championne Megaminx
Victoria, 17 ans, originaire de Liège, est championne de Belgique de la discipline. © Soline de Groeve

Victoria, 17 ans: “Je suis championne de Belgique de Megaminx”

Par Soline de Groeve

À seulement 17 ans, Victoria excelle dans le monde du Megaminx, ce casse-tête à 12 faces. Elle nous raconte son parcours et nous montre ses talents en vidéo.

Victoria, 17 ans, originaire de Liège, est championne de Belgique de Megaminx. Depuis ses 13 ans, elle se passionne pour ces casse-têtes mécaniques colorés qui demandent rapidité, logique et mémoire. Entre compétitions et organisation d’événements, elle nous raconte son parcours.

“J’ai découvert l’univers des cubes, en vacances, à 13 ans. J’ai trouvé un Rubik’s Cube et j’ai essayé de le résoudre. Ça m’a tout de suite plu et j’ai commencé à m’entraîner pour aller de plus en plus vite. J’ai appris plus tard que mon cousin en faisait aussi. En discutant avec lui, il m’a appris qu’il allait y avoir une compétition à Seraing. Je m’y suis rendue et j’ai été super impressionnée d’être là. Il y avait la championne de France! C’est ainsi que j’ai débuté l’aventure, même si je n’avais pas du tout l’objectif d’en faire une activité sérieuse au départ.”

Autodidacte

“J’ai commencé par apprendre le 3×3, le modèle idéal pour se lancer. Environ 2 ans plus tard, ma mère m’a offert le Megaminx pour Noël: un twisty puzzle à 12 faces, constitué de 50 pièces mobiles. Ce format ne m’attirait pas du tout: trop gros et trop impressionnant. Mais je me suis dit ‘pourquoi pas’ et j’ai appris à le résoudre. J’avais 15 ans.

Il n’y a pas de clubs officiels, donc l’apprentissage se fait en ligne, grâce à des sites ou des vidéos. On utilise des algorithmes, c’est-à-dire des séries de mouvements qu’il faut apprendre et appliquer. Ensuite, il faut s’entraîner pour aller de plus en plus vite. Ce qui est marrant, c’est qu’on ne connaît pas tous les mêmes algorithmes. Pour le même cube, chacun a ses techniques. Et surtout, les méthodes varient selon les formats: il y a le 3×3, le 2×2, 6×6, le Pyraminx ou encore le Megaminx… Certains enchaînements sont communs, d’autres sont spécifiques à chaque cube.

Le Megaminx a davantage de faces, donc des résolutions plus longues. On fonctionne par étage et on utilise des algorithmes différents pour aller plus vite. Selon moi, c’est la forme la plus amusante et challengeante. Et encore une fois, chacun a ses propres pratiques, même dans l’exécution. Une des mes petites spécificités, c’est que je résous le cube en le laissant posé sur la table, alors que la plupart des compétiteurs le tiennent en main.”

Battre des records

“Lors d’une compétition, tous les participants doivent résoudre 5 figures par catégorie, et la moyenne de temps détermine le classement. Chaque événement est très bien organisé: mêmes mélanges pour tous, temps d’inspection, pénalités si on dépasse certains délais, et chaque mouvement est minuté. Tout est fait pour que ce soit équitable et que chacun puisse montrer son niveau.

Mes parents m’ont beaucoup soutenue au début et me conduisaient partout.

Il y a au moins une dizaine de compétitions par an en Belgique, et il faut se déplacer un peu partout pour y participer. Je vais parfois même en France, en Allemagne ou en Espagne. Mes parents m’ont beaucoup soutenue au début et me conduisaient partout. Quand j’ai commencé à faire des compétitions, j’ai rencontré des personnes avec qui je me suis liée d’amitié. On a formé un petit groupe de 2-3 amis, et maintenant on est une bonne dizaine! On se déplace désormais ensemble, souvent en train.”

