© Sebastien Schmit

King Kong Théorie: la pièce de Virginie Despentes revient au Théâtre de la Toison d’or

Par Liza De Wilde

Pourtant écrit une dizaine d’années avant l’affaire Weinstein et les mouvements #MeToo et #balancetonporc, le manifeste féministe punk de Virginie Despentes est plus que jamais d’actualité. Cette année encore, la pensée percutante de l’écrivaine prend vie au Théâtre de la Toison d’or jusqu’au 30 octobre, une pièce à (re)voir absolument!

Grand classique de la littérature féministe française, le manifeste de Virginie Despentes est actuellement adapté sur les planches du Théâtre de la Toison d’or. Mis en scène par Julie Nayer et servi par un trio de comédiennes pétillantes (Marie-Noëlle Hébrant, Maud Lefebvre et Delphine Ysaye), le spectacle agit comme un véritable coup de fouet, que l’on soit homme, femme, sensibilisé(e) au féminisme… ou pas!

Une pièce féministe

Bien que “King Kong Théorie” soit un essai autobiographique, le discours incisif de Virginie Despentes n’en reste pas moins universel. Il brise les tabous et suscite des questionnements sur cette “féminité” que la société nous impose. Une femme doit-elle être coquette, douce et fragile? Doit-elle inéluctablement avoir envie d’enfanter? Au travers de son manifeste, l’auteure défait “l’idéal de la femme blanche, séduisante mais pas pute, bien mariée mais pas effacée, travaillant mais sans trop réussir, pour ne pas écraser son homme, mince mais pas névrosée par la nourriture, restant indéfiniment jeune sans se faire défigurer par les chirurgiens de l’esthétique, maman épanouie mais pas accaparée par les couches et les devoirs d’école, bonne maîtresse de maison mais pas bonniche traditionnelle, cultivée mais moins qu’un homme”. Bref, un idéal construit de toute pièce.

Et l’homme n’est pas beaucoup mieux loti, lui qui se doit d’être viril, fort, protecteur, riche, puissant: “J’écris (…) aussi pour les hommes qui n’ont pas envie d’être protecteurs, ceux qui voudraient l’être mais qui ne savent pas s’y prendre, ceux qui ne sont pas ambitieux, ni compétitifs, ni bien membrés”. En d’autres termes, Virginie Despentes appelle au démantèlement des schémas dans lesquels nous sommes tous – hommes et femmes – enfermés.

Un jeu irréprochable

La pièce se divise en six actes. On y parle de sexe, de viol, de prostitution, de porno… Des sujets sérieux qui sont abordés avec ce qu’il faut d’émotion et de force pour toucher le spectateur sans pour autant l’accabler. On ne peut d’ailleurs que souligner la prouesse des trois actrices dont le jeu est impressionnant: pendant plus d’une heure, elles débitent le texte de Virginie Despentes sans jamais perdre la cadence. La mise en scène se veut légère et ajoute une dimension artistique au propos: des images sont projetées directement sur les actrices grâce à la technique du mapping video. Une pièce devant laquelle on rit, on pleure, on se fâche, et surtout, de laquelle on ne sort pas indemne.

Infos pratiques

  • D’après: Virginie Despentes. Mise en scène: Julie Nayer. Avec: Marie-Noëlle Hébrant, Maud Lefebvre et Delphine Ysaye
  • Où? Théâtre de la Toison d’or
  • Quand? Du 29u mercredi au samedi à 20h30
  • Tarifs? Adulte: 25€, senior: 21€, étudiant: 10€
  • Réservation: 02510.0510 ou en ligne

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