Sexualité post-ménopause: comment (re)prendre du plaisir?
Si la baisse de libido est une conséquence répandue de la ménopause, elle n’est pas une fatalité. On fait le tour des conseils et remèdes qui peuvent aider à s’épanouir sous la couette.
Chute d’hormones, bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, fatigue: la ménopause n’aide pas à maintenir le désir. Alors comment retrouver un équilibre qui nous convient pour embrasser une nouvelle forme de sexualité heureuse?
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Libido en berne: ce n’est pas dans la tête
Le désir sexuel est en partie déterminé par des facteurs biologiques. Or, pendant la ménopause, l’équilibre hormonal est perturbé, et la libido a tendance à en prendre un coup, que ce soit en termes d’envie ou d’excitation. D’autant qu’à cette période de la vie d’une femme, le corps subit d’importantes modifications. De quoi peser davantage sur la vie sexuelle.
Perturbations vaginales
Pendant cette période, l’équilibre hormonal s’ébranle: les ovaires produisent de moins en moins d’œstrogènes, de progestérone et de testostérone. Ces bouleversements n’entraînent pas seulement les symptômes désagréables connus de la ménopause (bouffées de chaleur, agitation nocturne, etc.), mais ils peuvent aussi donner un sérieux coup de frein à la libido. Parmi ces maux, la sécheresse vaginale est assez courante. En cause: le taux d’œstrogènes, qui chute considérablement et réduit la capacité du vagin à se lubrifier. De plus, l’épithélium vaginal (la muqueuse qui tapisse la paroi) s’amincit. La paroi vaginale et les lèvres, plus exposées, sont dès lors plus fragiles.
La combinaison de ces deux changements physiques peut donc rendre les rapports sexuels moins agréables. De nombreuses femmes ménopausées ressentent des douleurs ou des irritations en faisant l’amour. Et dans le pire des cas, les rapports sexuels provoquent même de petites blessures.
Orgasmes moins intenses
La production d’hormones masculines (que nous avons aussi) peut également diminuer pendant la ménopause. En principe, la progestérone maintient la libido, et la testostérone booste le désir et contribue à la lubrification. Une baisse de ces hormones peut contribuer à réduire votre libido ou à limiter l’intensité de vos orgasmes. Seules 15% des femmes subissent toutefois une baisse de progestérone et de testostérone pendant la ménopause. Par contre, le niveau d’œstrogènes chute chez toutes les femmes, donc personne n’y échappe.
Sécheresse vaginale: les médicaments qui aident
La ménopause vous fait perdre toute envie de faire l’amour, en raison de douleurs ou de sécheresse? Sachez qu’il existe de nombreux remèdes:
- Les lubrifiants: en pharmacie, vous trouverez des lubrifiants qui pourront remédier au problème de la sécheresse vaginale. Ils se présentent sous différentes formes (gels, crèmes, suppositoires…) et sont généralement disponibles sans ordonnance.
- Les hydratants vaginaux: si les lubrifiants ne suffisent pas, vous pouvez opter pour des hydratants. Ils sont conçus sous forme d’ovules, de gels ou de crèmes qui s’appliquent plus profondément dans le vagin.
- Les œstrogènes en traitement local: l’application locale d’œstrogènes via un traitement qui sécrète des hormones au niveau de la paroi vaginale peut remédier à la sécheresse vaginale à plus long terme.
- Le traitement hormonal: en cas de symptômes lourds liés à la ménopause, tels que des bouffées de chaleur nocturnes, des sautes d’humeur ou de l’ostéoporose, votre médecin pourra vous prescrire un traitement. Via ce traitement, dit traitement hormonal substitutif (THS), le niveau d’œstrogènes est augmenté artificiellement, ce qui améliore la lubrification et redonne de la souplesse à la paroi vaginale.
Cette thérapie est un remède très efficace contre la sécheresse vaginale, mais elle n’est généralement prescrite que si vous souffrez de plusieurs symptômes graves de ménopause”, précise la sexologue et conseillère en ménopause Barbara Van Esbroeck. “La dose d’œstrogènes contenue dans le THS est juste suffisante pour éliminer les désagréments sévères de la ménopause. Mais ce traitement n’est pas nécessaire chez toutes les femmes. La plupart se contentent de remèdes naturels, comme le soja, ce qui est toujours à privilégier dans un premier temps, car la prise d’hormones est plus invasive pour le corps”.
Prendre soin de sa vie sexuelle
Le sexe semble être un cercle vertueux: plus on le pratique, plus on a envie de le pratiquer. Pourquoi? Parce que quand on fait l’amour et que l’on est excités sexuellement, le corps produit des hormones qui ont un impact positif sur notre libido… Et qui nous donnent envie de recommencer.
