problèmes érection
Une sexothérapeute décrypte les causes possibles du trouble érectile, et propose des pistes. © Getty Images

Mon partenaire a des problèmes d’érection. Pourquoi et que faire?

Par Tatiana Czerepaniak

Les problèmes d’érection touchent 1 homme sur 2, et peuvent avoir des conséquences néfastes sur la confiance en soi et sur la qualité de la relation amoureuse.

10% des hommes de plus de 30 ans et 50% des hommes de plus de 40 ans ont déjà connu des problèmes d’érection, d’après une enquête menée par l’Ifop, l’Institut français d’opinion. Que votre partenaire ait des petits troubles érectiles de temps en temps est assez classique, mais lorsque les difficultés reviennent, on peut vite gamberger: “Que se passe-t-il dans la tête ou le corps de mon chéri?”, “Est-ce parce qu’il pense à quelqu’un d’autre?”. Lidia Léonardi, sexothérapeute à Bruxelles et dans le Brabant Wallon, rassure: “Si la sexualité est quelque chose de naturel, elle est loin d’être naturellement simple, il est donc courant de vivre des petits couacs au cours d’une vie de couple. Les troubles érectiles font partie de ces difficultés que les couples peuvent rencontrer”.

Les causes possibles

Avant d’énumérer les causes possibles, l’experte tient à préciser qu’il est normal d’avoir des fluctuations dans la qualité de l’érection. Selon elle, plus on vieillit, plus elle aura tendance à fluctuer… Il n’y a donc aucune inquiétude à avoir. Ceci étant dit, les troubles érectiles – à savoir la difficulté ou l’impossibilité à avoir ou garder une érection suffisamment dure pour la pénétration – peuvent également être la conséquence de soucis d’ordre physiologique, sexuel ou psychologique.

1. Les soucis d’ordre physiologique

“Une érection, c’est un afflux de sang dans le corps caverneux du pénis. Et des difficultés à avoir ou à tenir son érection peut vouloir dire que le sang n’arrive plus bien jusqu’à l’organe sexuel… Ce qui peut être le signe de problèmes médicaux”, nous met en garde la sexologue. Des problèmes parfois liés aux:

  • Troubles cardio-vasculaires: “Certains chercheurs ont découvert que les troubles érectiles faisaient partie des signes avant-coureurs de problèmes cardiaques pouvant mener à l’infarctus, dans les cas les plus graves”, précise l’experte.
  • Médicaments: certains médicaments – tels que les anti-anxiolytiques, antidépresseurs et les hypotenseurs – ont un impact sur la circulation sanguine et donc, potentiellement, sur la qualité de l’érection d’un homme. De plus, en cas de prise d’antidépresseurs, l’homme peut être assez déconnecté de ses sensations corporelles, et être moins sensible à ce qui l’excite habituellement.
  • Addictions: une consommation soutenue d’alcool et/ou de drogue a pour conséquence une déconnection du corps. Le partenaire ne sera alors plus assez sensible aux stimuli sexuels. Le tabac a, lui, un impact néfaste sur la circulation sanguine, allant jusqu’à provoquer des difficultés érectiles.

2. Les soucis d’ordre sexuel

“Il peut aussi arriver qu’une trop grande routine s’installe dans la vie du couple, et que cela provoque une petite lassitude sexuelle, qu’un changement – telle que l’arrivée d’un bébé – perturbe les habitudes, ou que depuis quelque temps, les stimuli sexuels soient peu présents ou peu reconnaissables, ce qui peut lui provoquer des troubles érectiles”, précise Lidia Léonardi.

3. Les soucis d’ordre psychologique

Certains facteurs tels que la fatigue, le stress, les problèmes professionnels, familiaux ou encore des soucis relationnels dans le couple peuvent, eux aussi, générer des troubles érectiles chez un homme. Mais selon la sexothérapeute, dans 80% des cas, le problème d’érection vient d’une grande angoisse de performance. “La peur de ne pas être à la hauteur est la cause majeure des cas de pannes sexuelles. Une angoisse qui naît lorsqu’une baisse ou absence d’érection survient pour la première fois: cette petite panne, qui n’est en soit rien de grave, va poser question. L’homme va se demander ce qu’il passe, puis s’inquiéter que cela se reproduise. Au prochain rapport, il va se concentrer non pas sur les stimuli sexuels, mais sur son érection. Il sera alors beaucoup plus dans le mental que dans les ressentis. Conséquence: il est moins excité et a toutes les chances de perdre à nouveau son érection… C’est de cette manière que se crée l’angoisse de performance”, indique la thérapeute.

