Mon ado stresse de ne pas avoir assez appris à l’école cette année: que faire?

Entre le confinement, l’école qui se donnait en partie à la maison et les quarantaines à répétition, certains ados ont développé une angoisse de ne pas avoir appris suffisamment. Une logopède nous explique comment les rassurer.

Depuis mars 2020, la scolarité des jeunes est mise à rude épreuve; une réalité qui a compliqué les apprentissages et augmenté le nombre de décrochages. Autre inquiétude pour certains students: l’impression de ne pas avoir appris assez durant ces longs mois plus ou moins confinés. “Beaucoup de jeunes sont stressés à l’idée de ne pas avoir pu apprendre suffisamment, nous explique Valentine Leroy, logopède et co-fondatrice de Libellules, centres de prise en charge pluridisciplinaires pour enfants et adultes. Ils se demandent s’ils vont pouvoir décrocher leur diplôme ou suivre le rythme les années suivantes, en particulier les jeunes qui sont en fin de cycle et qui s’apprêtent à aller en école sup’ ou à l’université”.

Des angoisses qui peuvent entraîner des soucis psy

Pour Valentine Leroy, ces angoisses induisent, chez certains, des soucis d’ordre psychologique: “Il y a du retard sur la matière, c’est une réalité que l’on peut remarquer dans toutes les écoles. Cela se traduit surtout par un manque de pratique: les enseignants font actuellement en sorte que la théorie soit vue, mais ils prennent moins de temps pour les exercices”.

Et si cela ne devrait pas poser de problèmes aux élèves qui apprennent relativement facilement, pour ceux qui ont des difficultés d’apprentissage, c’est une autre histoire. “Cette angoisse de ne pas avoir appris assez peut créer des problèmes psy, tels qu’un manque ou une perte de confiance en soi, une peur de poser des questions aux enseignants, une tristesse…”.

Dédramatiser et accompagner le jeune

Pour sortir de ce cercle vicieux, la logopède conseille tout d’abord de se concentrer, avec le jeune, sur le positif que l’on peut tirer de la situation, afin de dédramatiser au maximum: “Pendant ces longs mois de confinement, nos ados ont eu l’occasion de développer des compétences importantes en informatique et en dactylo, et ont aussi eu à gérer un planning à distance… Toutes ces choses sont de très bons apprentissages pour ceux et celles qui s’apprêtent à entrer à l’université ou en école supérieure”. Pour Valentine Leroy, la clé pour aider un jeune stressé à l’idée de ne pas avoir assez appris est un bon accompagnement parental. Voici quelques conseils pour y arriver au mieux:

1. Faire le point avec le professeur titulaire

L’idée est de savoir comment l’adolescent s’en sort réellement dans les apprentissages: “Si les points de votre enfant sont bons, inutile de s’inquiéter. Si, par contre, il est en difficulté scolaire, il sera primordial de l’accompagner jusqu’à la fin de l’année, ainsi que pendant les vacances, de manière humaine et bienveillante”, nous confie Valentine Leroy.

2. Proposer des remédiations

Pour l’aider à remonter la pente, plusieurs stratégies sont envisageables: “On peut bien sûr embaucher un professeur particulier qui prendra le temps de revoir avec l’adolescent la ou les matières qu’il n’a pas compris. On peut aussi essayer de lui faire vivre la matière différemment, sous forme de stages ou de jeux par exemple… C’est une des meilleures façons d’apprendre aux enfants, qu’ils soient petits ou plus grands”, nous explique la spécialiste, qui nous invite à utiliser des jeux de cartes mentales afin de consolider les apprentissages.

3. Ne pas entrer soi-même dans la dramatisation

Si un ado a peur à l’idée de ne pas réussir son année ou de ne pas s’en sortir à l’école l’année suivante, il est important que ses parents gardent la tête froide. “On sait combien il peut être angoissant de voir son enfant en difficulté scolaire, mais la manière dont les parents vont vivre la chose sera déterminante pour le jeune”, nous précise la spécialiste. Si les parents mettent la pression à l’enfant et s’inquiètent eux-mêmes à l’idée qu’il rate, il est presque certain que les choses seront difficiles à vivre. “Le secret, c’est d’être à l’écoute sans être dans le jugement, d’épauler l’enfant et se souvenir que l’échec fait aussi partie de l’apprentissage”.

Quand consulter?

En cas de stress intense, il peut être utile de consulter un spécialiste de la santé mentale. Pour Valentine Leroy, il est important de le faire dès lors que les crises d’angoisse et/ou les périodes de déprime s’installent sans que le jeune ne parvienne à prendre le dessus.

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