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J’aime avoir le contrôle sur tout, comment lâcher prise?

Par Justine Leupe

Vouloir tout contrôler est un trait de caractère que l’on retrouve chez les personnes anxieuses, celles qui cogitent sans cesse ou qui ne savent pas rester en place. Cette attitude provoque bien souvent un mal-être. Si c’est votre cas, il est temps d’agir.

Tenter de tout maîtriser, que ce soit au travail ou à la maison, est épuisant. Cela génère du stress, de l’hyperactivité et un oubli de soi. Le plus simple serait donc de mettre le bouton sur off pour certaines tâches, mais c’est évidemment plus facile à écrire qu’à mettre en place. Soline d’Udekem, psychologue clinicienne à Nivelles, nous livre ses conseils pour lâcher prise à temps.

Lâcher prise en 3 étapes

Plusieurs pistes existent pour lâcher du lest, mais tout dépend du niveau de contrôle de la personne, de l’envergure de ce dernier, et de pourquoi il est exercé.

1. Reconnaître le souci

“La moitié du travail est fait si la personne constate qu’elle est dans une situation de contrôle permanent. Le reconnaître est une grande étape”. C’est donc la personne qui doit remarquer qu’elle veut tout gérer car “si c’est son entourage qui l’en alerte, cela n’aura pas de réel impact”, précise la psychologue.

2. Identifier ce besoin de contrôle

Il est important de définir dans quel domaine ce contrôle survient: au niveau amoureux, professionnel, amical? “Quelqu’un peut avoir cette attitude au boulot, mais pas avec ses proches. Et inversement. Elle peut aussi vouloir tout contrôler avec ses enfants par exemple, mais pas avec toute la sphère familiale”. Cette identification est à prendre en considération, car si l’on fait un focus sur les enfants, par exemple, cela peut leur porter préjudice. “Ils doivent apprendre d’eux-mêmes, il ne faut pas tout faire à leur place”, rappelle Soline d’Udekem.

3. Mettre en place un planning

Si la situation est pesante pour la personne qui veut tout gérer, le premier outil à mettre en place est le calendrier. Il indique la tâche que chacun doit exécuter et quand. “Ce planning fonctionne aussi bien dans la sphère familiale que dans le milieu professionnel. Chacun sait ce qu’il a à faire et quand, ce qui laisse des moments libres à la personne qui gérait tout en permanence. Il est important de respecter ce planning, de ne pas interférer dans les tâches des autres et d’accepter qu’elles soient réalisées différemment”.

Pourquoi j’ai besoin de tout contrôler?

Les personnes qui aiment avoir le contrôle sont de type anxieux. “Elles cherchent à bien faire, à plaire ou ne sont pas prêtes à être prises au dépourvu”, avance la psy. “Celles qui ne veulent pas décevoir doivent apprendre à être indulgentes avec elles-mêmes et à se dire qu’elles ont le droit à l’erreur. Pour celles qui aiment tout diriger, le but est d’apprendre à déléguer via un agenda, par exemple”. Dans tous les cas, il faudra s’appuyer sur des personnes-ressources.

Des effets néfastes pour tous

Les conséquences sont importantes. Pour soi: ces profils ont tendance à s’oublier et à ne pas prendre de temps pour elles. Mais aussi pour l’entourage: “Au sein d’une famille, si un parent a ce trait de caractère, l’autre aura du mal à s’impliquer”… Et sans place à prendre, vient la frustration. “C’est pareil pour les enfants, ils ont peut-être envie de cuisiner, mais on les en empêche car la recette ne sera sans doute pas respectée au milligramme”. Et de préciser: “Souvent, la personne qui ne sait pas lâcher prise a de bons sentiments: elle veut faire plaisir, ne pas surcharger l’autre… Mais tout ce contrôle peut mener à un burn-out familial ou professionnel”.

Je consulte ou pas?

Si la personne se sent bien et ne considère par ce trait de caractère comme néfaste, alors il n’est pas nécessaire de modifier son fonctionnement. Le changer pourrait avoir l’effet inverse: “Si elle n’est pas malheureuse face à cette situation et qu’à l’inverse, ça lui coûterait trop de se délester de certaines tâches, ce n’est pas grave de ne rien changer”, indique Soline d’Udekem.

Pour le savoir, il faut se poser les bonnes questions et analyser quels sentiments se cachent derrière ce besoin de contrôle:

  • Quelles sont les émotions que je ressens quand je contrôle?
  • Qu’est-ce que je gagne à tout contrôler?
  • Qu’est-ce que je perds?
  • Est-ce que je suis épanouie?
  • Comment se sent mon entourage?

Si après avoir répondu aux questions ci-dessus, vous prenez conscience de votre stress, “il est bon de se tourner vers la méditation, le yoga, la pleine conscience et de se faire aider par un psychologue. Et surtout, de prendre du temps pour soi, même via des choses simples: décider de prendre un bain le dimanche matin et de profiter seule”. Prudence, quand le besoin de tout contrôler est trop grand, il peut devenir un TOC (trouble obsessionnel compulsif): “La personne a besoin de tout gérer car c’est la seule chose qui la rassure”.

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