
Mon partenaire a des problèmes d’érection… Pourquoi et que faire?

Les problèmes d’érection touchent un homme sur deux, et peuvent avoir des conséquences néfastes sur la confiance en soi, mais aussi sur la qualité de la relation de couple.
Que votre partenaire ait des petits troubles d’érection une fois, cela peut arriver à tout le monde et cela n’a généralement que peu de conséquences. Mais lorsque les difficultés persistent, on peut vite gamberger: “Que se passe-t-il dans la tête ou le corps de mon chéri?”, “Est-ce parce qu’il ne me trouve plus assez excitante?”. Lidia Léonardi, sexothérapeute à Bruxelles et dans le Brabant Wallon, nous rassure: “Si la sexualité est quelque chose de naturel, elle est loin d’être naturellement parfaite, il est donc courant de vivre des petits couacs au cours de la vie de couple… Et les troubles érectiles font partie de ces difficultés que les couples peuvent rencontrer”. Et la thérapeute a raison: 10% des hommes de plus de 30 ans, et un homme de plus de 40 ans sur deux, ont déjà connu des problèmes d’érection, d’après une enquête menée par l’Ifop, l’institut d’étude français et international.
Problèmes d’érection: les causes possibles
Avant d’énumérer les causes possibles, l’experte tient à préciser qu’il est normal d’avoir des fluctuations dans la qualité de l’érection. Selon elle, plus on vieillit, plus elle aura tendance à fluctuer… Il n’y a donc aucune inquiétude à avoir. Ceci étant dit, les troubles érectiles – à savoir la difficulté ou l’impossibilité à avoir ou garder une érection suffisamment dure pour la pénétration – peuvent également être la conséquence de soucis d’ordre physiologique, sexuel ou psychologique.
1. Les soucis “physio”
“Une érection, c’est un afflux de sang dans le corps caverneux du pénis. Et des difficultés à avoir ou à tenir son érection peut vouloir dire que le sang n’arrive plus bien jusqu’à l’organe sexuel… Ce qui peut être le signe de problèmes médicaux”, nous met en garde la sexologue. Des problèmes pouvant venir:
- De troubles cardio-vasculaires: “Certains chercheurs ont découvert que les troubles érectiles faisaient partie des signes avant-coureurs de problèmes cardiaques pouvant mener à l’infarctus, dans les cas les plus graves”, précise l’experte.
- De la prise de médicaments: certains médicaments – tels que les anti-anxiolytiques, antidépresseurs et les hypotenseurs – ont un impact sur la circulation sanguine et donc, potentiellement, sur la qualité de l’érection d’un homme. De plus, en cas de prise d’antidépresseurs, l’homme peut être assez déconnecté de ses sensations corporelles, et être moins sensible à ce qui l’excite habituellement.
- Du tabagisme: le tabac a, lui aussi, un impact néfaste sur la circulation sanguine, allant jusqu’à provoquer des difficultés érectiles.
- D’une addiction: une consommation soutenue d’alcool et/ou de drogue a aussi pour conséquence une déconnection du corps. Le partenaire ne sera alors plus assez sensible aux stimuli sexuels.
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2. Les soucis “sexo”
“Il peut aussi arriver qu’une trop grande routine s’installe dans la vie du couple, et que cela provoque une petite lassitude sexuelle, qu’un changement – telle que l’arrivée d’un bébé – perturbe les habitudes, ou que depuis quelque temps, les stimuli sexuels soient peu présents ou peu reconnaissables, ce qui peut lui provoquer des troubles érectiles”, précise Lidia Leonardi.
3. Les soucis “psycho”
Certains facteurs tels que la fatigue, le stress, les problèmes professionnels, familiaux ou encore des soucis relationnels dans le couple peuvent, eux aussi, générer des troubles érectiles chez un homme. Mais selon la sexothérapeute, dans 80% des cas, le problème d’érection vient d’une grande angoisse de performance. “La peur de ne pas être à la hauteur est la cause majeure des cas de pannes sexuelles. Une angoisse qui naît lorsqu’une baisse ou l’absence d’érection survient pour la première fois: cette petite panne, qui n’est en soit rien de grave, va poser question à l’homme. Il va se demander ce qu’il passe, puis s’inquiéter que cela se reproduise. Au prochain rapport, il va se concentrer non pas sur les stimuli sexuels, mais sur son érection. Il sera alors beaucoup plus dans le mental que dans les ressentis. Conséquence: il sera moins excité, et a toutes les chances de perdre à nouveau son érection… C’est de cette manière que se crée l’angoisse de performance”, indique la thérapeute.
