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Journée mondiale de la maladie d’Alzheimer: où en est-on?

Ce 21 septembre a lieu la journée mondiale de la maladie d’Alzheimer. Aujourd’hui, il n’existe toujours aucun traitement pour soigner cette maladie… mais la recherche progresse. Les nouvelles approches qui voient le jour permettent désormais de ralentir l’évolution de la maladie et d’améliorer la vie des patients.

La maladie d’Alzheimer est une affection neurologique qui provoque une dégradation progressive des fonctions intellectuelles: mémoire, capacité de jugement, langage…

Quelles sont les causes de la maladie d’Alzheimer?

“La maladie d’Alzheimer n’est pas une maladie génétique, sauf dans certains cas très spécifiques”, nous confie Jean-Pierre Brion, directeur du Laboratoire d’Histologie Générale, de Neuroanatomie et de Neuropathologie à la Faculté de Médecine de l’ULB. “Dans la grande majorité des cas, on ne connaît pas la cause. On peut observer les lésions, mais on ne sait pas pourquoi elles apparaissent”, ajoute le spécialiste.

Les mécanismes de la maladie sont encore peu connus, mais on sait néanmoins que deux phénomènes se produisent dans le cerveau d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer. D’une part, on observe le fonctionnement anormal d’une protéine (la protéine Tau) qui entraîne une dégénérescence neuronale, et d’autre part, une accumulation anormale de fragments de protéines hors des cellules qui provoque la formation de plaques au niveau du cerveau: les plaques amyloïdes.

Les symptômes?

La maladie d’Alzheimer est évolutive: elle comprend différents stades. Les premiers symptômes passent souvent inaperçus. Les proches mettent les petits oublis, les comportements anxieux sur le compte de la vieillesse. Qui n’a jamais perdu ses clés ou son portefeuille? Par la suite, ces troubles de la mémoire s’installent et deviennent quotidiens. Viennent ensuite la confusion et la désorientation avec des oublis de rendez-vous, des trous de mémoire répétés, un mélange dans les dates et la difficulté d’intégrer de nouvelles informations. Ce n’est que bien après que les souvenirs anciens disparaissent, que les troubles des gestes complexes (manipulation d’objets de la vie courante comme lacer ses chaussures, utiliser une brosse à dents…) et les troubles exécutifs (préparer un repas, ranger…) apparaissent.

Quels sont les traitements actuels?

“Il n’existe malheureusement aucun traitement curatif pour la maladie d’Alzheimer. La prise en charge vise donc à ralentir l’évolution de la maladie et améliorer la qualité de vie du patient si celui-ci y répond, ce qui n’est pas toujours le cas”, affirme Jean-Pierre Brion. Deux types d’approches sont utilisées pour traiter la maladie d’Alzheimer: médicamenteuse et non-médicamenteuse.

L’approche médicamenteuse

Il existe, actuellement, deux grandes options de traitements utilisés dans la maladie d’Alzheimer: les inhibiteurs des cholinestérases (donépézil, rivastigmine, galantamine) et les antiglutamates (mémantine). Ces derniers agissent sur les conséquences de la maladie et non sur la cause elle-même.

  • Le premier groupe de médicaments a pour but de compenser les carences cérébrales en acétylcholine, neurotransmetteur impliqué dans la mémoire et dont le taux est fortement réduit chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Ils agissent en inhibant l’enzyme responsable de sa dégradation. En résulte une amélioration temporaire des fonctions cognitives chez certains malades. Néanmoins, ces traitements possèdent des effets secondaires comme des nausées, des vomissements, de l’incontinence urinaire, des troubles cardiaques…
  • Le deuxième grand traitement est la mémantine. Cette substance médicamenteuse va agir sur un autre neurotransmetteur, le glutamate, qui est présent en quantité trop importante dans la maladie d’Alzheimer. La mémantine influe sur les récepteurs au glutamate en leur permettant de fonctionner correctement: ni trop, ni trop peu! En découle un impact positif sur les processus d’apprentissage et de mémoire. Mais les effets indésirables sont notables également: confusion, agitation, troubles cardiaques, fatigue…
  • Par ailleurs, d’autres médicaments peuvent être ponctuellement prescrits pour traiter certains troubles liés à la maladie, comme le stress, l’anxiété, l’agressivité, la dépression, etc.

L’approche non-médicamenteuse

Outre les médicaments, des traitements comportementaux sont également proposés aux patients pour lutter contre le déclin cognitif. Les thérapies les plus courantes sont:

  • La stimulation cognitive: elle consiste à stimuler intellectuellement le malade à l’aide d’exercices, de jeux ou encore de simples activités dans le but de faire travailler son cerveau, et d’améliorer son autonomie.
  • La rééducation orthophonique: elle vise à maintenir la communication avec le patient, qui peut éprouver des difficultés de langage. Elle est égalemement utilisée pour aider les patients qui éprouvent des troubles de la déglutition.
  • Les activités physiques: elles permettent principalement de ralentir le déclin fonctionnel du patient.
  • La musicothérapie, l’aromathérapie, la thérapie assistée d’animaux… sont également utilisées pour améliorer certains aspects du comportement et prévenir l’isolement du malade.

Et pour l’avenir?

Ces traitements ne font malheureusement que soulager les symptômes de la maladie. Ils n’entravent pas son évolution et ne la soignent pas. Ils possèdent de nombreux effets secondaires et permettent, simplement, une amélioration de la qualité de vie pour certains malades qui les supportent bien.

Par ailleurs, toujours selon le Professeur J.P. Brion, les innovations en matière d’imagerie médicale permettent désormais de détecter la maladie plus tôt. Cela permet non seulement une prise en charge plus efficace du patient, mais aussi une meilleure compréhension des mécanismes de la maladie. “Il y a encore beaucoup de recherche à faire, c’est une maladie extrêmement complexe. Mais la recherche continue”, conclut le spécialiste.

Texte: Charlotte Costenoble, pharmacienne (retrouvez-la sur son blog: leblogsante.be) Coordination: Anne Deflandre. Mise à jour 2019: Liza De Wilde. Spécialiste: Jean-Pierre Brion, directeur du Laboratoire d’Histologie Générale, de Neuroanatomie et de Neuropathologie à la Faculté de Médecine de l’ULB.

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