Observer son cycle menstruel pour mieux le comprendre
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Les 4 saisons du cycle féminin

Les fluctuations hormonales ont un impact
 sur notre énergie et sur nos émotions. Et si on apprenait à les apprivoiser et à les transformer en atouts?

Avez-vous déjà vraiment prêté attention à vos cycles, en dehors du syndrome prémenstruel? Chaque mois, nos hormones jouent au yoyo. Prendre conscience de ce qui se joue dans notre corps aurait de multiples bénéfices, dont celui de s’accepter et ne pas agir contre son ressenti.

Observer son cycle

“Le non-respect de notre cycle nous amène à nager à contre-courant. On dépense alors beaucoup plus d’énergie”, explique Fanny Paquot, naturopathe. “Concrètement, par l’observation, on peut faire un lien entre les phases du cycle et la façon dont on vit les choses. On prend alors mieux conscience de nos moments de forces et de faiblesses et on peut s’organiser en fonction”. Mais observer son cycle permettrait aussi de déceler d’éventuels dérèglements, comme l’explique Romain Imbert, gynécologue: “Une grosse anémie, un choc émotionnel, certains cancers… peuvent provoquer des perturbations hormonales. Des cycles très irréguliers peuvent aussi être le signe 
d’un syndrome des ovaires micropolykystique. Mais attention: un dérèglement ne signifie pas automatiquement qu’il y a un souci de santé”. D’autant plus que les cycles réguliers sont rares. Tous ces aspects font qu’effectuer de l’auto-observation est intéressant. Et, pourquoi pas, prendre des notes pour constater les variations d’un cycle à l’autre.

Comment analyser son cycle?

Calendriers sous forme de mandalas (sur Internet), bullet journal, applications (Clue, Flo, Life…): “Quel que soit l’outil, on va prendre note du jour du cycle et y ajouter nos observations: nos sentiments, nos maux et fringales éventuels…”, explique Fanny Paquot. “On va noter nos observations durant au moins 3 cycles. À partir de là, on peut commencer à observer des tendances et à en tenir compte au quotidien”. Camille Sfez, psychologue clinicienne et autrice de La puissance du féminin, schématise le cycle menstruel en utilisant la métaphore des saisons. “Chaque mois, le système hormonal nous fait expérimenter une phase d’ouverture jusqu’à l’ovulation, qui est semblable au printemps et à l’été. Puis, si la fécondation n’a pas lieu, nous vivons une phase de repli jusqu’au moment des règles qui représente l’hiver du cycle”, détaille-t-elle. Voici les grandes tendances qui se dessinent.

1. L’hiver: les règles

La chute de la progestérone va déclencher les règles. Cet arrêt brutal de sécrétion d’hormones entraîne une baisse d’énergie. En plus des règles, les hormones du cycle précédent doivent être évacuées ou recyclées. Ceci génère un travail supplémentaire pour les émonctoires, les organes de nettoyage
 du corps, notamment pour
 le foie, les reins et la peau.

  • Comment bien vivre
 cette phase?


Fanny Paquot, naturopathe: “On a besoin de plus de repos, physique, mais aussi psychique. Il est conseillé d’éviter les repas trop fastes, car il y a moins d’énergie disponible pour la digestion. Boire assez d’eau a aussi son importance. C’est un moment propice à l’introspection et 
à la prise de recul. C’est une période où on peut plus facilement trouver des solutions aux problèmes”.

2. Le printemps: la phase pré-ovulatoire
 (ou folliculaire)

Cette phase commence
 2 ou 3 jours après le premier jour des règles et se termine 2 ou 3 jours avant l’ovulation, soit lorsque
 les ovaires se lancent dans la création d’un nouvel ovule. Les ovaires se remettent à sécréter des œstrogènes, sous l’effet de l’hormone folliculo-stimulante (FSH).

  • Comment bien vivre
 cette phase?

Fanny Paquot: “C’est
 une phase d’activité,
 de dynamisme, à la fois physique et mentale. On est plus encline à avoir confiance en soi. C’est
 le bon moment pour démarrer un nouveau projet, prendre des initiatives, se lancer dans de nouveaux défis. C’est aussi une phase où on a envie d’aller vers l’autre, de voir du monde”.

3. L’été: l’ovulation

Cette phase débute 2 ou 3 jours avant l’ovulation et prend fin 2 ou 3 jours après. L’ovaire libère un ovocyte et commence à sécréter de la progestérone, sous l’effet de l’hormone lutéinisante (LH ), sécrétée par le cerveau.

  • Comment bien vivre cette phase?

Fanny Paquot: “On est toujours rayonnante, mais la conscience de 
soi diminue. On entre dans une dynamique où prendre soin de l’autre (personne ou projet) devient notre priorité, au point de parfois négliger nos propres besoins. C’est le bon moment pour se centrer sur des projets à plus long terme”.

4. L’automne: la phase prémenstruelle

Elle intervient lorsque la fécondation n’a pas eu lieu, soit 3 jours environ après l’ovulation. Sous l’effet de la progestérone, le cerveau diminue sa production de FSH et LH, ce qui
a pour effet de diminuer la production d’œstrogènes, puis enfin, celle de la progestérone par les ovaires. Cette chute hormonale peut induire des tensions. C’est la fameuse période prémenstruelle: “Au niveau physique, il peut 
y avoir maux de tête et de ventre, douleurs
 et gonflement des seins, rétention d’eau. Au niveau psychique, les femmes peuvent être irritables, déprimées, ressentir une fatigue générale”, précise Bérangère Arnal, gynécologue.

  • Comment bien vivre cette phase?

Fanny Paquot: “On a moins d’énergie que dans les deux phases précédentes, donc davantage besoin de repos, mais l’activité mentale, elle, n’est pas ralentie, ce qui peut engendrer de la frustration. C’est une phase
 où on est plus intuitive, où on peut avoir l’impression de voir davantage les choses en noir, avoir envie de faire le tri, sur tous les plans. On revient à l’essentiel. C’est grâce à cette phase qu’on va pouvoir évaluer si on a été trop loin, dans la phase précédente, dans le non- respect de nos besoins. Elle recèle aussi un grand pouvoir de créativité”.

L’ovulation influence-t-elle la libido?

Alexandra Hubin, sexologue: “Certaines patientes me disent ressentir un réel pic de libido pendant l’ovulation. Elles expérimentent des stimuli physiques, comme une chaleur au niveau du bas du ventre, une lubrification vaginale plus importante, qui vont booster leur désir sexuel et 
les faire se sentir plus sexy. Mais cela est variable d’une femme à l’autre, car certaines tirent davantage leur désir sexuel de facteurs externes (jeux
 de séduction…), plus que de sensations physiques”.

Et sous contraception?

La plupart des pilules empêchent l’ovulation et 
donc les variations hormonales. Mais avec les 
pilules progestatives (sans œstrogènes), le stérilet hormonal, l’implant sous-cutané ou encore les progestatifs injectables, l’ovulation est maintenue dans 50% des cas, ce qui signifie que les différentes hormones du cycle continuent à être sécrétées. Même sous contraceptif hormonal, certaines femmes ressentent les différentes énergies du cycle.

Plus d’infos:

  • Syndrome prémenstruel, les solutions naturelles, Bérangère Arnal, éditions Thierry Souccar.
  • La puissance du féminin, Camille Sfez, éditions Leducs
  • sexologiepositive.be

Texte: Justine Rossius

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