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Noël: comment répondre à 7 phrases assassines?

Vous les entendez chaque année lors des réunions de famille de fin d’année, et pourtant elles vous atteignent toujours en plein cœur. Pourquoi ces petites phrases font-elles si mal? Et comment réagir?

Les fêtes de fin d’année sont un moment familial, de partage et de bonheur. Mais parfois, quelques remarques de nos proches viennent gâcher le réveillon… Respirez un bon coup: on vous guide pour réagir de manière adéquate aux piques qui peuvent vous être lancées.

“Toujours célibataire?”

Votre mamy s’inquiète pour vous, c’est sûr, mais sa sempiternelle petite phrase: “alors, toujours célibataire?”, parce que vous n’avez pas trouvé l’âme sœur à 35 ans, suivie de: “c’est parce que tu es trop difficile!”, vous fait mal à chaque fois!

Décryptage

“Il est tellement douloureux de manquer d’amour quand les autres sont en couple”, constate Marie Andersen. “Ça renvoie à la question: ‘pourquoi je ne plais pas?’, et laisse place à une angoisse vertigineuse. Cette remarque est très intrusive, c’est un manque flagrant de respect de la vie privée. Quand à l’hypothétique ‘tu es trop difficile’, 
il s’agit d’un jugement pour le moins hâtif. On ignore tout des raisons du célibat de la jeune femme. Peut-être vient-elle de connaître une rupture douloureuse… C’est vraiment mettre les pieds dans le plat sans savoir”.

Réponses

  • Du tac au tac “Je préfère ne pas suivre ton exemple/l’exemple de mes parents.”
  • Je temporise
 “Oui, peut-être suis-je trop difficile. Je préfère prendre mon temps jusqu’à ce que je sois sûre.”

“Je te l’avais bien dit!”

Lors du repas de Noël, à une tante qui demande de vos nouvelles, vous devez bien avouer que votre projet professionnel a lamentablement échoué. Votre père se redresse et glisse, maussade: “je te l’avais bien dit qu’il ne fallait pas te lancer là-dedans. Tu ne m’écoutes jamais.”

Décryptage

“C’est une double attaque”, analyse Pierre-Jean De Jonghe. “Ce père affirme que non seulement sa fille est nulle, mais qu’en plus elle n’a pas écouté ses conseils“. “C’est quand même facile de donner des conseils au préalable”, s’insurge Marie Andersen, surtout quand on est en dehors du jeu et qu’on ne maîtrise pas la suite des événements. On ne risque pas grand-chose! Ici, ce père semble se réjouir du malheur de sa fille. Mieux: il redore son propre blason sur le compte de sa fille. C’est méprisant, culpabilisant et ça ne fait grandir personne!”

Réponses

  • Du tac au tac “Mais oui, tu sais toujours mieux que tout le monde. C’est dommage qu’avec un tel savoir tu n’aies pas mieux réussi ta carrière!”
  • Je temporise “Tu as raison. On apprend en faisant des erreurs! En voilà une que je ne referai pas.”

“Vous m’abandonnez?”

Cette année, vous avez décidé de partir à l’étranger pour Noël. Votre maman prend votre décision avec amertume. “Ah bon, vous ne venez pas fêter Noël à la maison? Vous allez me laisser toute seule?”

Décryptage

“C’est une phrase très culpabilisante, affirme Marie Andersen, psychologue et auteur de Tout s’arrange avec des mots. Cette maman sous-entend que c’est vous la mauvaise, sans se demander si vous pouvez avoir des raisons de vouloir fêter Noël ailleurs. C’est du chantage affectif de la part d’une personne âgée qui se sent seule et qui s’ennuie, ajoute Pierre-Jean De Jonghe, expert en développement personnel et professionnel, et auteur du Pouvoir des mots. Elle a encore envie d’être reconnue dans son rôle de parent, mais les centres d’intérêt des enfants ont changé.” À noter que, selon Robert Neuburger, psychiatre et auteur du livre Les paroles perverses, la culpabilisation est, et de loin, la manipulation langagière la plus fréquente.

Réponses

  • Du tac au tac “C’est quand même pas une catastrophe, on se rattrapera l’année prochaine!”
  • Je temporise “Pas question de te laisser, maman, mais cette année, on avait envie de changer et d’aller fêter Noël à l’étranger. Si tu veux, on peut le fêter une semaine plus tôt…”

“C’est pour rire”

C’est l’heure de la dinde chez votre maman. Votre homme se régale. “Mmmh, quel délice! Ce n’est pas tous les jours que je me régale comme ça!” Sous-entendant évidemment que vous n’êtes pas un cordon-bleu. Devant votre mine déconfite, il ajoute: “Mais c’est pour rire!”