Les conséquences du trouble érectile
Les troubles érectiles ont des conséquences néfastes, tant sur les partenaires que sur le couple: “Tout d’abord, ça va jouer, individuellement, sur la confiance en soi des conjoints. Monsieur peut avoir l’impression que sa virilité est touchée, et madame va se demander si ce n’est pas à cause d’elle que son chéri n’arrive plus à avoir une érection. Et souvent, un tabou sexuel va se créer: les partenaires ne vont pas oser en parler librement – de peur de blesser l’autre – et une frustration peut se créer, ainsi qu’une distance entre les partenaires”, explique la sexologue. Une distance tant sexuelle qu’affective, qui aura pour conséquence une perte de libido, souvent par crainte d’être face à l’insatisfaction de l’autre.
La peur de ne pas être à la hauteur est la cause majeure des cas de pannes sexuelles
Quelles solutions pour remédier au problème?
Votre partenaire a des problèmes d’érection, et cela pèse sur votre bien-être à tous les deux, mais aussi sur votre couple? Voici quelques pistes à suivre.
Faire un test de l’érection spontanée
La première chose à faire est de savoir si le souci est d’ordre physiologique, sexuel ou psychologique. Et pour cela, un petit test s’impose, nous précise la sexothérapeute: “Pour mettre le doigt sur la cause de ces pannes, je propose à mes patients de questionner d’abord la cause physiologique par un petit test ‘érectile’: si monsieur a des érections spontanées deux à trois fois par semaine (en particulier le matin) et/ou qu’il arrive à avoir une érection lors de la masturbation, alors on peut être rassurée: ce n’est pas un problème physique”.
Se questionner sur ce qui ne va pas
Si la cause physiologique est mise de côté, il est alors temps de se poser quelques questions: “Il est parfois difficile de savoir si on a plutôt un souci d’ordre psycho ou sexo, car d’une lassitude sexuelle ou d’un manque d’imaginaire peut découler un mal-être psychologique, et inversement. Je conseille donc de se poser, seul ou à deux, quelques questions pour dégrossir la situation: par exemple si on vit quelque chose de stressant pour le moment, tel que des problèmes au boulot, des parents malades, un conflit dans la famille ou au sein du couple, des problèmes financiers, un gros changement… Si c’est le cas, il se pourrait que ces difficultés nous tracassent tellement qu’il en devient vraiment difficile de se connecter à sa sexualité, qu’on soit trop dans le mental même lors d’un moment intime, et que cela impacte notre bien-être psychologique et la qualité de l’érection”, explique la thérapeute. On va ensuite se demander si on est épanoui dans sa sexualité, si on a des fantasmes et si on peut en parler à notre partenaire, ou encore s’il ou elle nous attire encore, sensoriellement parlant. Bref, une remise en question importante pour pointer du doigt ce qui coince, pouvant se faire à l’aide d’un spécialiste.
Avoir une sexualité épanouie ne se résume pas uniquement à la pénétration
Les pistes à suivre
- Si la nature du trouble est physiologique: on va voir un urologue et on prend soin de sa santé en reprenant le sport (ça améliore le système cardio-vasculaire), on arrête de fumer et on veille a avoir une alimentation équilibrée.
- S’il est d’ordre sexuel: on parle entre partenaires, et on cherche ensemble ce qui pourrait nous sortir de la routine. Un travail que l’on peut faire à l’aide d’un sexothérapeute.
- S’il est psychologique: on prend soin de sa santé mentale en prenant du temps pour soi, et en suivant une thérapie afin d’avoir les outils nécessaires pour se sentir mieux psychologiquement.
Se décentrer de la pénétration pour aller mieux
Dernier conseil de la pro: se désintéresser de la pénétration et se concentrer sur le corps tout entier – le sien et celui de son partenaire – par les caresses, les massages, le corps-à-corps, les baisers… Et essayer de découvrir quels sens nous permettent le plus de nous connecter à notre sexualité, ce qui nous excitent le plus sans nous mettre la pression. “La pénétration fait partie de la sexualité, mais avoir une sexualité épanouie ne se résume pas uniquement à la pénétration”, confie Lidia Léonardi
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