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La procrastination peut avoir de graves conséquences sur votre santé physique et mentale

Par Justine Leupe

La procrastination, cet art de tout remettre à plus tard, n’est pas un souci de gestion du temps, mais bien de gestion des émotions. C’est le psychologue Tim Pychyl de l’Université de Carleton (États-Unis) qui l’affirme dans une étude.

Durant longtemps, on a répété aux procrastinateurs qu’ils avaient un réel problème avec le temps. Ils devaient donc apprendre à mieux le gérer. Mais il se pourrait bien que tout ceci n’ait rien à voir.

Pourquoi remet-on tout à plus tard?

Par fainéantise, oui, mais pas uniquement… Souvent, les tâches remises à plus tard sont celles qui énervent le plus, qui sont ennuyeuses ou même stressantes. Il arrive également que la peur de l’échec prenne le dessus. C’est donc plus facile de repousser cette mission que de l’affronter. Le problème avec cette méthode? Notre cerveau n’est jamais tranquille ni serein. L’idéal est donc de prendre une décision rationnelle et de réaliser la tâche en temps voulu.

L’évitement émotionnel

Cette attitude est également appelée “stratégie d’évitement émotionnel”. C’est ce qu’ont démontré, en 2001, des chercheurs de la Case Western Reserve University (Ohio) dans une expérience sur la régulation de la détresse émotionnelle. Cette stratégie se produit car le cerveau met tout en place pour éviter la tâche, qui semble être un obstacle. Avec cette méthode d’évitement, l’être humain espère se sentir apaisé. Pourtant, c’est tout le contraire qui se produit: stress, remise en question, esprit occupé, impossibilité de se projeter…

Encore plus flemmards

Lors de leurs tests, les chercheurs ont fait lire à des participants des histoires tristes et négatives. Après ces lectures, ces derniers éprouvaient un sentiment de malaise, voire de mal-être. Un peu plus tard dans la journée, les psychologues ont indiqué aux volontaires qu’ils seraient interrogés via un test d’intelligence. Avant ce dernier, on leur a demandé de patienter dans une pièce avec divers jeux. Les chercheurs ont remarqué qu’au lieu de réviser, les testeurs se dirigeaient dans un premier temps vers les activités ludiques. En agissant de la sorte, ils repoussaient la difficulté.

Ce qui ressort de ces analyses: lorsqu’une activité de “loisir” se pointait devant les participants, presque automatiquement, ils procrastinaient pour se faire plaisir. Ils n’adoptaient donc pas une attitude raisonnée. Cela s’observe encore davantage si les personnes sont bouleversées. “Elles se livrent à des impulsions immédiates pour se sentir mieux, ce qui revient à donner la priorité à la réglementation des effets à court terme sur les autres objectifs d’autorégulation”, apprend-on dans l’étude.

La procrastination crée de l’anxiété

En procrastinant, la personne pense bien faire pour son mental. Elle chasse de son esprit la ou les chose(s) qu’elle n’a pas envie de faire. Pourtant, la tâche à accomplir revient au galop. La sociologue Jessica Gall Myrick, de la Media School de l’Université d’Indiana (États-Unis), explique dans une étude que c’est en réalité un réconfort à court terme. La procrastination ne fait que reporter le problème à plus tard. L’anxiété prend alors le dessus.

La santé physique aussi

La psychologue Fuschia Sirois, de l’Université de Sheffield (Angleterre), a étudié le sujet dans une recherche (La procrastination est-elle un facteur de vulnérabilité à l’hypertension et aux maladies cardiovasculaires?). Elle montre que la procrastination n’est pas sans conséquence sur notre santé physique et notre mental. D’une part, lorsqu’elle est répétée, le stress augmente chez la personne qui la pratique. D’autre part, reporter des rendez-vous médicaux importants peut avoir des conséquences sur la santé.

Selon le psychologue Tim Pychyl, la méditation ou même la pleine conscience pourrait aider à réduire la procrastination. En étant plus calme et consciente des choses, la personne les attaquera plus sereinement.

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