Les conséquences du trouble érectile

Les troubles érectiles ont des conséquences néfastes, tant sur les partenaires que sur le couple: “Tout d’abord, ça va jouer individuellement sur la confiance en soi des conjoints. Monsieur peut avoir l’impression que sa virilité est touchée, et madame va se demander si ce n’est pas à cause d’elle que son partenaire n’arrive plus à avoir une érection. Et souvent, un tabou sexuel va se créer: les partenaires ne vont pas oser en parler librement, de peur de blesser, et une frustration peut se créer, ainsi qu’une distance entre les partenaires”, explique la sexologue. Une distance tant sexuelle qu’affective, qui aura pour conséquence une perte de libido, souvent par crainte d’être face à l’insatisfaction de l’autre.

La peur de ne pas être à la hauteur est la cause majeure des pannes sexuelles

Les solutions

Votre partenaire a des problèmes d’érection, et cela pèse sur votre bien-être à tous les deux, mais aussi sur votre couple? Voici quelques pistes à suivre.

Faire un test de l’érection spontanée

Un test simple s’impose nous précise la sexothérapeute: “Pour mettre le doigt sur la cause de ces pannes, je propose à mes patients de questionner d’abord la cause physiologique par un petit test érectile: si monsieur a des érections spontanées deux à trois fois par semaine (en particulier le matin) et/ou qu’il arrive à avoir une érection lors de la masturbation, alors on peut être rassurés: ce n’est pas un problème physique.

Se demander ce qui ne va pas

La cause physiologique est mise de côté, il sera alors temps de se poser d’autres questions: “Il est parfois difficile de savoir si on a plutôt un souci d’ordre psycho ou sexo, car d’une lassitude sexuelle ou d’un manque d’imaginaire peut découler un mal-être psychologique, et inversement. Je conseille donc de se poser, seul ou à deux, quelques questions pour dégrossir la situation: par exemple si on vit quelque chose de stressant, comme des problèmes au boulot, des parents malades, un conflit dans la famille ou au sein du couple, des problèmes financiers, un gros changement. Si c’est le cas, il se pourrait que ces difficultés nous tracassent tellement qu’il en devienne difficile de se connecter à sa sexualité, qu’on soit trop dans le mental même lors d’un moment intime”, détaille la thérapeute.

On peut ensuite se demander si on est épanoui dans sa sexualité, si on a des fantasmes et si on peut en parler à notre partenaire, ou encore si il ou elle nous attire, sensoriellement parlant. Bref, une remise en question large pour pointer du doigt ce qui coince, pouvant se faire avec l’aide d’un spécialiste.

Avoir une sexualité épanouie ne se résume pas uniquement à la pénétration

Se décentrer de la pénétration

Dernier conseil de la pro: se désintéresser de la pénétration et se concentrer sur le corps tout entier – le sien et celui de son partenaire – par les caresses, les massages, le corps-à-corps, les baisers… Et essayer de découvrir quels sens nous permettent le plus de nous connecter à notre sexualité, ce qui nous excitent le plus sans nous mettre la pression. “La pénétration fait partie de la sexualité, mais avoir une sexualité épanouie ne se résume pas uniquement à la pénétration”, rappelle Lidia Léonardi.

En résumé: les 3 pistes à suivre

Notez précieusement ce plan d’attaque.

  • Si la nature du trouble est physiologique: on va voir un urologue et on prend soin de sa santé en reprenant le sport (qui améliore le système cardio-vasculaire), on arrête de fumer et on veille à avoir une alimentation équilibrée.
  • S’il est d’ordre sexuel: on parle entre partenaires, et on cherche ensemble ce qui pourrait nous sortir de la routine. Un travail que l’on peut faire à l’aide d’un sexothérapeute.
  • S’il est psychologique: on prend soin de sa santé mentale en prenant du temps pour soi, et en suivant une thérapie afin d’avoir les outils nécessaires pour se sentir mieux.

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