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J’ai peur de ne pas aimer mon deuxième enfant: comment surmonter cette angoisse?

Par Tatiana Czerepaniak

Vous attendez votre deuxième enfant et, malgré cette joie d’agrandir prochainement la famille, une peur pointe le bout de son nez: et si vous n’arriviez pas à aimer autant ce futur bébé que votre aîné? Une spécialiste en accompagnement périnatal décortique pour nous ce qui se cache derrière cette angoisse et nous donne des conseils pour s’en débarrasser.

Si l’arrivée d’un deuxième enfant est souvent synonyme de bonheur, il peut arriver que certaines femmes développent quelques angoisses à l’idée d’être à nouveau maman. Parmi les inquiétudes les plus fréquentes, beaucoup se demandent si elles arriveront à aimer leur deuxième enfant, ou du moins autant que leur premier. Une angoisse qui peut noircir les pensées de la future maman, l’empêchant de profiter pleinement de sa grossesse. Selon Sophie Litt, accompagnatrice en périnatalité, cette peur en cache souvent une autre: celle de ne pas être à la hauteur.

Peur de ne pas aimer assez son deuxième enfant: ce qui se cache derrière

Tout au long de sa carrière, la spécialiste remarque en effet que cette angoisse s’accompagne souvent de questions plus pratico-pratiques: vais-je réussir à accorder autant de temps à mon bébé alors que mon aîné(e) me prend déjà toute mon énergie? Comment pourrais-je offrir des moments de qualité à mon ainé(e) alors que je risque d’être accaparée par mon nouveau-né? Vais-je réussir à gérer deux enfants, dont un tout-petit? “Ces craintes ont, selon moi, un dénominateur commun: la peur de mal faire, de ne pas pouvoir donner assez à ses enfants, ou encore de ne pas être à la hauteur en tant que mère”. Et si cette peur existe, c’est à cause des nombreux diktats qui entourent la maternité.

“Sous cette crainte, le diktat de la mère parfaite”

“Toute notre vie, on nous fait croire que l’amour d’une mère pour son enfant est instantané, comme s’il nous tombait dessus par magie.” Et si pour certaines femmes, c’est effectivement le cas, ça ne l’est pas systématiquement. “Le problème, c’est que les femmes ont tendance à se sentir coupables si, après l’accouchement, elles ne sont pas emportées par une vague d’amour pour leur bébé. Elles pensent que si elles n’aiment pas leur bébé dès son premier souffle, elles seront forcément de mauvaises mères. Mais la vérité, c’est que comme toutes les relations amoureuses, l’amour entre une mère et son enfant est évolutif et se construit jour après jour, mois après mois même… Et pas forcément de manière instantanée comme on voudrait nous le faire croire”.

Des diktats qui, selon l’accompagnatrice en périnatalité, peuvent être source de culpabilité mais aussi de moments de déprime, contre lesquels il faut à tout prix lutter. “Vouloir être une mère parfaite est extrêmement oppressant pour une femme, car c’est un idéal impossible à atteindre qui génère beaucoup de frustration et de tristesse”.

Sortir de cette angoisse: les conseils de l’experte

Pour apaiser cette crainte, une seule solution, selon Sophie Till: déconstruire la vision idéalisée que l’on a de la maternité. Voici quelques conseils pour y arriver:

Sortir du mental

La spécialiste propose de laisser de côté la peur, qui est le fruit de notre mental, et d’écouter plutôt son cœur: “Les angoisses et les diktats se cachent dans notre tête. Pour les apaiser (ou même les faire disparaître), le secret est de ne plus laisser le mental régir notre vie, en se connectant davantage à son cœur”.  Pour y arriver, plusieurs choses possibles:

  • La méditation
  • Le yoga
  • Les massages 
  • Les exercices de pleine conscience
  • Prendre du temps pour soi
  • Parler à son bébé

Autant de choses qui vous aideront à lâcher prise et à avoir davantage confiance en vous, en tant que femme et mère.

Déposer ses craintes

Rien de plus néfaste que de taire ses peurs et ses émotions, que ce soit pour la future maman ou le bébé. C’est la raison pour laquelle la spécialiste conseille de ne pas hésiter à en parler. Attention cela dit, pas à n’importe qui: “Il est important que la future maman puisse confier ses craintes auprès d’une personne bienveillante et, surtout, sans jugement: une sage-femme, une amie en qui on a toute confiance, un(e) thérapeute, etc”.

Se préparer émotionnellement à la naissance

Le dernier conseil de la spécialiste est de se préparer émotionnellement à la naissance, mais aussi à la période post-partum, avec une sage-femme spécialisée en accompagnement affectif ou une spécialiste de la périnatalité: “Se faire accompagner peut être utile sur bien des aspects: on déconstruit les diktats, on apprend à prendre du temps pour soi mais aussi à accueillir les différentes émotions ressenties pendant la grossesse, on apaise les angoisses. On trouve aussi de vraies solutions aux problématiques que peuvent rencontrer les femmes enceintes: l’organisation du jour J, la préparation de la valise, qui va s’occuper de l’ainé(e) pendant le séjour à la maternité… L’objectif de ces séances est de parler ouvertement – et sans jugement – mais aussi se préparer à l’arrivée de bébé, tant dans son cœur que dans sa tête”.

Peut-on travailler cette angoisse après la naissance de bébé?

Cette angoisse peut disparaître à la naissance de l’enfant, ou continuer à parasiter la jeune maman bien après son accouchement… Si cela est votre cas, une seule chose à faire: aller voir un thérapeute et/ou un spécialiste de la santé mentale. “Ce qui est certain, c’est que si cette angoisse poursuit la femme enceinte, cela risque de créer chez elle un grand sentiment de mal-être qui va tout d’abord l’empêcher de profiter pleinement de sa grossesse, mais aussi de son post-partum, si cela perdure après la naissance de l’enfant. Et cela peut devenir dangereux pour le bien-être psychologique et émotionnel de la maman”.

En effet, couplé à la fatigue intense et à la chute hormonale, cette peur de ne pas suffisamment aimer son bébé peut alors prendre de l’ampleur et amener à la dépression. Raison pour laquelle la spécialiste invite les futures mamans à se faire épauler par un(e) thérapeute, afin d’éviter que la situation ne se détériore: “L’idéal est vraiment de travailler cette émotion avant la naissance de bébé. Mais si ce n’est pas le cas et que l’angoisse reste présente après l’accouchement, il ne faut surtout pas hésiter à se faire suivre, même si bébé est déjà né”.

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