Certaines femmes vivent la ménopause comme une libération, parce qu’elles ne souffrent plus de règles douloureuses ou de fluctuations hormonales
Alors pour doper votre désir, quelques tips encore:
- Cherchez de l’inspiration. Quels sont vos désirs? Qu’est-ce qui vous excite, ou pas? Puisez dans votre mémoire pour retrouver vos meilleurs souvenirs sexuels, plongez-vous dans vos fantasmes secrets ou cherchez l’inspiration en ligne ou dans des romans coquins…
- Prenez le temps. Sous les draps, consacrez suffisamment de temps aux préliminaires et laissez monter le désir, lentement. N’hésitez pas à en parler à votre conjoint, à lui suggérer d’y aller plus doucement dans la pénétration. Profitez de votre moment d’intimité, sans vous mettre la pression.
- Accordez-vous des moments de qualité en couple. Sortez en dehors de la chambre à coucher et prenez le temps de retrouver d’autres formes d’intimité: un câlin, un baiser affectueux, une surprise, une belle discussion, une soirée romantique…
Regain d’envie après la ménopause
Si certaines femmes voient leur désir sexuel chuter avec la ménopause, d’autres voient leur libido augmenter. Bien que plutôt exceptionnel, un tel regain peut s’expliquer par le début d’une nouvelle relation, mais aussi par la ménopause en tant que telle. “La ménopause était autrefois une forme de libération pour les femmes, car elles n’avaient plus à craindre une nouvelle grossesse non désirée”, explique la sexologue Barbara Van Esbroeck. “Aujourd’hui, grâce aux moyens de contraceptions, cet effet s’est amoindri. Mais certaines femmes continuent de vivre la ménopause de cette façon, parce qu’elles ne souffrent plus de règles douloureuses ou de fluctuations hormonales. Elles profitent alors de la ménopause pour donner enfin la priorité à leurs propres désirs et pour jouir de la sexualité comme elles l’entendent”.
Elisabeth, 60 ans: une ménopause libératrice
“Après ma ménopause, j’ai commencé à prendre plus de plaisir dans ma vie sexuelle”, nous explique Elisabeth, 60 ans. “J’ai longtemps manqué de confiance en moi, notamment à cause de mon corps: j’étais complexée par mon poids et ça m’empêchait de me lâcher complètement au lit. Avec l’âge, je me suis progressivement débarrassée de ces complexes. Lorsque j’ai atteint la ménopause, je l’ai aussi perçue comme une libération: tout à coup, je n’avais plus à me soucier d’une grossesse non désirée ou de règles douloureuses. Bien sûr, le fait de n’avoir eu pratiquement aucun des symptômes typiques de la ménopause, comme les bouffées de chaleur ou les sautes d’humeur, a aidé.”
Les meilleures années de ma vie sexuelle, je les ai vécues après 50 ans
“Ma libido aussi s’est maintenue. Mieux encore: les meilleures années de ma vie sexuelle, je les ai vécues après 50 ans, lorsque j’ai vraiment appris à connaître mon corps. Je le dois en grande partie à mon ex, qui m’a convaincue d’expérimenter davantage au lit. Jeune femme, je me serais enfuie si quelqu’un m’avait proposé ces jeux sexuels. Mais grâce à lui, j’ai découvert que ces aventures pouvaient être très agréables, et excitantes. Aujourd’hui, je suis à nouveau célibataire, mais j’espère retrouver bientôt quelqu’un avec qui le feeling passe bien. Et aussi sur le plan sexuel. Pour moi, le sexe n’est plus une condition sine qua non d’une relation, mais il donne quand même ce petit éclat supplémentaire à la vie de couple. Taquiner, défier son partenaire, se désirer quand on se manque… Je n’ai fait qu’apprécier davantage tout ça au fil des ans”.
Et sa libido à lui?
“Chez les hommes aussi, la libido diminue avec l’âge”, nous explique Barbara Van Esbroeck. Elle explique: “Cette période, parfois appelée andropause, commence généralement vers 40 ans. Le taux de testostérone se met à baisser progressivement. En résulte une diminution de l’envie de faire l’amour. Mais la grande différence avec la ménopause est que cette baisse hormonale est beaucoup plus lente et progressive chez l’homme que chez la femme”.
L’autre site à épingler
Sur Woman in Menopause, vous trouverez également de nombreuses informations pertinentes sur tout ce qui touche à la ménopause. Cette nouvelle plateforme a été spécialement conçue pour fournir aux femmes les outils nécessaires pour ne pas subir ce moment de vie, mais bien le gérer en conscience et avec force, grâce à des informations issues de la recherche, des tips pratiques et des expériences partagées par d’autres.
Texte: Margot Kennis. Adaptation: Maria-Laetitia Mattern. Avec le soutien de Theramex Belgique.
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