Juillet 2026: les championnats d’Europe

“Ce que j’aime dans les compétitions, c’est qu’elles donnent du sens à l’entraînement: les temps sont officiellement enregistrés, il y a une vraie reconnaissance de la performance. J’ai eu la chance de battre plusieurs records. Mon meilleur temps au Megaminx est de 37,95 secondes, et ma moyenne est de 43,07 secondes. Mon premier record a été réalisé à Ganshoren, à Bruxelles, en 2022. En 2023, j’ai été battue, mais depuis 2024, je suis championne de Belgique. Mon prochain objectif est de participer aux championnats d’Europe, en juillet 2026: l’année dernière, j’avais réussi à atteindre les deuxièmes tours, donc j’aimerais passer en finale. Mais ça va me demander de l’entraînement (rires).

Concernant les récompenses, elles sont surtout symboliques. Pour les petites compétitions en Belgique, comme les championnats nationaux, on reçoit des médailles et des certificats. Pour les grandes compétitions internationales, il est possible de gagner de l’argent. Cela reste toutefois très limité, et la plupart du temps, le cube demande surtout du temps, des déplacements et beaucoup de passion, avec peu de visibilité médiatique. Heureusement, je suis soutenue par ma famille et j’ai même un sponsor qui m’aide à couvrir certains frais (le glacier Hugo, à Visé, que vous avez aussi élu meilleur glacier, ndlr).”

Un vrai succès

“On pourrait croire que c’est un passe-temps atypique, mais en réalité, c’est de plus en plus populaire. Par exemple, j’ai participé à une compétition à Ranst, en Flandre, avec 180 participants, et les inscriptions étaient complètes en seulement 8 minutes! Avec des participants de Belgique, d’Allemagne, de France… Pour donner un ordre d’idée, les championnats d’Europe rassemblent jusqu’à 1500 participants.

On pourrait croire que c’est un passe-temps atypique, mais en réalité, c’est de plus en plus populaire.

Le profil des compétiteurs est très varié: des enfants de 6 ans, des parents, des grands-parents, et beaucoup d’adolescents. De tous les horizons et de toutes les nationalités: lors de la dernière édition à Visé, il y avait 13 pays représentés. Le contact se fait super facilement: entre les manches, on discute tous ensemble, dans une ambiance familiale. Par contre, c’est un monde très masculin: on est très peu de filles… Si on réalise un classement féminin, je suis 7e en Europe et 20e dans le monde.”

Organiser une compétition

“Avec le temps, je me suis aussi impliquée dans l’organisation des compétitions: ça fait 3 ans que j’en organise une à Visé. Il faut gérer la salle, les tables, les chaises, les catégories et le planning, tout en collaborant avec les délégués de la WCA (World Cube Association) pour respecter les règles internationales. J’adore cette partie: rencontrer les participants, voir des gens de partout et créer un environnement convivial et motivant. J’aime aussi le côté logistique et stratégique, anticiper les problèmes, et aider les nouveaux venus à se sentir à l’aise.

Avec plusieurs compétiteurs, on a le projet d’organiser les championnats européens ici en Belgique. C’est un objectif ambitieux: on est une quinzaine à collaborer, avec nos parents qui nous soutiennent. Cela implique de faire appel directement à la WCA, de préparer un gros dossier et de gérer une logistique complexe. On aimerait réaliser ce projet en 2030, ce qui représenterait notre plus grand défi à ce jour.”

Une passion complète

“Au-delà de l’organisation et des compétitions, ce que j’apprécie le plus dans le cube, et particulièrement dans le Megaminx, c’est la progression personnelle. Certains participants se concentrent beaucoup sur les résultats des autres, mais pour moi, se comparer constamment empêche d’avancer. Le vrai défi, c’est de battre mon propre record, d’améliorer ma technique et de me dépasser à chaque résolution. C’est ça qui me motive à continuer!”

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