Burn-out: les preuves que vous êtes guérie
Vous venez de traverser un burn-out pendant 1, 4, 6 mois, voire 1 an, et vous commencez à voir le bout du tunnel. Mais comment savoir si vous êtes vraiment guérie et prête à reprendre le travail?
En 2022, 32,7% des arrêts maladie étaient liés à un burn-out, selon les chiffres de Securex. Principales victimes: les indépendants, les jeunes générations et… les femmes! Peut-être en faites-vous partie aussi… Devant la pression accumulée au travail, votre corps a fini par tirer la sonnette d’alarme et dire “STOP!”. Après un moment off, vous commencez à aller mieux, mais une question cruciale reste en suspens: êtes-vous réellement guérie?
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Une guérison très progressive
Après des semaines d’absence, vous vous sentez donc mieux et commencez à entrevoir la possibilité de reprendre le chemin du travail. Mais comment être sûre que vous êtes guérie? “C’est très difficile à dire, constate Lysiane Delanaye, directrice de l’asbl SOS Burn-Out, car un burn-out s’installe progressivement – on estime qu’il faut 6 à 7 ans pour qu’il se manifeste dans sa totalité – et s’en va tout aussi progressivement.”
Quelle est la durée moyenne de guérison?
On évalue la durée moyenne de guérison d’un burn-out à 14,6 mois. Et ce, depuis le stade 1 (fatigue légère), jusqu’au stade 4 (impact à la fois psychologique et physique). Bonne nouvelle: cette durée peut être considérablement réduite en cas d’accompagnement thérapeutique.
Ce sera à vous de voir si vous vous sentez prête à reprendre le travail et à vous réexposer au stress: si vous pleurez ou ruminez des heures à la seule évocation de votre bureau, c’est qu’il est manifestement trop tôt. Voyez aussi si votre corps est prêt, s’il a retrouvé son énergie. Et si vos troubles cognitifs – problèmes de concentration, de mémoire… – sont résorbés. Impossible en effet de retourner au travail si vous devez relire 50 fois la même ligne avant de la comprendre.
Le même poste ou une reconversion?
Inutile pour autant d’attendre d’être rétablie à 100%: “Le fait de reprendre le travail va, en soi, permettre de retrouver de l’énergie et un peu de vos facultés cognitives”, précise Lysiane Delanaye. La spécialiste suggère, quand vous commencez à vous sentir mieux, d’opter pour du bénévolat à petites doses, un bon test avant d’envisager de retourner dans la vie active.
Le fait de reprendre le travail va, en soi, vous permettre de retrouver de l’énergie et un peu de vos facultés cognitives.
Faut-il retourner au même poste ou envisager une reconversion? La majorité des personnes ayant traversé un burn-out de moins de 3-4 mois retournent dans leur ancien job. “C’est généralement à partir du 3e ou 4e mois que les personnes commencent à se demander si elles ont vraiment envie de retourner au même endroit, constate Lysiane Delanaye. Celles qui sont arrêtées moins longtemps n’ont pas ce temps de réflexion.” Après une absence d’1 an et plus, le pourcentage de retour dans la même entreprise chute à 20%, selon l’Inami.
La situation sur place a-t-elle changé? Vous a-t-on promis une adaptation, moins de pression? Ou comptez-vous mettre en place de nouveaux réflexes pour préserver votre santé mentale?
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Ne pas recommencer pour de mauvaises raisons
Dans tous les cas, attendez le “go” de votre médecin: lui seul pourra dire si vous êtes en état de reprendre une vie normale. “On connaît pas mal de cas de gens qui ont repris pour de mauvaises raisons (notamment financières), constate-t-on chez SOS Burn-Out. Et surtout contre l’avis médical. Ils recraquent alors au bout de quelques mois à peine, avec une intensité encore plus élevée.”
La majorité des reprises après un burn-out s’effectue à mi-temps. N’hésitez pas à opter pour cette formule: elle vous permettra de vous réacclimater en douceur au stress et aux changements sur place. Si vous êtes suivie par un thérapeute, poursuivez cet accompagnement encore quelques mois, histoire de vous aider dans cette période qui n’est pas facile. Mais rassurez-vous: petit à petit, un nouvel équilibre va s’instaurer et cet épisode de burn-out deviendra un mauvais souvenir.
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