C’est le rôle du médecin d’expliquer à ses patients si et pourquoi ces médicaments sont – ou pas – indiqués pour eux. Et de ne les prescrire que dans le cadre d’une prise en charge diététique et, si nécessaire, psychologique.”

Le médecin devra également tenir compte des potentiels effets secondaires de ces médicaments. “Même si les plus fréquents – nausées et troubles du transit – sont sans gravité, et généralement transitoires, précise Audrey Loumaye. Il existe cependant des effets secondaires plus graves, mais heureusement plus rares, comme des calculs biliaires ou une inflammation du pancréas.”

Ozempic et Wégovy

“L’Ozempic, qui a un effet positif sur la sécrétion d’insuline, est utilisé depuis une dizaine d’années pour le traitement du diabète de type 2, explique la spécialiste. En 2022, cette molécule, qu’on retrouve également dans le Wégovy, a été reconnue comme traitement de l’excès de poids, même chez les personnes non diabétiques. En fait, l’Ozempic et le Wégovy agissent en mimant une hormone intestinale, le GLP-1 ou glucagon-like peptide-1, qui joue un rôle clé dans la régulation de la glycémie et de l’appétit, en signalant au cerveau qu’il faut arrêter de manger.”

Mounjaro

Quant au dernier arrivé, il agit globalement comme les 2 précédents. “Sauf qu’au lieu de mimer une hormone, le Mounjaro en mime 2: le GLP-1 et aussi le GIP, ou polypeptide insulinotrope dépendant du glucose, précise Audrey Loumaye. Résultat: il a un effet un peu plus puissant que les autres sur l’appétit, la perte de poids et le diabète de type 2.” Les patients ont donc moins de mal à réduire leurs portions.”Certains patients rapportent aussi – et plusieurs études le montrent – que la prise de ces médicaments modifie leurs choix alimentaires: ils s’orientent spontanément vers des aliments de meilleure qualité nutritionnelle. Et ils n’entendent plus les petites voix qui les poussent à manger…”

Un traitement à long terme

Cette méthode pour perdre du poids ne peut être prise à court terme si on veut éviter de reprendre du poids. “La perte de poids est en moyenne de 15 à 20 % du poids initial – soit 15 à 20 kilos pour une personne qui pèse 100 kilos au départ – et au bout d’un an, le poids se stabilise, poursuit Audrey Loumaye. Ce sont donc des traitements efficaces pour traiter le surpoids et l’obésité. Ces derniers sont désormais considérés comme des maladies chroniques, liées non seulement à la diététique et à l’activité physique, mais aussi à des facteurs psychologiques, sociaux et génétiques, qui ne sont pas toujours modifiables. Nous ne pouvons donc que nous réjouir d’en disposer. Même si cela ne doit pas nous empêcher d’améliorer la prévention de l’obésité, en faisant la promotion d’une alimentation de qualité!”

Méthode 2: les compléments alimentaires

D’après Brigitte Karleskind, rédactrice en chef du magazine Nature Sciences Santé, aucun complément alimentaire ne s’est encore révélé incontournable dans la perte de poids. “Néanmoins, précise-t-elle, des chercheurs de l’université d’Hokkaido, au Japon, ont démontré que la fucoxanthine, le pigment brun trouvé en quantité importante dans l’algue brune Undaria pinnatifida, ou wakamé, brûle très efficacement les graisses… chez les souris. Constatation confirmée par des études – encore peu nombreuses – chez l’être humain, réalisées avec un mélange breveté, le Xanthigen, associant de la fucoxanthine et de l’huile de pépins de grenade. Chez des femmes obèses, la prise de Xanthigen combinée à un régime de 1800 kcal par jour a permis une perte de poids de 7 kilos en 16 semaines, contre 1,5 kilos seulement dans le groupe témoin. Mais, comme pour tous les compléments alimentaires, ne tentez rien sans prendre l’avis de votre médecin!”

guide compléments alimentaires
Pour en savoir plus, plongez dans son livre: Guide pratique des compléments alimentaires, paru aux Thierry Souccar Éd.

Méthode 3: la chirurgie

Des chirurgies bariatriques, on en compte environ 12.500 chaque année en Belgique, les 2 interventions les plus fréquentes étant la sleeve, qui mise sur la restriction alimentaire, et le bypass, qui combine la restriction alimentaire et un effet métabolique profond, modifiant la régulation hormonale et le métabolisme du glucose. Mais une petite nouvelle, la SASI, semble particulièrement prometteuse.

La SASI: 2 chirurgies en une

Si la sleeve nécessite la suppression de 4/5e de l’estomac, le 5e restant étant transformé en un “manchon” de 1,5 à 2 cm de diamètre, le bypass opère une sorte de court-circuit, grâce à une petite poche de 15 ml, découpée dans l’estomac et directement reliée à l’intestin grêle. “Contrairement à la sleeve, le bypass est réversible, précise la Dre Dandrifosse, de l’hôpital Delta. Et, de façon générale, il y a moins de reprise de poids et une meilleure qualité de vie avec le bypass. Mais une nouvelle chirurgie, la SASI (pour Single Anastomosis Sleeve Ileal bypass), combine les avantages des 2 autres. L’estomac est réduit, comme dans la sleeve, puis le petit intestin est remonté sur l’estomac. Résultat: la nourriture arrive plus rapidement à l’intestin. Ainsi stimulé, il libère des hormones de satiété, et la sensation de faim disparaît.”

