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Les relations mères-filles sont-elles aussi compliquées qu’on le dit?

Par Tatiana Czerepaniak

Si l’on y réfléchit bien, on connait toutes au moins une personne ayant des difficultés relationnelles avec sa mère et/ou sa fille: non-dits, rancœurs, mauvaise communication, jalousie… Une réalité qui emprisonne les deux protagonistes dans le conflit. Mais pour Caroline Grenade, coach en parentalité et en communication positive, il est possible de construire un quotidien apaisé.

Relations mères/filles compliquées, mythe ou réalité?

Selon l’experte, avoir une fille est certes un voyage très intense, car c’est une relation qui peut avoir un effet miroir, mais cela n’est pas pour autant plus complexe qu’avoir un garçon: “Avoir une fille, c’est souvent se voir à travers elle. Et cela peut éveiller pas mal de choses, des blessures entre autres. C’est ce qui rend la relation compliquée, qui peut secouer. Mais dire que cela se passe d’office mal est à mon sens assez exagéré et, surtout, on peut avoir ce même type de relation fusionnelle et/ou conflictuelle avec un fils”.

La coach pense que cette relation si spéciale nous offre surtout l’opportunité de prendre conscience de ce que l’on doit travailler pour être bien avec soi-même et, par extension, avec les autres. “La relation que nous avons avec notre propre mère a construit la femme et la mère que nous sommes nous-même. De la même manière, la relation que nous avons avec notre fille va construire la femme et la mère qu’elle sera. Et bien souvent, nous portons, de mère en fille, des blessures, des angoisses mais aussi des attentes qui créent des tensions dans notre famille. L’idée est justement de mettre en lumière ces travers et de les travailler, pour ne plus que nos enfants et nos petits enfants aient à les porter, à commencer par l’injonction à être une bonne mère”.

Déconstruire le concept de la bonne mère

Pour Caroline Grenade, l’un des problèmes les plus courants dans les relations entre une mère et sa fille est l’obligation ressentie par les femmes d’être une bonne mère aux yeux de tous. “Dans beaucoup de familles, il y a une ligne de conduite à avoir lorsqu’on devient maman, des règles à suivre pour être une bonne mère. Cela nous vient en ligne directe dans notre passé judéo-chrétien et peut être très ancré dans certaines familles: une bonne mère doit être comme ceci et pas comme cela, doit faire ce type de choix et pas celui-là, etc. Le problème, c’est que c’est souvent un vrai fardeau à porter pour toutes ces mamans engluées dans ce conformisme destructeur, qui peut empêcher la mère d’avoir de bonnes relations avec ses enfants. Elle peut aussi transmettre – et le fait souvent d’ailleurs – ces mêmes croyances limitantes à sa propre fille”.

Il arrive souvent que la maman, qui a porté toute sa vie cette injonction à être une bonne mère, se sente enfermée dans ses obligations et que cela l’empêche d’être une femme épanouie. En faisant passer le conformisme avant leur propre bonheur, certaines femmes développent des attentes parfois très grandes envers leur(s) enfant(s), comme en échange de leur vie sacrifiée sur l’autel de la maternité. Attentes auxquelles l’enfant ne pourra certainement pas répondre positivement, à moins de s’engluer lui aussi dans le conformisme. Tout cela crée alors des sentiments négatifs nuisant à la relation mère/enfant, et peut-être davantage encore à la relation mère/fille.

Que faire pour améliorer la relation?

La première chose à faire est tout d’abord de prendre du recul et de comprendre que si personne n’est parfait, la relation entre une mère et sa fille ne l’est pas non plus. La coach nous explique qu’il est tout à fait normal qu’il y ait des phases dans leur relation, que cela soit parfois très fluide et parfois plus compliqué… Sans que cela soit dramatique pour autant. Ce qui est important par contre, c’est d’analyser la situation et de travailler sur soi afin qu’elle soit plus sereine. Voici les conseils de l’experte pour y arriver:

En tant que mère

Tout d’abord, il est important de sortir de cette injonction de la mère parfaite. Et pour y arriver, la première chose à faire est de dire à ses enfants que l’on ne l’est pas, afin qu’ils puissent nous envisager comme une personne vulnérable. Que l’on a aussi besoin de penser à nous et d’avoir une vraie vie de femme pour nous épanouir, mais aussi que nos besoins sont aussi importants que les leurs. Faire ce travail permettra, en outre, d’apprendre à nos enfants:

  • La compassion: envers l’autre, que ce soit un membre de sa famille ou un inconnu.
  • Qu’ils ont le droit de ne pas être parfaits: montrer sa vulnérabilité leur donnera un exemple qui les poussera à ne pas accepter les injonctions de la perfection, de se sentir libre de mener la vie qu’ils souhaitent.

Ensuite, Caroline Grenade nous propose de mettre en lumière nos angoisses et nos blessures afin de les travailler, ce qui nous poussera à être plus alignée. Selon la professionnelle, il s’agit là de prendre soin de soi pour prendre soin des autres et de la relation que l’on a avec eux. Pour y arriver, il est tout à faire possible de faire un travail de développement personnel en lisant des livres, en écoutant des podcasts sur le sujet et en mettant soi-même des choses en place pour se sentir mieux dans sa vie. Vous pouvez aussi choisir de vous faire aider par un coach ou un psychologue.

En tant que fille

“La première chose à faire est tout d’abord de lâcher prise et d’être davantage dans l’acceptation. L’idée est de faire le deuil de la relation parfaite et se dire que c’est ok aussi si c’est compliqué. Ensuite, je conseille de faire un vrai travail de pardon: on pardonne à sa maman pour tout ce qu’elle a fait et qui a pu nous blesser”. Selon l’experte, c’est une étape qui change toute la dynamique de la relation.

Elle conseille ensuite de changer de regard sur notre maman et de l’envisager davantage comme notre égal afin de sortir, encore une fois, du concept de la bonne mère. Ce regard nouveau va vous permettre de vous positionner davantage en tant que femme et d’accepter que nos envies soient différentes de ceux de votre maman et que nos choix ne soient pas en accord avec les siens. Pour la spécialiste, il est normal et même plutôt sain que la relation change, évolue et passe de la fusion au détachement.

Quelques conseils utiles

Caroline Grenade nous conseille aussi de toujours rester dans la communication ainsi que dans une intention positive lorsqu’on s’adresse à sa mère ou à sa fille, et de se détacher de la situation lorsqu’elle s’envenime, afin d’éviter les clashs. Lorsque des difficultés surviennent, on se pose, on respire et on évite d’agir sous le coup de la colère ou de l’énervement.

De plus, il est important de comprendre qu’au-delà du genre de l’enfant, il faut surtout construire la relation selon son tempérament ainsi que le vôtre: certaines filles auront besoin d’être très proches de leur maman, tandis que d’autres seront distantes… L’important est d’agir selon les besoins de l’enfant et pas comme la société nous dit de faire. Puisqu’en vrai, il n’y a pas de modèle de relation parfaite.

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