"Si j’étais partante pour avoir un ou plusieurs sexfriends, les plans d’un soir ne m’attiraient pas du tout." © Josh Post/Unsplash

Témoignage: “J’ai 51 ans et plusieurs sexfriends”

Certaines femmes rêvent du Prince Charmant, d’autres font le choix d’en avoir plusieurs et de ne pas leur donner la clé de la maison. C’est le cas d’Isabelle, maman de 3 enfants, qui s’épanouit pleinement avec ses sexfriends.

“J’ai rencontré le père de mon fils aîné (22 ans) quand j’étais encore très jeune. À l’époque, j’espérais croiser le prince charmant, l’épouser et terminer ma vie avec lui. Je n’aurais jamais imaginer un jour avoir des sexfriends. Après notre mariage, je suis tombée enceinte très vite. De son côté, il n’était probablement pas tout à fait prêt à devenir père. D’autant qu’à l’époque, j’étais tellement comblée par mon nouveau rôle de maman que je me suis probablement moins connectée à mes désirs. Je pense que le père de mon fils n’a pas pu faire face aux changements qui se sont opérés en moi à ce moment-là.” Isabelle est resté 11 ans avec cet homme avant de découvrir son infidélité (qui avait commencé durant sa grossesse) et de décider de le quitter. Ensuite, elle rencontre le père de ses deux autres enfants (8 et 10 ans). “Et avant ça, j’ai eu quelques histoires d’amour, dont une avec un homme qui était déjà papa, lui aussi. Je me suis donc lancée dans l’aventure de la jolie famille recomposée. Preuve que j’étais encore coincée dans un schéma très classique; la recette du bonheur, selon moi.”

Un homme pour me protéger

“À l’approche de mes 40 ans, j’ai croisé la route du deuxième homme avec lequel j’ai eu envie de faire des enfants. J’avais 39 ans. Lui, 10 de moins. À l’époque, mon père était en phase terminale d’un cancer. J’ai donc trouvé chez cet homme rassurant le réconfort dont j’avais besoin. Il était extrêmement calme, tout le contraire de moi. Nous avons acheté une belle maison et décidé de fonder une famille. À aucun moment, je n’ai douté de ma décision. Contrairement à ce qui s’est passé lors de ma première union, je n’avais plus une vision idyllique du couple. Je ressentais plutôt une sorte d’obligation de me conformer aux normes dictées par la société. C’est aussi le contexte familial dans lequel je me trouvais qui m’a incitée à m’investir à nouveau dans une histoire d’amour classique.”

Deuxième désillusion

“Cet homme m’a aussi trompée pendant ma grossesse. Il se montrait aussi très irrespectueux dans ses propos à mon égard. Petit à petit, je me suis mise à lui en vouloir. J’avais élevé des barrières pour m’empêcher de souffrir. Peu à peu, elles m’ont définitivement éloignée de lui. Si j’ai décidé de le quitter, c’est d’abord par respect pour moi et aussi pour que mes enfants ne grandissent pas avec l’image d’un homme qui ne respecte pas les femmes. En partant, j’ai eu la volonté farouche de les protéger. J’ai aussi l’impression de m’être offert le luxe de ne plus devoir supporter des comportements et des situations qui ne me convenaient pas.

Si je m’assume financièrement, quitter une maison et un cadre de vie ultra confortables n’a rien d’une évidence.

Ce choix de vie ne coulait évidemment pas de source. Si je m’assume totalement financièrement (je suis dentiste), quitter une maison et un cadre de vie ultra confortables n’a rien d’une évidence. Très vite, grâce à mon métier, mon grand cercle de copines et mes loisirs, j’ai reconstruit une vie épanouissante, en phase avec mes valeurs. Je me sentais enfin totalement heureuse. À partir de ce moment, j’ai su que je ne voulais plus devoir rendre de comptes à un homme au quotidien. Il m’est arrivé de rencontrer des gens qui m’ont avoué chercher une compagne pour leurs vieux jours : quelle horreur ! J’allais donc vivre seule. Il ne me restait plus qu’à décider de ce que je voulais faire de ma vie amoureuse.”

Pas envie de passer des nuits seules

“Contrairement à certaines de mes copines célibataires qui acceptent de faire une croix sur leur vie sexuelle, je savais que je n’allais pas rester toutes les nuits seule dans mon lit. Dans un premier temps, j’ai pensé trouver mes amants sur des applis de rencontre. Mais très vite, j’ai compris que si j’étais partante pour avoir un ou plusieurs sexfriends, les plans d’un soir ne m’attiraient pas du tout. Pour me sentir en phase avec mon partenaire, j’ai besoin d’établir une certaine connexion, donc un vrai sentiment d’amitié. Le point négatif ? Ce n’est pas parce que vous instaurez des règles strictes que les sentiments ne peuvent pas s’inviter dans le jeu.

