
Souffrez-vous de misophonie ou haine des bruits?
Entendre quelqu’un renifler, tapoter son bic sur la table ou mastiquer un chewing-gum vous énerve? Vous êtes peut-être atteinte de misophonie, un trouble psychiatrique qualifié de léger. On vous explique.
La misophonie ou cette haine des sons est un phénomène récent puisqu’il a seulement été qualifié de trouble en 2000. Encore peu d’études ont été réalisées sur le sujet, mais assez pour qu’on puisse dire que c’est le fait d’être gêné par le bruit que d’autres personnes peuvent émettre.
En première position, on retrouve les bruits de mâchements. Évidemment, personne ne trouve ces bruits agréables, mais ils sont de l’ordre de la torture pour les personnes atteintes de misophonie. “J’ai réalisé que j’étais atteint de misophonie il y a peu et j’ai 16 ans. Depuis plusieurs années, le simple fait d’entendre quelqu’un mâcher me donne envie de le tuer. Pour lutter contre cela je suis toujours en train de me boucher les oreilles à table ou alors je leur demande de faire moins de bruit. Mais plus le temps passe et plus cela devient gênant pour tout le monde”, témoigne Antoine sur le site misophonie.fr. La misophonie est un réel handicap.
Une région du cerveau davantage stimulée
En février 2019, une équipe de l’Université de Newcastle a publié dans la revue Current Biology l’activité cérébrale de gens atteints de misophonie. Après avoir été soumis à des bruits bien spécifiques, un scanner a révélé que, lors de l’écoute d’une personne qui mâche un chewing-gum, une activité intense était observée au niveau de leur cortex insulaire inférieur. C’est-à-dire la partie de notre cerveau qui oriente notre attention sur tout l’environnement qui nous entoure. Pour bien comprendre, il faut s’intéresser à une personne non misophone, cette dernière ignore les stimulis envoyés, à l’inverse de celles atteintes par ce trouble. Elles peuvent réagir face à des bruits spécifiques, alors que d’autres ne les entendent même pas.
Faire taire tous ces bruits
Pour diminuer ce trouble, la seule solution est thérapeutique, comme pour soigner toutes les phobies. Les thérapies cognitivo-comportementales sont vivement recommandées. Le but est de diminuer les réactions négatives face à tous ces bruits. “Mes réactions face aux bruits sont pour la plupart du temps excessives. Je ne peux pas m’empêcher d’attaquer les gens, de les foudroyer du regard, de leur dire immédiatement de cesser de faire du bruit, ou bien alors je fais un excès de colère et commence à hurler sur la personne. Parfois, il m’arrive que, quand la personne ne cesse pas le bruit, je commence à pleurer, tellement je ne le supporte pas. C’est vraiment une maladie qui me pourrit la vie”, explique Alizée. Ces thérapies tentent de ramener la personne sur elle-même et font en sorte que cette dernière fasse moins attention à ce qui se passe autour d’elle.
Un trouble encore méconnu, mais dont il est important de connaître l’existence. Comme pour toutes les phobies, mieux vaut qu’elle soit prise en charge tôt. Cela permettra qu’elle ne s’aggrave et ne devienne un réel handicap social.
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