Alcooliques Anonymes
Aux Alcooliques Anonymes, Colette a trouvé un espace sans jugement. © Getty Images

Alcooliques Anonymes: 4 questions à une membre

Colette, 73 ans, est sobre depuis 28 ans… Depuis sa rencontre avec les Alcooliques Anonymes, qui a marqué un tournant dans son existence.

“J’ai quitté mon mari après neuf années de mariage, parce qu’il buvait. J’avais 31 ans et tout s’est bien passé jusqu’à ce que mes garçons deviennent ados. Impossible de refaire ma vie… Un jour, j’ai pris un verre de Porto et mon univers s’est éclairé! Bientôt, je n’ai plus pu concevoir la vie sans l’alcool”.

Colette, ex-alcoolique, lève un coin du voile

Présents partout dans le monde, les AA ont déjà sorti des dizaines de milliers de personnes de l’addiction. C’est le cas de Colette.

Comment avez-vous découvert les AA?

“Par une petite annonce. J’étais à la fois pleine d’espoir et effrayée, parce que je m’attendais à voir des gens dans un état lamentable. Il n’en était rien: il y avait autant de femmes que d’hommes, et tout le monde m’a souri. Ils m’ont donné des trucs pour arrêter et des numéros de téléphone à appeler quand je voulais“.

Que vous ont-ils apporté?

“Avant tout, la compréhension de gens qui savaient ce que je vivais. Et qui ne me jugeaient pas, ne m’imposaient rien, ne me donnaient pas de leçon”.

J’ai rencontré des gens qui ne me jugeaient pas, ne m’imposaient rien, ne me donnaient pas de leçon

Les fameuses douze étapes, avec Dieu à toutes les lignes, ce n’est pas un peu dépassé?

“C’est une philosophie de vie, qui a été élaborée par les premiers AA, et qui consiste avant tout à sortir du déni: nous sommes dépendants de l’alcool et nous avons perdu la maîtrise de notre vie. Quant à Dieu, chacun le trouve où il veut. Dans une religion organisée, dans une autre forme de spiritualité, dans un idéal…”.

Après 28 ans, vous n’avez plus besoin des AA, et pourtant vous y êtes toujours…

“Je me considère toujours comme une alcoolique. Il m’arrive d’avoir des flashs, de me rappeler l’effet de l’alcool et d’en éprouver une nostalgie terrible! Mais si je suis toujours là, c’est aussi parce que tout membre des AA est invité à rendre ce qu’il a reçu. Nous tenons une permanence et nous organisons des informations publiques, notamment dans les écoles. Et toujours en binôme, avec un membre des Al-Anon, le groupe parallèle aux AA pour les personnes qui vivent avec un alcoolique”.

Interview: Marie-Françoise Dispa

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