triplés
"Pour rire (mais pas tout à fait), je confiais à mes proches que ça ne m'étonnerait pas qu'il y ait plusieurs bébés dans mon ventre", nous dit Céline. © Marcus Wallis/Unsplash

Témoignage: “On voulait un petit dernier, on a eu des triplés”

Céline et Corentin pensaient attendre un deuxième enfant, mais surprise, ce sont 3 petits bébés qui ont pointé le bout de leur nez! Céline nous raconte…

“Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu être maman. Avec Corentin, nous avions le projet de fonder une famille de un ou deux enfants. Notre fille, Miya, est née en 2017, nous étions comblés. À tel point que mon mari se serait bien contenté d’un enfant unique”. Pour le deuxième, Céline doit d’ailleurs insister: “J’adorais la maternité et je voulais vraiment offrir un frère ou une sœur à Miya. Mon amoureux a fini par dire oui et je suis tombée enceinte très rapidement, début 2020. J’étais aux anges…”.

Symptômes décuplés, bébés décuplés?

“Les premières semaines de grossesse ne se sont pas du tout passées comme pour ma première grossesse. Je souffrais de terribles nausées et j’étais non-stop épuisée. Pour rire (mais pas tout à fait), je confiais à mes proches que ça ne m’étonnerait pas qu’il y ait plusieurs bébés dans mon ventre. Ils se moquaient de moi, j’étais parano, chaque grossesse était différente… J’attendais donc avec impatience le rendez-vous avec le gynécologue pour la première échographie. Ce jour-là, nous sommes arrivés à trois, Corentin, Miya et moi”. Malheureusement, à cause du covid, seule Céline peut entrer dans le cabinet.

Enceinte de triplés, l’angoisse

La jeune femme s’installe sur le fauteuil de consultation et le gynécologue commence l’échographie. “Lorsqu’il a introduit la sonde, j’ai vu son visage changer. Il m’a demandé s’il s’agissait d’une grossesse naturelle. Je lui ai répondu: ‘Oui, pourquoi?’. Il a rétorqué brusquement et d’un air étonné: ‘Parce qu’il y a trois bébés'”.

Pour la future maman, c’est la stupéfaction: “J’ai fondu en larmes en lui demandant si c’était une blague. Il m’a répondu qu’elle serait de très mauvais goût. Je n’y croyais pas. Comment allais-je partager la nouvelle avec mon mari, lui qui avait fini par céder au ‘petit deuxième’?”. Circonstances exceptionnelles faisant, Corentin et Miya sont autorisés à rejoindre la consultation. “Quand ils sont arrivés dans la pièce, j’étais dans tous mes états, incapable de parler. Le médecin a alors prononcé ces mots que je n’oublierai jamais: ‘J’ai une mauvaise nouvelle, ce sont des triplés’. Mon mari était sous le choc, ne sachant pas s’il devait rire ou pleurer”.

Petit à petit, on s’est fait à l’idée de fonder une grande famille, jusqu’à s’en réjouir

Il faudra au couple un peu de temps pour digérer la nouvelle. “Le destin nous avait réservé une sacrée surprise en déjouant nos projets. Nous pensions devenir parents de deux enfants, pas de quatre! Mais, petit à petit, on s’est fait à l’idée de fonder une grande famille, jusqu’à s’en réjouir. Nos bébés étaient visiblement en bonne santé et nous allions les aimer de tout notre cœur. Ma grossesse a été suivie de près, dans une clinique spécialisée en grossesses multiples”.

Grossesse à risque

Très vite, les médecins informe Céline qu’attendre des triplés est considéré comme une grossesse à risque. “Dans mon cas, deux fœtus se partageaient le même placenta. Une des complications les plus redoutées était le syndrome du transfuseur-transfusé. Dans cette pathologie, l’un des bébés reçoit plus de sang que l’autre dans l’utérus. Cela peut avoir des conséquences graves sur leur santé. Les spécialistes nous ont proposé d’effectuer une réduction embryonnaire, c’est-à-dire de retirer un ou plusieurs embryons afin d’améliorer les chances de survie de ceux restants. Pour Corentin et moi, il n’en était pas question. Maintenant qu’ils étaient là tous les trois, nous voulions à tout prix les garder en vie”.

