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La Belgique à la traîne concernant la violence à l’égard des femmes

Par Justine Leupe

Ce lundi 25 novembre a lieu la Journée Internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Hier, 10.000 personnes ont marché dans les rues de Bruxelles contre les violences faites aux femmes.

Le blog “Stop Féminicide” a recensé 21 féminicides en Belgique depuis janvier 2019. Les noms des victimes ont été récités dimanche 24 novembre avant que la marche ne débute, une période de silence à ensuite été observée, pour finir sur un cri…

Rien ne bouge

Un cri de colère parce que beaucoup ont l’impression que les femmes perdent la vie et que rien ne se passe. La plateforme Mirabal, à l’origine de cette manifestation, qui œuvre contre les violences faites aux femmes, demande une gestion plus efficace de toutes les formes de violences dirigées envers les femmes. Une centaine d’organisations de la société civile ont signé l’appel lancé par la plateforme “pour ensemble participer concrètement à l’organisation de la mobilisation contre les violences faites aux femmes en Belgique”.

Peu d’actions mises en place

Mirabal veut que la Convention d’Istanbul de 2016 se concrétise. Ce texte du Conseil de l’Europe évoque la prévention, ainsi que la lutte contre la violence subie par les femmes et la violence domestique. Ce texte a été ratifié par la Belgique il y a trois ans, mais peu de dispositifs concrets ont vu le jour. Stop Féminicide explique sur son site que cette manifestation est un “appel à la mobilisation massive pour une politique cohérente, volontariste et budgétisée contre les violences faites aux femmes”.

Ce que veulent la plateforme Mirabal et Stop Féminicide

“Mirabal souhaite une stratégie cohérente, une meilleure politique de prévention et d’accueil des victimes et de leurs enfants. Les associations actives sur le terrain devraient bénéficier de davantage de moyens, pointe la plateforme”, annonce Belga.

Stop Féminicide explique qu’il ne faut pas rester les bras croisés et attendre que les choses se mettent en place. Des solutions concrètes existent, « mais cela implique une rupture profonde avec les politiques actuelles, pour concrétiser une lutte efficace contre toutes les formes de violences faites à toutes les femmes ». Pour cela, il est indispensable de mettre l’accent sur quatre choses:

  • « Investir un budget public conséquent »: il faudrait un budget spécifique, alloué à ce type de violence. Cet argent devrait être utilisé de manière plus rationnelle et efficace, « notamment en appuyant les associations et services de terrain ».
  • Ce n’est pas tout de réprimer, le plus important reste la prévention: « Nous voulons avant tout éviter que les violences se produisent. Cela implique une politique globale et coordonnée de prévention primaire dans tous les domaines (enseignement, médias, formation continue, emploi, services sociaux et de santé, police, justice, administrations publiques…) ».
  • La garantie d’un droit à la sécurité pour toutes les femmes, « sans basculer dans le sécuritaire: les violences faites aux femmes doivent être prises en compte dans leur complexité à chaque étape de la prise en charge des victimes (police, justice, accompagnement…) pour en finir avec l’impunité ». Les récidives sont fréquentes et les mesures de protection doivent être à la hauteur. Il est également demandé que les auteurs assument durablement les conséquences de leurs actes. « Les victimes doivent obtenir les moyens de reprendre du pouvoir sur leur vie dans leur parcours de reconstruction (santé physique et mentales, emploi, mobilité, revenus, enfants…) ».
  • Il faut arrêter de stigmatiser ces violences à une partie de la population. Elles peuvent toucher toutes les femmes.

La situation de la Belgique jusqu’ici

La Belgique est l’un des pays développés qui a réagi tardivement aux violences faites aux femmes. Des pays comme le Canada ont mis en place leurs premières initiatives plus de 20 ans avant la Belgique, en 1974. Dix ans plus tard, d’autres pays réagissent également, mais toujours pas la Belgique. Le premier changement a lieu en 1997 avec l’arrivée de la loi Lizin. Les violences conjugales apparaissent pour la première fois dans le code pénal. Elles ne sont plus considérées comme appartenant uniquement au domaine de la vie privée du couple, peut-on lire dans Le Vif/L’Express. Elles ne resteront donc plus impunies. Ensuite, en 2001, le premier plan d’action national se met en place, l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes est mis sur pied. En 2006, le Conseil de l’Europe mène campagne, la Chambre adopte une résolution de tolérance zéro lorsqu’il s’agit de violences conjugales.

Des peines pénales existent contre les féminicides, mais ce qu’il faut, c’est qu’elles soient plus souvent appliquées. Il faut arriver à ce que notre société comprenne qu’on ne meurt pas parce que l’on est une femme.

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