Benoît Poelvoorde: “J’ai besoin de faire un break”

Benoit Poelvoorde revient dans une comédie plus intimiste: Les émotifs anonymes. L'occasion de nous faire quelques confidences…

Benoit Poelvoorde revient dans une comédie intimiste: Les émotifs anonymes. L’occasion de nous faire quelques confidences…

Vous interprétez un homme hyperémotif, voilà un rôle inhabituel…
C’est vrai. Mais ce rôle m’a réconcilié avec le cinéma. C’est un rôle discret, délicat, dans lequel j’allais avoir des émotions difficiles à faire passer. Un retour au cinéma plus familial, qui se rapproche de mes idéaux. J’y ai pris beaucoup de plaisir. Isabelle Carré (sa partenaire, ndlr) m’a redonné la confiance en moi que j’avais perdue avec le temps. Je m’ennuyais sur les plateaux. Avec elle, comme pour Entre ses mains, je savais que j’allais m’amuser.

Votre envie d’arrêter le cinéma n’est donc plus d’actualité?
J’ai juste besoin de faire un break. Le cinéma n’est pas toute ma vie, c’est une partie de ma vie. Je sais ce que je ne veux plus faire, mais pas ce que je vais faire. J’ai envie de changement et je veux avant tout m’amuser. Pas parce que le cinéma m’épuise mais parce que, comme tout le monde à un moment donné, j’ai envie de lever le pied. Je me demande simplement si je suis capable de faire autre chose, qui n’a rien avoir avec le cinéma. Libraire peut-être car j’aime bien lire. Mais comme je le dis toujours, je ne pense pas que ce sont les plus gros alcooliques qui font les meilleurs tenanciers de bar! (Rires.)

Émotivité et pudeur

Pour en revenir au film, les hommes seraient-il plus émotifs que les femmes?
Je pense que c’est juste plus difficile pour un homme de l’admettre. Qu’il se met à transpirer dès qu’il doit parler ou qu’il se retrouve devant une femme. Beaucoup en ont même une grande trouille! À notre époque, un homme qui pleure, ce n’est toujours pas bien vu… Mais il ne faut pas confondre émotivité et pudeur. Moi, je suis pudique mais pas émotif.

Qu’est-ce qui vous met mal à l’aise?
J’ai très peur des vendeuses autoritaires! (Sourire.) Ce n’est pas une blague. J’ai déjà très peur des magasins en général. Et je suis capable d’acheter le contraire de ce que je voulais au départ tout simplement parce que la vendeuse est plus convaincante! La dernière fois, j’ai failli acheter un aspirateur dont je n’avais absolument pas envie. Si la vendeuse me dit que c’est le meilleur, je n’ose pas dire non et je le prends. C’est le signe d’une émotivité absurde. J’ai déjà acheter plein de chaussures que je n’ai même jamais mises! Quelle honte… (Sourire.)

Vieillir vous fait peur?
Non. C’est la maladie ou la souffrance qui me font peur aujourd’hui. La vieillesse, je trouve ça plutôt beau. Ça ne me gêne pas du tout. Je me sens bien dans mon âge (46 ans, ndlr). Les femmes vieillissent très bien aussi. Le plus dur, c’est le regard dictatorial qu’on leur porte. J’adore les cernes et les rides chez une femme. J’adore les femmes bien en chair, qui vivent avec leur poids. Je ne suis pas du tout un fanatique des anorexiques. J’aime les femmes bien dans leur corps. Il n’y a rien de plus beau au monde, ça fait partie de la vie. Je ne pourrais vivre avec quelqu’un qui se lifte la gueule… On dit que les hommes vieillissent mieux mais c’est faux! Un homme est simplement moins «chosifié» qu’une femme. D’ailleurs, la chose dont je suis le plus fier, chez ma femme, c’est sa fossette du sourire. A force de rigoler, elle a attrapé une jolie fossette sur la joue droite. Faut jamais l’enlever! Je me l’attribue mais, si cela tombe, c’est un sourire narquois… (Sourires.)

Rencontre: Pierre-Yves Paque

Contenu des partenaires

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.