moitié coincée au lit
"Il est important que l'autre soit acteur dans ce parcours…", nous dit une sexologue. © Getty Images

Sexo: ma moitié est coincée au lit, que faire?

Par Tatiana Czerepaniak

Votre partenaire de vie est peu à l’aise avec sa sexualité et ça mine votre moral et celui de votre couple? Une sexologue nous explique comment agir et communiquer.

La sexualité a beau être de moins en moins taboue, elle n’en reste pas moins un sujet délicat à aborder, même au sein d’un duo amoureux. Que faire quand on se sent peu épanoui(e) dans sa vie intime? Que notre partenaire semble peu porté(e) sur les rapports? Que la personne qu’on aime et qui dit nous aimer est peu entreprenante? Trouver son plaisir ailleurs? Tenter de faire faire bouger les choses? Selon Julie Duchemin, sexologue, il est primordial, dans un premier temps, de comprendre ce qui se cache derrière ce manque d’intérêt pour le sexe.

Pourquoi ce manque d’appétit?

“On dit souvent que telle ou telle personne est ‘coincée’ lorsqu’elle semble peu portée sur la recherche du plaisir sexuel. Un adjectif réducteur, selon moi, car en réalité, c’est surtout de blocages dont il s’agit”. Et pour la sexologue, ces blocages ont trois origines principales:

  • Les blocages physiques: ils sont dus à des problèmes fonctionnels, tels qu’une précocité, une difficulté à avoir ou garder une érection, un potentiel handicap, etc.
  • Les blocages mentaux: un manque de confiance en soi, des complexes concernant son apparence physique ainsi que des croyances limitantes, etc.
  • Les blocages émotionnels: souffrir d’anxiété ou de difficultés émotionnelles à cause d’expériences passées traumatisantes ou peu épanouissantes, des blessures sentimentales, etc.

Le syndrome de la mère et de la putain

Si ces blocages sont apparus après la naissance des enfants, il est possible qu’un homme ait du mal à “se lâcher” sexuellement avec celle qui est devenue mère ou qu’une mère ait du mal à s’épanouir à nouveau au lit. Un syndrome qui répond communément au nom de “syndrome de la mère et de la putain”. Il tire ses origines dans notre culture judéo-chrétienne, qui catégorise encore les femmes de deux manières:

  • Les mères de famille: elles font figure de femmes respectables que l’on peut épouser et avec qui l’on peut fonder une famille… Mais avec qui il est difficile de s’épanouir sexuellement parlant, de peur de lui manquer de respect.
  • Les femmes légères: avec qui l’on peut assouvir nos fantasmes, mais avec qui il serait inconvenant de s’engager.

Avez-vous essayé ceci?

Pour renouer avec le bien-être sexuel et l’épanouissement, Julie Duchemin conseille de passer par trois étapes.

1. Se poser les bonnes questions

La première chose à faire est de se demander ce qui coince vraiment, grâce à différentes pistes:

  • Sur une échelle de 0 à 10, où se situe ma joie de passer un moment intime avec mon partenaire?
  • Sur une échelle de 0 à 10, suis-je épanouie dans ma sexualité?
  • Y a-t-il des choses qui me frustrent? Des freins? Si oui, lesquels?
  • Ai-je envie que les choses changent?

2. Communiquer de manière bienveillante

Parlez ensuite ouvertement à votre partenaire: “Ce que l’on cherche ici, c’est à entamer une discussion franche sur ce qui empêche d’être épanoui(e) sexuellement”, nous dit la spécialiste. Une conversation qu’il faut avoir en faisant preuve de bienveillance. “Il est primordial de ne pas rentrer dans des reproches, pour éviter que le partenaire se sente coupable ou se braque. Voici quelques conseils pour mettre en place une communication constructive:

  • On parle en “Je”: dire à son partenaire “tu n’es pas assez entreprenant” ou “tu ne me satisfais pas” aura pour conséquences d’acculer et de faire baisser la confiance qu’il a en lui. C’est pourquoi il est important de communiquer en formulant ses phrases en “Je” (“Je me sens peu épanouie par ce qu’il se passe sexuellement entre nous”, par exemple).
  • On exprime ses souhaits: n’ayez pas peur d’exprimer ce que vous désirez, mais en évitant les “il faut” et les “on doit”. Utilisez plutôt la formule “J’aimerais que…”.

3. Initier sans tout porter

Une fois le travail de réflexion et de communication entrepris, la spécialiste nous invite à devenir le moteur du changement que l’on souhaite, en partant à la recherche de solutions concrètes: thérapie de couple, consultation chez un(e) sexologue, lectures sur le sujet, etc. “Le but est de travailler les blocages et de déconstruire les croyances véhiculées au sein du couple”. Attention, cependant, à ne pas endosser le rôle de la sauveuse/du sauveur, qui porterait tout le bien-être du duo: “Ce chemin vers l’épanouissement au lit est très souvent initié par celui ou celle qui souhaite que les choses changent et qui l’exprime. Pour autant, il est important que l’autre soit acteur dans ce parcours… C’est un travail qui se fait à deux”.

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