Cancer du sein et chimiothérapie. Tout ce qu’on aimerait savoir…

Que penser d'un traitement qui vous rend malade pour mieux vous guérir? Le docteur François Duhoux, du Centre …
Que penser d’un traitement qui vous rend malade pour mieux vous guérir? Le docteur François Duhoux, du Centre du Cancer des Cliniques Universitaires Saint-Luc, et Aude Gilquin, infirmière coordinatrice de soins en oncologie, font le point.

«Dans l’immense majorité des cas, le cancer du sein est découvert à l’occasion d’une mammographie de dépistage, chez des femmes qui sont ou en tout cas se sentent en bonne santé, explique le docteur François Duhoux. En leur proposant une chimiothérapie, nous nous rendons compte que le remède peut leur paraître pire que le mal…» C’est pourquoi les oncologues s’efforcent de proscrire toute chimiothérapie inutile: les femmes à faible risque de récidive en sont d’ores et déjà dispensées et, dès la fin de l’année, lorsque le test mis au point à l’Institut Bordet par l’équipe du docteur Christos Sotiriou aura été validé (pour en savoir plus, lisez Pink Ribbon (infos page 25)!), l’épreuve de la chimiothérapie ne sera plus infligée à personne sans nécessité absolue. Mais, pour celles qui ne peuvent pas y échapper, une présentation s’impose.

La chimio, c’est…

… l’utilisation de médicaments pour détruire les cellules cancéreuses. Pour le cancer du sein, la chimiothérapie est administrée en ambulatoire, — vous ne passez que quelques heures à l’hôpital, le temps de recevoir votre traitement, — par intraveineuse. Le traitement classique comporte six cures, réparties sur quatre mois, le délai entre deux cures étant de trois semaines.

Avant ou après?

Le plus souvent, la chimiothérapie se déroule après l’intervention chirurgicale et la radiothérapie. Mais, si la taille de la tumeur est importante et que les ganglions axillaires sont atteints, elle peut être programmée avant. «Le but est de réduire la tumeur, afin de réaliser l’opération dans de meilleures conditions et, si possible, de sauver le sein, précise François Duhoux. Dans certains cas, cette chimiothérapie dite ‘néo-adjuvante’ fait disparaître la tumeur: l’analyse microscopique n’en trouve plus trace. L’opération se fait quand même, car il n’est pas question de prendre le moindre risque, un nombre infime de cellules cancéreuses ‘oubliées’ suffisant pour que la maladie reparte. Mais le pronostic n’en est évidemment que meilleur!»

Bye, bye, cheveux…

Pas de faux espoir: avec les produits actuellement utilisés dans le traitement du cancer du sein, la perte totale des cheveux est inévitable. «Le recours au casque de glace, très utile dans d’autres chimiothérapies qui n’entraînent qu’une chute partielle des cheveux, se révèle inefficace pour le cancer du sein, insiste Aude Gilquin. La grande majorité des cheveux tombent quand même, et le port de ce casque pendant les deux heures et demie que dure le traitement risque de causer des cervicalgies.» La femme, cependant, a le temps de se retourner. En post-chirurgie, elle dispose d’un délai d’un mois et demi environ entre le moment où elle apprend qu’une chimiothérapie lui sera nécessaire et la chute de ses cheveux, quinze jours à trois semaines après la première injection. «Le temps pour elle de prendre contact avec un de nos perruquiers et/ou de se faire conseiller par les esthéticiennes attachées à la clinique du sein.»

Fa-ti-guée!

La fatigue est un autre effet secondaire incontournable de la chimiothérapie. «Mais elle est beaucoup plus variable que la chute des cheveux — certaines femmes sont complètement hors jeu, alors que d’autres poursuivent leurs activités professionnelles — et surtout elle est en dents de scie: il y a des jours avec et des jours sans, constate Aude Gilquin. De plus, au fur et à mesure que les cures se succèdent, la fatigue intellectuelle peut s’ajouter à la fatigue physique: certaines femmes ont des difficultés de concentration, cherchent leurs mots, butent sur certaines tournures de phrases…»

Retrouvez la suite de cet article dans votre Femmes d’Aujourd’hui du 29 septembre 2011.

Contenu des partenaires

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.