consultation psy
Les jeunes seraient plus ouverts à se faire aider par un ou une psy. © Antoni Shkraba/Pexels

“La honte est encore un frein lorsqu’il s’agit de consulter un psy”

Par Justine Leupe

Parler de sa consultation chez un professionnel de la santé mentale était peu courant avant. “Les mentalités changent”, nous dit Soline d’Udekem. Première séance, durée de la thérapie, secret professionnel: elle revoit avec nous les bases d’un suivi psy.

La santé mentale, encore plus depuis les confinements successifs, est un sujet qui anime la société. Déprime, perte de sens, solitude, décrochage scolaire: quel que soit son âge, le Belge est en proie à des difficultés, qu’il exprime de plus en plus facilement. Mais de là à consulter, il y a plusieurs pas. Mal représenté dans les films et séries (on le voit assis sur une chaise, l’air sérieux, opinant du chef), le psy n’a pas forcément bonne réputation. Son patient non plus, d’ailleurs: à l’écran, il est souvent déséquilibré et emmêlé dans des histoires familiales déchirantes.

La vérité est bien loin de ces clichés, soutient Soline d’Udekem, psychologue clinicienne et psychothérapeute systémicienne, et “ces clichés en empêchent certains de franchir la porte d’un cabinet alors qu’ils en ont besoin”.

“C’est pour les fous”

Les mentalités évoluent, oui, mais se faire aider reste honteux pour certains Belges. “C’est parce que longtemps, la consultation psy a été réservée aux fous”, précise Soline d’Udekem. Franchir le cap serait aussi plus compliqué pour les personnes plus âgées. “Les confinements ont impacté la santé mentale des jeunes, qui ont trouvé de l’aide auprès de psychologues, d’assistants sociaux…”. Et l’éducation y est évidemment pour beaucoup: “Un jeune qui sait que l’un de ses parents ou les deux consulte(nt) trouvera cela normal. S’il en a un jour besoin, il consultera plus naturellement, lui aussi”.

“Mon enfant a un problème”

Depuis quelques années, on observe également l’effet inverse, nuance la psychologue. “Certains parents ont une pression sociale énorme concernant leur enfant. Après trois remarques dans le journal de classe, il faudrait aller voir un psy. Tout devient trouble à régler. Alors qu’un enfant peut vivre une période de sommeil plus compliquée, être plus agité, moins bien manger, sans pour autant avoir un réel trouble du comportement, une anxiété handicapante, une histoire familiale pesante…”.

Certains parents ont une pression sociale énorme. Après 3 remarques dans le journal de classe de l’enfant, il faudrait consulter

Somme toute, consulter n’est jamais une mauvaise décision. Si le professionnel considère qu’une consultation régulière n’est pas nécessaire, “c’est à lui de trouver les mots justes pour rassurer l’enfant et le parent”.

“Puis-je changer de psy?”

Lors d’une première consultation, Soline d’Udekem estime que le patient doit être rassuré. “Personnellement, je commence par le féliciter, c’est déjà assez difficile de s’avouer qu’on a besoin d’aide. Je rappelle aussi que tout ce qui est dit dans le cabinet n’en sortira pas. Et que la première séance est une séance test. Le ou la psychologue est un être humain, si la méthode ou le feeling ne passe pas, il ne faut pas hésiter à en parler et à se diriger vers quelqu’un d’autre”.

Je dis toujours que le patient est libre d’arrêter quand il le souhaite. Souvent, cela enlève un poids…

Trouver son psy, c’est comme trouver la bonne chaussure à son pied. Ça ne marche pas du premier coup. “Je rappelle également que le patient est libre d’arrêter quand il le souhaite. Souvent, cela retire un poids”, poursuit la spécialiste.

“Et si je n’ai pas envie?”

Consulter un psychologue demande de la réflexion et s’inscrit dans une démarche personnelle. Soline d’Udekem insiste: “Il ne faut obliger personne à aller voir quelqu’un contre son gré. Il n’y a rien de pire que de travailler sous la contrainte. Je le sens directement et, souvent, le résultat ne sera pas là”.

“Psy et coach: quelle différence?”

Le coach n’est pas soumis à un code de déontologie comme l’est le psychologue. Il ou elle a suivi une formation en coaching, alors que le psychologue a réalisé un cursus universitaire. Pour être thérapeute, le psychologue a ajouté une spécialisation supplémentaire à son cursus. “Consulter un coach, explique Soline d’Udekem, c’est très bien si vous avez un petit stress au boulot, par exemple, ou une baisse de motivation. Il vous donnera des clés pour le surmonter. Il s’agit souvent d’un suivi de cinq à dix séances pendant lesquelles le coach délivre des méthodes et des conseils concrets à appliquer pour aller mieux”.

Le psychologue traite généralement des problèmes plus profonds, son travail se baserait davantage sur les études scientifiques. Mais l’un et l’autre ne sont pas incompatibles: “Il arrive d’ailleurs que des coachs renvoient vers un ou une psychologue”, conclut Soline d’Udekem.

Vous aimerez aussi:

Recettes, mode, déco, sexo, astro: suivez nos actus sur Facebook et Instagram. En exclu: nos derniers articles via Messenger.

Contenu des partenaires

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.