L’importance de manger assez

Avec la SASI, la perte de poids est plus importante qu’avec les 2 autres interventions. Elle permet aux patients de perdre entre 70 % et 80 % de leur excès de poids. Mais, plus encore que les 2 autres, elle entraîne des carences, et donc la prise de vitamines et de compléments alimentaires à vie. Par ailleurs, il faut savoir que l’INAMI ne rembourse – en partie – la chirurgie bariatrique que pour l’obésité dite “morbide”, caractérisée par un IMC supérieur à 40, qui peut être réduit à 35 en cas de “comorbidités”, comme le diabète de type 2, et seulement après plusieurs tentatives infructueuses de régimes alimentaires pendant plus d’un an.

C’est dire l’importance du suivi. “Il ne faut perdre que de la graisse, pas de muscles, ou en tout cas le moins possible, et surtout, même si ça peut paraître contradictoire, manger assez: 3 repas, 2 collations, et autant de protéines que possible. Avec une chirurgie qui influe sur le sentiment de satiété, ce n’est pas toujours évident!”

Méthode 4: le For.Med Weight Loss Program

Pour un IMC de 27 à 35, ce programme pour perdre du poids durablement, lancé par la Dre Ariane Gerkens, gastroentérologue, inclut la pose d’un ballon intra-gastrique. Cette technique d’amaigrissement non chirurgicale a vu le jour dans les années 1980. “Mais le Ballon Allurion, que j’utilise, est plié dans une capsule à avaler, précise la Dre Gerkens. Son positionnement se contrôle par radiographie et il s’élimine par les voies naturelles au bout de 4 mois. Sa mise en place ne nécessite donc ni chirurgie, ni endoscopie, ni anesthésie. Et les études cliniques ont démontré qu’elle est associée à une perte de poids de 10 à 15 % en 4 mois.”

La perte de poids et accompagnée par une équipe de professionnels de l’amaigrissement, qui assurent un suivi médical, diététique, psychologique et sportif, en présentiel et en distanciel, grâce à des outils connectés. “Le ballon n’est pas une baguette magique, insiste la Dre Gerkens. Mais il donne aux patients l’occasion de se poser les bonnes questions. Le but de ce programme personnalisé est d’induire un changement en profondeur. Parce que souvent, la relation à la nourriture n’est que le sommet de l’iceberg. Le vrai problème, c’est la relation à la vie. Une fois le changement enclenché, il se poursuit, même lorsque le ballon n’est plus là pour réduire le volume de l’estomac.”

Méthode 5: la méthode 80/20 d’Aline Perraudin

Les problèmes de poids, la journaliste santé française Aline Perraudin les a elle-même vécus. En particulier l’effet yo-yo. Mais, à force de chercher dans les publications scientifiques des pistes pour le contourner, elle a développé sa “méthode pour maigrir sans souffrir”. Elle s’est basée sur la loi dite des 80/20 du sociologue et économiste italien Vilfredo Pareto. Selon elle, 20 % des causes produisent 80 % des effets. Elle a ainsi découvert que, pour perdre du poids, il suffit de concentrer ses efforts sur 2, et seulement 2, des “10 principes qui aident à maigrir”:

  1. Développer son goût pour le sain.
  2. Manger seulement quand on a faim.
  3. Réduire sa fenêtre alimentaire.
  4. Ne pas grignoter entre les repas.
  5. Surmonter ses compulsions alimentaires.
  6. Respectez son microbiote et éviter les aliments ultra-transformés.
  7. Prendre le temps de respirer!
  8. Chouchouter son sommeil.
  9. Bouger (même assise)!
  10. Se muscler.
80 20 aline perraudin
Elle explique cette méthode dans son livre: 80/20 La méthode pour maigrir sans souffrir, paru aux éditions Marabout.

Méthode 6: la méthode Sakuma

Mince, c’est bien; mince et ferme, c’est mieux. Pour le coach sportif japonais Kenichi Sakuma, cet idéal est accessible en 5 minutes par jour d’exercices simples. Ils sont conçus pour booster le métabolisme en améliorant la posture. Bonne nouvelle: dès la 3ème semaine, on peut passer à un jour sur deux.

Voici les 5 exercices de base

1. Tonifier le torse et les cuisses Allongée sur le ventre, les mains croisées sur la nuque. On lève les jambes, les chevilles jointes, en contractant les fessiers. Maintenir pendant 10 secondes, puis croiser les chevilles – la gauche sur la droite, puis la droite sur la gauche – pendant 10 secondes. On répète cette suite de mouvements pendant 1 minute.

2. Tonifier les fessiers Allongée sur le ventre, les bras croisés sous le menton. On croise les chevilles et on écarte les genoux. Soulever les cuisses en contractant les fessiers. On maintient la position pendant 6 secondes. À répéter 10 fois.

3. Renforcer la région lombaire Assise sur le bord d’une chaise, le dos bien droit. On soulève la cuisse droite tout en contractant les fessiers. On maintient pendant 3 secondes, puis on passe à la cuisse gauche. Objectif: 10 répétitions de chaque côté.

4. Renforcer le bas de l’abdomen Assise sur une chaise, on saisit ses coudes avec les mains, on incline légèrement le torse, puis on lève les bras, toujours croisés, au-dessus de la tête, et on maintient pendant 3 secondes. À répéter 10 fois.

5. Équilibrer la posture Debout, pieds écartés, on plie les genoux jusqu’à toucher le sol avec les mains, puis on se redresse en décollant les talons du sol et on lève les bras en s’étirant au maximum. À répéter 10 fois.

Il n’existe pas d’ouvrage en français sur la méthode Sakuma. Mais une vidéo sur YouTube permet de voir Kenichi Sakuma effectuer ces exercices.

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