Témoignage: “L’amour, ce n’est plus pour moi”

Mélanie est mère célibataire et s’est fait une promesse il y a quelques années: ne plus tomber amoureuse. Elle nous explique pourquoi.

Vivre une grande et belle histoire d’amour reste, aujourd’hui encore, le rêve de beaucoup d’hommes et de femmes. Quoi de plus normal dans une société soumise au diktat selon lequel il n’y aurait qu’un chemin de vie pour les adultes: être en couple et avoir beaucoup d’enfants. Mélanie faisait partie de celles qui croyaient dur comme fer au grand amour. Mais après avoir vécu en couple à deux reprises, elle a l’impression de ne juste pas être faite pour ça.

“J’y ai tellement cru mais je n’y arrive plus”

“Comme beaucoup de personnes de ma génération, j’ai reçu une éducation très axée sur l’importance du couple et de la famille. Vers la fin de mon adolescence, ma maman ne me souhaitait d’ailleurs qu’une chose: rencontrer un bon garçon que j’épouserais et avec qui je fonderais une famille”. C’est en ces termes que Mélanie nous explique comment elle a été, selon elle, conditionnée à croire en l’amour avec un grand A. “Pour moi, c’était plus qu’une norme, c’était un idéal à atteindre, un peu le but ultime dans une vie. C’est donc tout naturellement que j’ai suivi le premier mec qui m’a embrassé”. La maman célibataire a 18 ans lorsqu’elle rencontre celui qui deviendra son mari. Il est militaire et elle, étudiante. Elle tombe de suite amoureuse de son côté sérieux et engagé. Son diplôme en poche, elle s’empresse de quitter ses parents pour emménager avec son fiancé dans un petit appartement non loin de la ville où il est caserné. Il ne faudra pas plus de trois ans pour qu’ils se marient et aient un enfant. Une adorable petite fille.

Mélanie pensait alors avoir accompli le plus important: former un couple et fonder une famille. Mais les choses ne fonctionnent pas entre elle et son conjoint. “Avec le recul, je sais que je n’étais pas amoureuse du père de ma fille, mais plutôt de l’idée que je me faisais de lui et de notre couple. Mais à cette époque, j’étais persuadée de l’aimer vraiment, alors j’ai tout fait pour que ça fonctionne… Sans succès: on n’avait ni les mêmes valeurs ni les mêmes envies. Résultat: on ne faisait que se disputer”.

Tensions, tromperies, mensonges… Le couple accumule les problèmes et Mélanie déchante: “J’avais l’impression d’être doublement trompée. Non seulement par mon mari, mais aussi par toutes ces fausses idées que je m’étais faites de l’amour”. Sa fille a un peu moins de 10 ans quand Mélanie décide de demander le divorce.

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Un retour à la case départ

À 37 ans, elle a le sentiment de revenir au début : “J’ai vraiment vécu cela comme un échec. J’avais cru en l’amour, le beau, le fort, celui qui rend heureux…” De retour dans sa ville natale, la maman solo se reconstruit peu à peu une vie, avec sa fille, et se tient à distance des hommes. Le destin en décidera pourtant autrement: quand une ancienne amie de rhéto lui propose d’organiser une petite soirée d’anciens, jamais elle n’aurait penser y faire une rencontre qui changera sa vie pour le meilleur, mais surtout pour le pire…

“En arrivant à cette fameuse fête, j’étais si heureuse de revoir des têtes connues. J’avais l’impression de me retrouver, de rentrer à la maison. C’était tout ce qu’il me fallait”. Au cours de la soirée, Mélanie remarque un homme qui lui dit vaguement quelque chose sans pour autant parvenir à le reconnaître: “C’était en fait le grand frère d’une autre amie de rhéto, qui l’avait accompagnée à cette soirée. On a beaucoup discuté, on a beaucoup ri aussi. Je me souviens qu’en rentrant chez moi, je me suis dit: Waouw, ce mec est vraiment chouette!”

Des papillons dans le ventre

Mélanie et son comparse de soirée ne tardent pas à échanger leur numéro. Trois jours plus tard, elle reçoit un message du charmant inconnu, qui lui propose d’aller boire un verre. “J’ai hésité à dire oui. Je ne voulais vraiment personne dans ma vie… Et puis je me suis dit qu’un verre, c’était juste un verre. Et franchement, vu les relations compliquées que j’entretenais avec mon ex et ma vie de maman solo, j’avais vraiment besoin de décompresser… Alors j’ai accepté”.

Une soirée que la maman solo n’est pas prête d’oublier: “On a bu, mangé et parlé jusqu’à pas d’heure… On avait plein de choses en commun: il venait de se séparer, se posait beaucoup de questions sur le couple et l’amour. Je l’ai trouvé drôle, sensible, intelligent. En rentrant chez moi, j’ai ressenti des petits papillons dans le ventre… Je me suis dit: ‘merde’, et en même temps je le trouvais tellement intéressant. J’avais l’impression qu’il correspondait en tout point à ce que je recherchais chez un homme”. Les deux divorcés se reverront plusieurs fois en tant qu’amis, avant de se lancer dans une histoire d’amour.

Un amour passionnel, qui ne durera pas

Pendant près de deux ans, Mélanie vivra un amour passionnel dans les bras de Vincent*. “Je ne m’étais jamais sentie aussi aimée et désirée. Et j’ai aimé follement, plus que je n’avais jamais aimé. Je me sentais revivre”. La quadragénaire reprend confiance en elle, en l’amour et en le couple… Elle envisage même de proposer à Vincent d’emménager, pour construire une famille recomposée. Mais peu avant leur deuxième anniversaire, Mélanie apprend quelque chose qui la bouleverse: l’homme qu’elle aime fréquente son ex-femme depuis plusieurs mois. Elle est anéantie: “Je ne l’ai pas vu venir. Pour moi, Vincent était l’homme parfait: gentil, aimé, attentionné, intelligent, honnête… J’avais l’impression d’avoir rencontré mon âme sœur, mon autre, celui avec qui j’envisageais de vieillir. Je suis tombée de tellement haut. Pour être honnête, plusieurs années plus tard, je ne me suis pas encore tout à fait remise de cette trahison”.

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“L’amour m’a fait trop mal”

Encore aujourd’hui, Mélanie a du mal à y croire: “Mes deux histoires m’ont assez bien traumatisée. Après ma deuxième rupture, j’ai d’ailleurs fait une grosse dépression. J’ai suivi une thérapie pour me remettre car j’ai cru longtemps que c’était de ma faute. Aujourd’hui, je sais que ma seule erreur, c’est d’avoir cru en l’amour, au couple et en tout ce que cela représente. Je suis désormais en paix avec cela, mais je ne souhaite plus du tout vivre une nouvelle relation. J’ai eu beaucoup trop de mal à me reconstruire pour accepter que quelqu’un vienne de nouveau mettre à mal mon équilibre”.

Une vie solo, mais riche en relations sociales

Si Mélanie a tiré une croix sur l’amour, elle a toujours été très entourée par ses amies et sa fille. “Après ces deux expériences, j’ai redéfini l’idée que je me faisais du bonheur. Certes, je n’ai jamais été chanceuse en amour, mais j’ai une fille merveilleuse avec qui je suis très complice, des amies extraordinaires, un chouette job. Aujourd’hui, ma vie c’est tout ça. Et finalement, c’est très bien: je me sens en sécurité, je m’amuse, je prends soin de moi, je passe de super moments avec ma fille et mes copines. Ma thérapie m’a beaucoup aidé à comprendre que je n’avais pas besoin d’être en couple pour être heureuse, alors je travaille mon bonheur tous les jours”.

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