Diabète: comment réagir et quels sont les traitements?

Le diabète se répand : 8 % de patients en plus en quatre ans. En cause, une alimentation …

Le diabète se répand: 8% de patients en plus en quatre ans. En cause, une alimentation trop sucrée, trop grasse… La Belgique compte 550.000 diabétiques, en grande majorité de type 2, souvent lié à un poids excédentaire. Que faire pour contrer cette épidémie?

Qu’est-ce que le diabète?

Lorsque notre corps est en mode de fonctionnement normal, les glucides ou sucres sont transformés en glucose par la digestion. Ce glucose passe ensuite dans le sang afin d’approvisionner organes et tissus, avec la complicité de l’insuline. Le rôle de cette hormone, sécrétée par le pancréas, est d’ouvrir au glucose la porte de nos cellules, afin que celles-ci disposent de l’énergie nécessaire à leur fonctionnement. Mais, quand le diabète s’en mêle, rien ne va plus.

Il existe deux types de diabète

  • Le diabète de type 1, qui apparaît le plus souvent dans l’enfance ou l’adolescence, est une maladie auto-immune: le système immunitaire détruit à coups d’anticorps les cellules bêta du pancréas, productrices de l’insuline. Les personnes atteintes de cette forme de diabète dit «insulinodépendant»ont donc besoin d’injections quotidiennes d’insuline.
  • Quant au diabète de type 2, qui concerne 85 à 90 % des diabétiques, il s’explique par une insulinorésistance, c’est-à-dire une diminution de la sensibilité des cellules à l’action de l’insuline. Le pancréas s’efforce de compenser en sécrétant davantage d’insuline, mais, au bout d’un certain temps, il s’épuise, et le glucose s’accumule dans le sang. Mal contrôlée, cette hyperglycémie chronique peut entraîner des complications graves: elle endommage les vaisseaux sanguins et les nerfs, favorise les maladies cardiovasculaires et l’insuffisance rénale, et peut même être une cause de cécité.

Une «épidémie», vraiment?

L’incidence du diabète (donc le nombre de nouveaux cas par an), a presque doublé au cours des 25 dernières années, pour le diabète de type 1 comme pour celui de type 2. La réalité dépasse les prévisions de l’Organisation Mondiale de la Santé: les taux de diabète actuels n’étaient annoncés que pour 2030! En Belgique, 5% de la population, soit environ 550 000 personnes, en souffrent déjà et, dans quinze ans, nous devrions en arriver à 8%.

D’où vient cette véritable explosion? S’il existe une composante génétique, elle ne peut à elle seule expliquer une telle accélération.

  • Pour le diabète de type 1 , les chercheurs en sont encore réduits aux hypothèses, l’une d’elles étant la théorie dite «hygiéniste»: nous vivrions dans un monde trop propre, où le système immunitaire n’a pas suffisamment d’occasions de réagir. Comme il manque d’ennemis, il s’en invente…
  • Quant au diabète de type 2: son augmentation est liée au surpoids et à l’obésité, eux-mêmes causés par la sédentarité et une alimentation déséquilibrée.

Comment se soigne le diabète?

Au stade débutant du type 2, ou lorsque le patient est encore en prédiabète, avec une tolérance abaissée au glucose, des mesures hygiéno-diététiques – perte de poids et exercice à raison de 30 minutes de marche par jour – peuvent inverser la tendance.

La plupart des diabétiques n’ont pas cette chance… En effet, le diabète de type 2 est souvent diagnostiqué trop tard: aussi longtemps que le pancréas parvient à compenser la résistance à l’insuline, les symptômes sont si discrets que la maladie peut passer inaperçue. On dit d’ailleurs souvent que, pour chaque patient avec un diabète de type 2 diagnostiqué, il y en a un autre chez qui le diagnostic n’a pas encore été posé.

En cas de prédiabète , il existe également un médicament oral: la metformine. Des chercheurs finlandais l’ont testée en comparaison avec des mesures hygiéno-diététiques. Ces dernières consistaient en une réduction de poids d’au moins 5 %, un apport total en graisses inférieur à 30 % et un apport en graisses saturées inférieur à 10 % de l’énergie consommée, un apport en fibres supérieur à 15 g/1000 kcal, et une activité physique modérée de 30 minutes au moins par jour. Résultat: la metformine réduit de 25 % la survenue du diabète, mais les changements de mode de vie, eux, la diminuent de 60 %. Bref, cela vaut la peine d’y mettre du sien plutôt que de se contenter de prendre un médicament.

Le point sur les traitements

  • Pour le diabète de type 1, la mesure de la glycémie (quatre fois par jour!) et l’auto-administration d’insuline sont facilitées par les progrès technologiques. Les chercheurs travaillent aussi sur le pancréas artificiel, la greffe de cellules productrices d’insuline ou la reprogrammation de certaines cellules pancréatiques, et ils essaient de rendre le système immunitaire moins chatouilleux.
  • Pour le diabète de type 2, il existe – on l’a vu avec la metformine – des antidiabétiques oraux et, dans les cas les plus graves, le recours à l’insuline n’est pas exclu. Cependant, la base du traitement reste l’alimentation et l’activité physique.

Peut-on mener une vie normale avec un diabète?

On peut vivre à peu près normalement à condition qu’il soit bien contrôlé… ce qui n’est malheureusement le cas que chez 30 à 40 % des patients. Les adolescents, en particulier, ont beaucoup de mal à gérer leur diabète, car il y faut une autodiscipline qui cadre mal avec leur âge. Pourtant, le diabète de type 2, qui n’apparaissait autrefois que chez les adultes, est de plus en plus fréquent chez les ados en surpoids…

Diabète de type 2: êtes-vous à risque?

  • Vous avez une histoire familiale de diabète?
  • Vous êtes en surpoids?
  • Votre tour de taille est supérieur à 80 cm (94 pour les hommes)?
  • Votre alimentation est riche en acides gras saturés et en produits animaux et pauvres en fibres végétales?
  • Vous faites de l’hypertension?
  • Vous êtes plutôt sédentaire?
  • Vous avez souffert d’un diabète gestationnel (déclaré pendant la grossesse)?

Si vous répondez oui à une de ces questions, vous auriez peut-être intérêt à faire doser votre glycémie. Une simple prise de sang suffit. Parlez-en à votre médecin.

(Texte Marie-Françoise Dispa. Merci au Professeur Decio Eizirik et au Docteur Miriam Cnop, du Centre de Recherche sur le Diabète de l’ULB)

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