Koh-Lanta: une candidate nous dit comment survivre en forêt

Par Emilie Pommereau

03 décembre 2020

Et si un jour, vous ne retrouviez plus votre chemin en forêt, sauriez-vous vous débrouiller? Marie Ovaere, candidate belge de Koh-Lanta, nous livre 4 conseils utiles pour tenir le coup dans la nature.

Construire un abri, faire du feu et trouver à manger: voilà ce à quoi la vie pourrait se résumer si nous étions rescapés sur une île déserte. En dehors des épreuves, ce sont d’ailleurs les activités principales auxquelles doivent se livrer les participants de Koh-Lanta. Si la Belge Marie Ovaere n’a fait qu’une brève apparition dans Koh-Lanta, l’Île des héros, elle a tiré des enseignements utiles de cette aventure robinsonesque.

1. Se repérer dans l’espace et le temps

“Le temps était extrêmement long à Koh-Lanta”, se souvient Marie. Privés de montre et de tous repères temporels, l’aventurière et ses coéquipiers avaient fabriqué un cadran solaire pour calculer approximativement l’heure, en fonction de l’ombre projetée sur des bouts de bois. “Techniquement, on n’avait pas besoin d’avoir l’heure, mais c’était une façon de se rassurer et de structurer la journée. Indispensable quand on passe de longs moments isolés dans la nature!”. Aussi, pour ne jamais perdre le nord, apprenez à vous repérer en fonction du ciel.

En fonction de la position du soleil: le soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest en passant par le sud à midi.
Quand il fait nuit, repérez l’étoile polaire qui indique le nord. Elle se trouve au bout de la poignée de la plus petite “casserole” qu’est la Petite Ourse.
Observez la lune: la pleine lune est au sud à minuit et au nord à midi.

2. Construire un abri

Un bon emplacement pour passer la nuit est plat, éloigné d’un cours d’eau (pour éviter l’humidité) et à l’abri du vent. “C’est essentiel pour éviter les courants d’air qui pourraient tout renverser”, précise Marie. “D’ailleurs plus l’abri est petit, mieux c’est: il résistera mieux aux intempéries”. Préparez le terrain en dégageant la surface des cailloux et des branchages qui pourraient être inconfortables. Servez-vous ensuite des branchages pour construire l’abri.

Plus l’abri est petit, mieux c’est: il résistera mieux aux intempéries

Voici une technique qui a fait ses preuves:

Repérez deux arbres en forme de Y (un seul suffit si vous plantez de l’autre côté une grosse branche solide dans le sol). Ils sont vos deux piliers.
Placez une branche à l’horizontale dans le creux des Y. C’est la poutre de votre abri.
Disposez des branches en biais depuis la poutre. Elles constituent la structure des “murs”.
Utilisez des branchages plus souples pour les entrelacer à l’horizontale.
Recouvrez le tout de feuillages. “Il faut disposer les feuilles de telle manière que l’eau s’écoule correctement et ne stagne pas, comme sur une toiture finalement”, ajoute la prof de fitness.

3. Faire un feu

Il est interdit de faire des feux en forêt en Belgique, mais ici on parle de survie! La règle de base est d’avoir du bois sec; s’il est humide, enlevez une couche d’écorce à l’aide d’un couteau.

Choisissez un endroit dégagé.
Disposez de grosses pierres en cercle pour délimiter le foyer.
Formez un tas avec du bois d’allumage ou de petits éléments secs comme des herbes sèches, des feuilles, de l’écorce d’arbre ou du papier.
Disposez du petit bois par-dessus et puis, des bûches plus grosses. N’entassez pas trop le bois, l’air doit pouvoir circuler pour alimenter le feu.
Commencez par allumer le bois d’allumage et soufflez légèrement sur le feu pour qu’il prenne.

4. Cueillir des denrées comestibles

Vous ne pourrez jamais être certain à 100% sur ce qui est comestible ou pas, mais des indices peuvent vous mettre la puce à l’oreille, notamment les réactions cutanées. Il s’agit de fonctionner par étapes.

Cueillez toujours dans des endroits peu fréquentés pour éviter que les plantes soient polluées, et en priorité les plantes qui sont à plus de 40 cm de hauteur.
Observez bien la plante: des épines, des poils, des granulés ou la présence de vers et de parasites indiquent que la plante ne devrait pas être consommée.
Commencez par frotter la chair ou la sève de la plante sur un bout de peau. Si tout va bien, répétez le test sur le bout des lèvres. Si tout va bien, croquez un tout petit morceau, mâchez sans avaler et observez les réactions dans les minutes qui suivent.

5. Purifier l’eau

Qu’elle provienne de la rivière ou qu’il s’agisse de l’eau de pluie, il faut toujours purifier l’eau qu’on trouve dans la nature avant de la boire. Cela se fait en deux étapes: filtrer et désinfecter.

Laissez l’eau décanter quelques heures dans un récipient. Les petits résidus retomberont dans le fond du récipient et cela facilitera le filtrage.
Pour filtrer l’eau, vous pouvez fabriquer un filtre avec du sable, du charbon et de l’herbe sèche empilés dans une chaussette, utiliser un filtre à café ou un tampon hygiénique si vous en avez sur vous. Stérile et absorbant, le tampon filtre les sédiments et les particules flottantes de l’eau.
Il faut ensuite désinfecter l’eau pour éliminer virus et bactéries. Vous pouvez utiliser des pastilles de chlore à diluer dans l’eau ou la faire bouillir au moins 10 minutes pour éliminer les bactéries et autres micro-organismes.

6. Rester calme

Si la force physique et l’endurance sont un précieux atout pour survivre en forêt, il ne faut pas sous-estimer la force mentale. “Une chose que j’ai apprise avec l’aventure Koh-Lanta, c’est bien de rester au calme et de ne rien faire”. Une forme de médiation en somme, qui n’est pas sans rappeler l’expérience de l’écrivain Emmanuel Carrère lors d’un stage intensif de yoga.

Si Marie n’apparaît que dans un seul épisode de l’émission de télé-réalité, elle a au total séjourné 15 jours sur l’île: une semaine de préparation et une semaine sur le camp. “Le montage est fait de telle sorte qu’on a l’impression qu’on est toujours en action. Mais en réalité, les journées sont extrêmement longues et on passe beaucoup de temps à attendre. Et pour pêcher, cueillir, construire un abri, entretenir le feu, il faut être armé de patience”, conclut la candidate belge.