Céline a confiance en son corps et en ses enfants. S’ils avaient décidé de se nicher au creux de son ventre, c’est qu’il y avait une raison: “J’étais sereine, je sentais au fond de moi que tout se passerait bien”, poursuit-elle.

Une césarienne programmée

“J’ai accouché à 35 semaines et cinq jours, par césarienne programmée. C’était déjà un exploit d’arriver à ce terme! L’opération s’est bien passée. Pablo, Noah et Eva sont sortis de mon ventre, chacun à leur tour, à même pas une minute d’intervalle. On me les a présentés brièvement avant de m’emmener en salle de réveil. C’était ensuite à Corentin de rester avec eux pendant que l’équipe médicale effectuait les premiers soins. Il n’a pas perdu une minute pour m’envoyer des photos et vidéos. J’avais hâte de pouvoir les serrer dans mes bras et qu’ils rencontrent leur grande sœur”.

Les garçons grandissaient bien, mais Eva souffrait de bradycardie…

Après l’accouchement, une partie de la famille est restée six semaines au service de néonatologie. “Les garçons grandissaient bien, mais Eva souffrait de bradycardie, une insuffisance cardiaque. Elle avait besoin d’oxygène, ce qui a prolongé notre séjour à l’hôpital. J’avais prévu d’allaiter mes bébés dès leur naissance, tout comme je l’avais fait avec Miya. Certains médecins m’ont découragée, me répétant que ça allait être très compliqué à gérer, mais j’y tenais beaucoup. Je m’étais renseignée: une femme est apparemment capable d’allaiter cinq enfants simultanément. Alors trois, ça devait être du gâteau… Pendant cette période, je passais mon temps à mettre mes enfants au sein, à tirer mon lait, à changer leurs couches, et à les câliner. Un véritable marathon”.

Une dépression… avant le ciel bleu

“On ne va pas se mentir, les premiers mois des triplés ont été éprouvants. Je m’occupais exclusivement de mes enfants, je n’avais plus du tout de temps pour moi. Corentin aidait comme il pouvait, mais il y a certaines tâches que je ne pouvais pas déléguer, et puis il a repris le boulot après six mois de congé. Je me souviens que j’essayais d’endormir Pablo, Noah et Eva chacun à leur tour, sans qu’ils ne se réveillent mutuellement. Je plaçais l’un dans la chambre, l’autre dans l’arrière-cuisine et le dernier dans la salle de bains. J’ai arrêté de travailler pendant trois ans pour me consacrer à ma famille. Cela n’avait pas de sens d’inscrire mes trois bébés en crèche, le prix mensuel dépassait le montant de mon salaire! Il y a eu des moments très durs, j’ai même vécu une période de dépression, mais aujourd’hui, je suis fière de moi et de tout le chemin accompli. J’aime dire que le plus dur est passé”. Le couple a survécu à cette épreuve et il est même devenu plus fort, selon Céline.

Le prix mensuel de la crèche dépassait le montant de mon salaire!

“Je me rends compte de la chance qu’on a d’élever quatre enfants en bonne santé. Ils commencent à jouer ensemble, et m’occuper de cette petite tribu devient de plus en plus facile. Observer cette complicité entre frères et sœurs qui grandit de jour en jour n’a pas de prix. Les triplés sont rentrés à l’école en septembre 2022. De mon côté, je me suis formée en tant qu’accueillante d’enfants. Je garde deux bébés à mon domicile pendant que leurs parents travaillent. Autant dire que je ne suis pas près d’arrêter de pouponner”.

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