Décryptage

“Non seulement vous subissez une critique, analyse Marie Andersen, mais en plus la critique se fait en public. Or, les critiques faites en public ont le don de coincer l’autre: il ne peut ni riposter, ni se fâcher. D’autant plus si les piques sont envoyées dans un climat d’euphorie comme une fête de famille: le risque est grand que votre colère soit prise à la rigolade.” Quant à la phrase “Mais c’est pour rire…”, “c’est une deuxième attaque, affirme Pierre-Jean De Jonghe: en plus, il vous reproche de ne pas avoir le sens de l’humour!“. “Toute forme de manipulation dissimule le besoin de cacher quelque chose, ajoute Robert Neuburger. Ici, en l’occurrence, cacher qu’il trouve que sa femme n’est pas un cordon-bleu. Il le pense vraiment, même s’il le met sur le compte de l’humour”.

Réponses

  • Du tac au tac “Tu peux vivre avec ma mère, si tu préfères…”
  • Je temporise “Et si tu m’offrais un livre de cuisine?” Ou mieux: “si tu te mettais aux fourneaux?”

“Tu as bien le temps, toi!”

Vous n’avez pas/plus d’enfants à charge. Ou bien vous ne travaillez pas/ plus/moins… Votre belle-sœur, toujours surbookée, vous lance: “On viendra fêter Noël chez toi cette année, tu as bien le temps, toi!”

Décryptage

“Non seulement, cette femme s’impose, comme si ça allait de soi”, explique Marie Andersen. “Mais en plus, elle émet un jugement sur le temps dont sa belle-sœur dispose. Par jalousie? Par mépris?”. “Ici, le point faible touché est le manque de reconnaissance: qu’elle ait perdu son travail, que ses enfants aient quitté le nid ou qu’elle soit femme au foyer”, explique Pierre-Jean De Jonghe. “Sa belle-sœur considère qu’elle ne fait rien et ne la reconnaît pas dans ce qu’elle est.”

Réponses

  • Du tac au tac “Je préfère mettre mon temps à profit en allant t’aider chez toi”.
  • Je temporise “Je suis contente que tu aies envie de passer Noël avec nous. Je vérifie avec mon mari, si cela s’arrange avec son boulot et les activités des enfants, et je reviens vers toi”.

“Fais-moi confiance”

Votre compagnon s’absente souvent pour son boulot. Le matin de Noël, il reçoit un coup de fil et vous annonce qu’il doit faire un saut au bureau. Le connaissant, vous doutez qu’il arrive à l’heure pour fêter Noël dans votre famille. “Mais bien sûr que je te rejoindrai aussitôt après pour l’apéro”, vous répond-il. “Tu ne me fais pas confiance?”

Décryptage

“Aie confiance” susurrait l’énigmatique Kaa dans Le Livre de la Jungle. “Demander à l’autre de vous faire confiance pour la simple raison que vous êtes en couple (sous-entendu: on ne saurait rester en couple sans faire confiance à son partenaire), c’est là une des manipulations langagières les plus fréquentes, les plus troublantes et les plus perverses“, affirme Robert Neuburger. “Des propos de ce genre doivent immédiatement éveiller la méfiance.” Par cette phrase – en tout cas si elle débouche la plupart du temps sur des promesses non tenues –, son auteur demande à l’autre d’accepter qu’il soit le seul tenant de la vérité et de renoncer à ses propres croyances.

Réponses

  • Du tac au tac “Je te connais, tu arriveras au dessert!”
  • Je temporise: “OK, mais j’aimerais qu’on ait une bonne discussion à ce sujet ce soir.”

“Après tout ce que j’ai fait pour toi!”

Votre sœur, célibataire, insiste souvent pour vous rendre service: 
garder vos enfants, faire vos courses, vous conduire à l’aéroport… 
Le jour où elle vous demande de lui prêter votre petite robe Chanel pour le réveillon du Nouvel An et que vous refusez, vous l’entendez vous dire: “c’est dégoûtant, après tout ce que j’ai fait pour toi!”

Décryptage

Cette phrase est pour le moins culpabilisante. Elle veut faire croire qu’alors que votre sœur est bonne, généreuse et dévouée, vous, vous êtes ingrate. On parle de “faux-altruisme”: certaines personnes, pour s’assurer affection et reconnaissance, ont tendance à en faire trop, à devancer les désirs (peu importe si le service était demandé/souhaité ou pas) et à se plaindre si la reconnaissance n’est pas au rendez-vous. Elles finissent souvent par agacer, car elles vous obligent à vous sentir redevable“, explique Marie-Berthe Ranwet dans son livre Victimes d’amour. Après tout ce que j’ai fait pour toi (éd. Mardaga).

Réponses

  • Du tac au tac “Je ne t’ai jamais rien demandé, moi!”
  • Je temporise: “Oui, tu as raison, excuse-moi. J’ai de la chance de t’avoir! Mais ma petite robe Chanel, j’y tiens comme à 
la prunelle de mes yeux”.

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