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20 féminicides ont été comptabilisés en Belgique et 2019 n’est pas encore terminé

Par Justine Leupe

Ce 1er novembre le corps d’Aurélie Montchery, 31 ans, a été retrouvé dans le coffre d’une voiture près de Bouffioulx. Dimanche 3 novembre, le parquet de Charleroi confirme lors d’une conférence de presse que le suspect, l’ex-compagnon de la trentenaire, a été inculpé et placé sous mandat d’arrêt pour assassinat.

Le blog Stop Féminicide l’a indiqué, les victimes de féminicide en Belgique sont au nombre de 20 depuis le vendredi 1er novembre 2019. Un chiffre que l’on ne peut prendre pour vrai. En effet, aucun document ne comptabilise officiellement le nombre de féminicides, hormis le blog Stop Féminicide. “Chaque semaine, nous relevons les articles de presse en ligne qui parlent de meurtres de femmes parce qu’elles sont femmes”. Il se pourrait donc que ce chiffre soit plus important…

Une histoire horrible, comme les 19 autres

Aurélie Montchery, 31 ans, mère de deux enfants, est retrouvée morte dans le coffre d’une voiture le vendredi 1er novembre. Son ex-compagnon Sébastien D. prend la fuite, ce qui fait de lui le suspect principal. Samedi en fin de journée, il est interpellé chez des proches à Bouffioulx, la police a été alertée par un ami auquel Sébastien D. s’était confié. L’histoire est déjà difficile à entendre, mais l’est encore plus lorsqu’on sait que l’assassin sortait de prison pour coups et blessures sur la victime.

En septembre, Sébastien D. est arrêté suite à une plainte déposée par sa compagne, Aurélie Montchery, pour agression. “L’interpellé avait été entendu et présenté à un juge d’instruction, qui a décidé de le placer sous mandat d’arrêt”, explique Sandrine Varion, substitute du procureur du roi de Charleroi. “La chambre du conseil avait maintenu cette détention dans un premier temps, mais le juge d’instruction a ensuite décidé d’y mettre fin au vu des éléments du dossier. L’intéressé a alors été remis en liberté moyennant le respect de conditions strictes, dont l’interdiction de contact direct avec madame Montchery”. Le 22 octobre, il n’a alors fait qu’un mois de prison et est libéré sous conditions, qu’il n’a pas respectées.

Le cas d’Aurélie Montchery pose question

Un homme violent, mis en prison pour agression puis libéré sous conditions, car la justice considère qu’il y a peu de chances de récidive, qui tue sa femme quelques jours après sa sortie d’incarcération pose question… D’abord, car “peu de chances de récidive” ne signifie pas “risque zéro”. Ensuite parce que l’ex-compagne de Sébastien D. avait tout mis en place pour que ce calvaire prenne fin, et pourtant, il a continué. Quand va-t-on prendre au sérieux ces agressions faites aux femmes? La question est pertinente, mais ne titille pas plus que ça la justice dirait-on.

En mai dernier, l’étudiante de 23 ans Julie Van Espen perdait la vie à Anvers. Le suspect? Steve B. un homme qui avait déjà purgé une peine de prison de 2004 à 2008 pour vols, infractions routières, recel et viol. En 2016, il commet un vol et un autre viol, sur son ex-compagne, il fait deux mois et demi de détention préventive. Finalement, début 2017, la chambre du conseil le relâche sous conditions, en attendant son procès. Il est condamné à quatre ans de prison. Steve B. fait appel, mais son arrestation immédiate n’a finalement pas été prononcée parce qu’encore une fois, le risque de fuite était minime. Le traitement de son dossier n’était donc pas urgent. Il devait donc être pris en charge en juin 2019… Trop tard, le mal était à nouveau fait…

Faudra-t-il encore plus de féminicides pour que cela change?

Des scénarios qui s’accumulent et qui se ressemblent. Et qui nous font nous demander ce que fait la justice et quand cela va-t-il s’arrêter. Vingt féminicides en moins d’un an, c’est moins que l’année passée, mais c’est toujours trop…

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