Musique
Rencontre avec Charlie Winston: “Je suis fier d’être un artiste sincère”
Par Soline de Groeve

On l’a découvert il y a une dizaine d’années, avec son titre Like a Hobo… Aujourd’hui, Charlie Winston, toujours vêtu de son indissociable chapeau, est de retour avec l’album Square 1 et une tournée. Rencontre lors de son passage aux Solidarités de Namur.

Fin août, le chanteur britannique a enflammé le Théâtre de Verdure des Solidarités avec son quatrième album. Sorti trois ans après son dernier disque, Square 1 se veut personnel et sincère, abordant des thèmes intimes ou d’actualité. Sans filtre, Charlie Winston se confie sur sa vie et les difficultés qui lui sont inhérentes, toujours sur un fond sonore folk, mais auquel se sont ajoutées des influences africaines.

Charlie Winston is back

Que signifie le titre de votre dernier album, Square 1?

C’est une métaphore. Il s’agit d’une expression en anglais: “to be back to the square one”, qui signifie “revenir à la case départ”. C’est un retour à la base, recommencer avec une page blanche. Ça ne signifie pas oublier tout ce qui a déjà été fait, mais c’est une manière de se retrouver. Pour moi, ça signifie donc aussi une réflexion personnelle: je voulais écrire des chansons plus intimes, revenir à moi-même, retourner à mes débuts. Dans Square 1, je parle beaucoup de ma vie, j’aborde une période difficile avec ma famille. On a connu des problèmes de santé, et j’ai eu besoin d’en parler, parce que la santé c’est le plus important… Mais je me confie aussi sur d’autres sujets! Par exemple, dans Here I am, je parle de mon enfance et de l’école.

Cet album est musicalement plus varié que les précédents. Avez-vous l’impression de toucher plus de monde qu’auparavant?

C’est impossible à dire. Ce n’est pas moi qui choisis, je ne peux pas contrôler ça. Ce que j’ai appris au fil du temps dans cette industrie, c’est que mon travail est de faire de la musique, des collaborations et de me produire sur scène. Mais je ne dois pas me poser trop de questions sur la suite, ou alors je deviendrais fou. Donc je fais ce que j’aime, et je laisse aller.

Vous avez repris la chanson Rendez-vous avec Camélia Jordana. Comment est-ce que cette collaboration a été mise en place?

C’était une idée de mon manager: il souhaitait que je fasse un duo. Mais lorsque j’ai créé l’album, je n’ai pas eu envie de le faire, car c’est un projet très intime, personnel. Par la suite, pour un single, je me suis dit que ça pouvait être chouette. En plus, la chanson s’appelle Rendez-vous, c’est une belle invitation. J’ai alors demandé à des amis qui étaient les chanteuses qu’ils aimaient, et on m’a notamment conseillé Camélia Jordana. Lorsque j’ai écouté ses chansons, je me suis dit que ce serait super. C’est une femme très intéressante, elle fait de la musique mais aussi du cinéma, et elle ose prendre des risques. J’ai l’impression qu’elle n’est pas là pour rentrer dans le moule. Un peu comme moi, donc ça m’a parlé.

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Like a Hobo fête déjà ses dix ans… Quel est le bilan de votre parcours?

Eh bien… Je suis fier d’avoir quatre albums, après dix ans de carrière, alors que j’ai parfois eu envie d’arrêter. Je suis également très fier d’avoir toujours été sincère avec moi-même, de ne pas avoir fait de compromis pour faire plaisir à l’industrie. C’est quelque chose de difficile, on demande souvent de faire les choses comme les autres, et pas comme on le voudrait. Mais j’ai toujours réussi à faire ce qui me plaisait. Parfois ce n’est pas le meilleur choix pour avoir du succès, et il faudrait faire quelque chose de plus insipide ou plus commercial, mais ça n’a pas de sens pour moi. Je suis très heureux d’avoir dix ans de musique comme je souhaitais le faire. Et je pense que le public ressent ça, qu’il sait que je suis un artiste sincère, vrai, que je ne fais pas les choses pour faire plaisir.

Le plus français des chanteurs britanniques

Songez-vous à chanter en français un jour?

Peut-être… Ma femme est française, et nous vivons en France. J’ai une belle carrière ici, en France et en Belgique francophone. Mais je suis anglais, et je n’ai pas envie d’oublier d’où je viens. Je veux toujours me sentir britannique, ne pas perdre mon identité. En plus, j’adore la poésie et écrire. Mais c’est quelque chose que je ne sais pas encore faire en français, parce qu’actuellement, je ne connais pas assez bien la langue. Peut-être qu’un jour, j’aurais une meilleure compréhension de la langue, mais je pense que ça va prendre énormément de temps (rires).

L’écriture est donc très importante pour vous? Vous ne vous voyez pas faire appel à un parolier?

L’écriture a en tout cas été une partie très importante dans ma vie. Peut-être que ça changera un jour, mais j’ai commencé à faire de la musique pour ça, pour écrire, pour m’exprimer. Mais les choses changent, donc qui sait!

Avant Square 1, vous aviez voulu faire un break. Cette envie est-elle toujours présente?

J’ai toujours envie de faire plein d’autres choses que de la musique, comme du cinéma. Être réalisateur, compositeur pour une B.O., voire même acteur. J’ai fait énormément de théâtre avant de me lancer en tant que chanteur solo, et j’ai composé de la musique pour des pièces. Du coup, ça résonne en moi. J’ai aussi envie de lancer un groupe, pas sous le nom de Charlie Winston. Sans être chanteur, mais aussi simplement musicien.

En fait, je trouve que c’est super important d’avoir d’autres projets. Si je fais Charlie Winston tout le temps, je n’ai rien pour nourrir le projet. J’ai besoin de vivre d’autres choses pour continuer à être Charlie Winston.

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Charlie Winston en concert

Le chanteur britannique nous a donné une véritable claque lors de son passage aux Solidarités: son charisme naturel, sa prestance, ses solos au piano et sa danse aux côtés de son fils ont envoûté le public. Il n’y a pas à dire: Charlie Winston est une vraie bête de scène. Ses concerts sont probablement la meilleure manière de le (re)découvrir!

Ses prochaines dates: le 05/12 à Mons, au Théâtre le Manège (plus d’infos ici), le 06/12 au Centre culturel d’Ath (plus d’infos ici), le 07/12 au Reflektor à Liège (sold-out), le 16/01/2020 au Centre culturel de Marche (plus d’infos ici), le 17/01/2020 au Centre culturel de Verviers (plus d’infos ici) et le 18/01/2020 à la Ferme du Biéreau (plus d’infos ici).

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