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Rencontre avec Constance, l’humoriste piquante au franc-parler
Par Soline de Groeve

Pétillante, grossière (dans le bon sens du terme), et surtout drôle: Constance est de retour avec son cinquième spectacle, Pot pourri. L’humoriste picarde, également chroniqueuse pour France Inter, nous parle sans artifice de son travail.

Son nouveau spectacle Pot pourri

Vous êtes en novembre à Bruxelles avec votre nouveau spectacle, Pot pourri. Qu’est-ce qu’on va trouver là-dedans?

“Ce sont des anciens et des nouveaux sketches, un petit mélange. Certains personnages-clés avaient envie de revenir sur scène, mais il y aura également de nouvelles personnes que j’ai créées. Et l’ensemble s’entend assez bien. Il y a vraiment de tout, d’où le nom ‘Pot pourri’. Ça va de la bourgeoise à la petite fille, en passant par la prof, l’infirmière… Toutes sortes de personnages différents!”

Pendant le spectacle, comment vous glissez-vous dans la peau de ces personnages?

“Il y a une dizaine de personnages et donc de tableaux différents, qui s’enchaînent. Il y a une place très très forte pour le costume dans ce que je fais: j’adore quand visuellement on se retrouve face à quelqu’un de différent à chaque fois. Donc dès que la lumière se rallume entre les personnages, il y a une surprise, on découvre quelqu’un de nouveau.”

Est-ce que vous diriez que ces personnages ont tous un peu quelque chose de vous?

“Il y a toujours une partie de soi sur scène. En plus, puisque j’écris mes textes moi-même, forcément il y a un bout de moi. C’est un bon défouloir, histoire de ne pas finir complètement schizophrène (rires).”

La grossièreté pour faire rire

Côté caractère, vous n’hésitez pas à interpréter des personnages grossiers…

“En effet, je trouve qu’il y a une poésie dans la grossièreté. C’est un art qui me fait beaucoup rire personnellement, et ce langage est intéressant quand il est mis au service d’un personnage ou d’une situation. C’est également très complexe, avec de la douceur et de la brutalité, avec beaucoup de nuances, un peu comme les humains. Mais c’est un type d’humour qu’on a ou pas: moi ça me fait rire et donc j’essaie de divertir les autres avec.”

Vous utilisez donc l’humour pour divertir, mais aussi pour faire passer un message?

“L’humour noir, ou l’humour trash, si ce n’est pas au service de quelque chose, c’est gratuit et inintéressant. Même s’il y a une certaine violence dans ce que j’écris, il y a une envie de réflexion derrière. L’art, ça ne peut pas être stérile ou bien ce n’est que de la complaisance.”

Est-ce que vous utilisez alors l’humour comme outil politique?

“Je ne me sens pas militante. On me dit souvent que je suis une humoriste féministe, mais je ne le ressens pas comme ça. Parce que je n’ai pas envie d’être enfermée dans une case. C’est de l’humour libre, sans filtre, franc-parler, spontané… Mais je n’ai pas un discours militant derrière, je ne fais que du divertissement, je ne suis pas aussi courageuse que les gens qui vont au front.”

La liberté d’expression

Vous êtes humoriste et chroniqueuse. Est-ce plus facile de dire les choses via un personnage sur scène, ou en tant que soi dans une chronique?

“C’est très différent, ce n’est pas du tout le même exercice. Dans les deux cas, je dirais qu’on a la même liberté d’expression. Par contre, quand c’est directement moi qui parle, c’est peut-être un peu plus frontal, je m’en prends un peu plus dans la gueule.”

Vous avez en effet reçu beaucoup d’insultes suite à un passage sur France Inter, dans lequel vous avez défendu la nudité en montrant votre poitrine… Comment gérez-vous ce genre de situation?

“J’ai également reçu beaucoup de messages très positifs, donc je retiens ça. Mais ce que je me dis, c’est que je n’aime pas énormément de gens, je trouve qu’il y a beaucoup de cons. Et du coup, je ne peux pas m’attendre à ce qu’il y ait beaucoup de gens qui m’aiment vu. Par contre, je veux avoir la liberté de dire ce que je pense. C’est parfois difficile, parce que ça peut devenir dangereux, mais il faut retenir que les gens ont toujours la possibilité de ne pas écouter ce que je dis si ça ne leur plaît pas.

Découvrez Constance sur scène au Fou Rire Théâtre, ces 23 et 24 novembre 2018. Tickets et informations par ici.

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