La plupart du temps, je rencontre mes sexfriends par l’intermédiaire d’amis.

La frontière entre amour et amitié est parfois très floue. Dans le terme sexfriend, il y a le mot friend ; ce qui différencie cette approche d’un plan Tinder. Quand je suis malade, mes partenaires me proposent par exemple d’aller à la pharmacie à ma place, chercher mes enfants à l’école ou de me cuisiner des petits plats.

Un autre désavantage des réseaux et des sites de rencontres, c’est que je risque d’y croiser des patients. Comme je refuse de mélanger relations privées et professionnelles, j’ai rapidement fait une croix sur cette option. La plupart du temps, je rencontre mes sexfriends par l’intermédiaire d’amis. D’autres fois, il s’agit d’ex-amoureux qui reviennent dans ma vie par épisodes. Généralement, j’annonce la couleur tout de suite. Je n’utilise pas le terme sexfriend pour qualifier la relation à laquelle j’aspire, mais j’insiste sur le fait que je n’ai pas besoin d’un beau-père pour mes enfants, ni d’un homme pour m’assumer financièrement. Contrairement à mes anciens copains d’université qui vivent en couple très confortablement, je ne peux pas m’offrir une résidence secondaire au soleil, mais je suis libre. C’est le plus important.”

Le juste équilibre

“Je considère mes sexfriends comme une sorte de cerise sur le gâteau. Donc, même quand il manque la cerise, le gâteau est toujours savoureux. Tous les week-ends, je fais du sport, je sors avec mon groupe d’amis et je m’occupe de mes enfants. Il y a quelque temps, je rendais régulièrement visite à l’un de mes sexfriends qui vit dans le Sud de la France. J’adorais ces escapades qui me permettaient de scinder mes 2 vies : une idylle au soleil et mes moments de plaisir avec mes copines et mes enfants.

Cette double vie inclut de nombreuses nuits coquines avec mes amants, mais le lendemain, je suis en blouse blanche dans mon cabinet, prête à soigner mes patients. Ces relations sont un plus dans ma vie, mais elles n’empiètent pas sur le reste.

Mettre ses limites

Le danger, c’est évidemment de tomber amoureuse de l’un de mes sexfriends. J’ai déjà failli tomber dans le piège, mais comme cet homme était marié, j’ai pris conscience du danger. Comme je ne voulais pas souffrir, j’ai mis un terme à notre relation. Après quelques mois, on s’est revus, mais avec de nouvelles règles. Désormais, je sais que je ne tomberai plus amoureuse de lui. Souvent, avec mes copines, on se pose des questions sur le regard que porte notre entourage sur la manière dont je gère ma vie de célibataire. Je sais que certaines femmes me critiquent, mais ça m’est égal. À 51 ans, j’ai appris à ne plus me soucier du regard des autres et à assumer mes choix.”

Vivre sereinement son célibat

“Quand on en discute entre filles, on se dit qu’il nous reste encore 10 ans de bon avant de perdre notre pouvoir de séduction. Ça nous laisse de la marge. Mon fils aîné est plus ou moins au courant de l’existence de mes sexfriends. Il me dit souvent que je vis entourée d’hommes. Ça l’intrigue, mais il me voit heureuse, donc ça le rassure. Mes 2 petits, je les laisse en dehors de tout ça. Je sais qu’au fond ils rêvent que je recrée une vraie famille. Ils voudraient qu’un homme me protège. J’estime quant à moi que je peux leur donner une autre image de la vie. Je ne ressens aucune culpabilité dans le fait de leur montrer qu’on peut vivre sereinement son célibat. En tant que mère, je vois plutôt cela comme une leçon. D’ailleurs, le principal avantage d’une relation sans engagement, c’est que je n’implique pas mes enfants dans mes histoires de cœur.

Pour mes parents, seules les unions classiques avaient une vraie légitimité sociale. Je suis la preuve que ce n’est pas l’unique marche à suivre. Au fond de moi, je reste une vraie romantique, mais je privilégie les moments de bonheur furtifs, plutôt qu’une relation envisagée sur la durée. C’est un peu comme si je fermais sans cesse des tiroirs pour en ouvrir d’autres.”

Texte: Marie Honnay

Vous aimerez aussi

Recettes, mode, déco, sexo, astro: suivez nos actus sur Facebook et Instagram. En exclu: nos derniers articles via mail.

Contenu des partenaires

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.