Les femmes de ménage font la grève!
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Les aides-ménagères font la grève!

Le syndicat chrétien CSC appelle les femmes de ménage à rester chez elle ce mercredi 8 janvier. Les entreprises de titres-services refusent de leur accorder la hausse salariale de 1,1% qui devait normalement leur être attribuée.

C’est une journée historique pour les aides-ménagères. Alors qu’elles font grève ce mercredi 8 janvier, les mobilisations sont assez rares dans le secteur des titres-services: les employés travaillent souvent seuls, de façon isolée et bénéficient de très peu de contacts avec les autres collègues.

Les aides-ménagères se mobilisent

Après être sorties dans les rues de Bruxelles le 28 novembre dernier, ce mercredi 8 janvier les aides-ménagères font la grève. Sous-payées pour un travail pénible et précaire, elles réclament depuis mai 2019 une augmentation de 1,1%. Une hausse de salaire que les employeurs refusent d’accorder sous cette forme, bien qu’elle soit prévue dans l’accord interprofessionnel. Les entreprises voudraient octroyer une prime unique de 65 euros sur deux ans, ce qui équivaut une hausse de 2,70€ par mois, soit l’équivalent d’un pain. Une conciliatrice mandatée pour mener les négociations devrait rendre ses conclusions le 20 janvier prochain. La FGTB qui préfère mener des interventions plus visibles prévoit une action lundi prochain, le 13 janvier. 

Pourquoi les employeurs refusent d’accorder une augmentation?

Si les employeurs rechignent à accorder cette hausse de salaire de 1,1%, c’est qu’ils craignent de voir leur marge grignotée. Pourtant la demande en titres-services explosent (RTBF): en Belgique, un ménage sur quatre a recours aux services d’une aide ménagère et les entreprises de ce secteur largement subsidié par les pouvoirs publics distribuent des dividendes (l’Écho). Tempo-Team, un des gros employeurs du secteur a par exemple réalisé un bénéfice d’un million d’euros l’année dernière et ils disposent de 35 millions d’euros de réserve (Sudinfo).

Une travail pénible et précaire

Le système de titres-services financé par l’état a été créé en 2001. Loin d’avoir rempli sa mission de tremplin à l’emploi pour les personnes peu qualifiées, les titres-services ont au contraire créé un secteur professionnel extrêmement précaire duquel les employés peinent à s’extraire. Voici quelques chiffres.

  • On compte environ 160.000 aide ménagères en Belgique.
  • Elles gagnent en moyenne 11,50€ brut de l’heure, légèrement au-dessus du salaire minimum en Belgique qui est de 9,50€.
  • À Bruxelles, 96% des travailleuses titres-services sont majoritairement des femmes, d’origine immigrée (98%), vivant dans une commune pauvre.
  • Un quart des aides-ménagères ont plus de 50 ans.
  • 16% sont des mères seules.
  • La grande majorité des travailleuses titres-services gagnent moins de 100€ bruts par jour.
  • Le salaire mensuel brut des travailleuses titres-services était en 2017 à Bruxelles, de 1215€ en moyenne. Pour un bon nombre d’entre elles, cela signifie un salaire net sous le seuil de pauvreté.
  • En 2018, la moitié des travailleuses exerçaient depuis plus de 5 ans. En un an, seuls 2% des travailleuses ont réussi à quitter ce secteur pour un autre.

Source: Observatoire des inégalités, Titres-services: La précarité organisée au service des classes aisées

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