Dans les draps d'une princesse belge, la geôle de Napoléon, l'usine Schweppes… Ces nuitées vont vous épater! © Getty Images

8 lieux chargés d’histoire où passer la nuit en Belgique

Aux 4 coins de la Belgique, on trouve de nombreux sites historiques aussi fascinants qu’emblématiques. Certains auraient peut-être disparu s’ils n’avaient pas été transformés en hôtel.

Un château de princesse, une conciergerie repérée par Victor Hugo, un château de style lorrain où fut mis en bouteille le Schweppes, une chapelle de verre… Offrez-vous une nuit dans un de ces lieux d’exception!

Le domaine de Ronchinne (Assesse): un château de princesse

Il était une fois… Clémentine, princesse de Belgique et fille cadette de Léopold II. Après le mariage arrangé de ses sœurs aînées, qui en étaient très malheureuses, Clémentine se jure de ne jamais se marier. Jusqu’au jour où elle fait la rencontre du prince Victor Napoléon Bonaparte… C’est le coup de foudre! Mais Léopold refuse que sa fille épouse un membre de la famille Bonaparte, alors controversée puisque la France a chassé son empereur. Clémentine devra donc attendre la mort de son père pour épouser son prince, en 1910. Ils vivront heureux dans leur château de Ronchinne.

Le domaine abrite un hôtel de 80 chambres réparties dans plusieurs bâtiments. On peut passer la nuit dans la demeure de Clémentine, dans la maison du jardinier, dans les anciennes écuries mais aussi dans plusieurs logements insolites implantés sur 45 hectares de nature.

25 Ronchinne, 5330 Maillen. Plus d’infos.

Le domaine de Ronchinne et son superbe parc où se promener en amoureux.

Le quinze (Bruxelles): sur la Grand-Place

Il était une fois… La Maison des ducs de Brabant. En 1695, Louis XIV fait bombarder Bruxelles. La Grand-Place et ses anciennes maisons en bois sont alors ravagées. Très vite, tout est reconstruit en pierres. Pour l’esthétique de la place, toutes les maisons du 13 au 19 sont regroupées derrières une seule et même façade monumentale. La corporation des tanneurs achète le numéro 15. Entre ses pilastres garnis à la feuille d’or, on aperçoit les bustes des ducs et duchesses de Brabant, qui donnent leur nom à la demeure. Ces bustes, détruits par les sans-culottes dans la foulée de la Révolution française, ont été refaits 60 ans plus tard.

Le 15 Grand-Place abrite désormais un petit hôtel de 15 chambres. La déco y évoque le temps où Bruxelles brusselait, de la Belle Époque à l’Expo 58. Certaines chambres ont une vue directe sur la plus belle place du monde.

15 Grand-Place, 1000 Bruxelles. Plus d’infos.

La conciergerie du château (Pepinster): insolite et romantique

Il était une fois… Un imposant château dominant la vallée de la Vesdre. C’était la maison de campagne d’Édouard de Biolley, industriel lainier et bourgmestre de Verviers. La bâtisse est tellement insolite et romantique qu’elle marque Victor Hugo lors de son passage dans la région, en 1837. Il y fait même allusion dans l’un de ses poèmes! Comme toute demeure qui se respecte, le château des Mazures dispose d’une conciergerie, érigée dans le même style que la bâtisse principale. Pierres, tour crénelée…

Si le château est toujours occupé, la conciergerie n’avait plus d’utilité. Elle a donc été transformée en un gîte hors du commun, car le bâtiment n’a rien perdu de sa superbe. Vous y accéderez par un petit pont gardé par des lions! À l’intérieur, les murs en briques, la vieille cheminée et les fenêtres en ogive finiront de vous convaincre.

Mazures, 4860 Pepinster. Plus d’infos.

Le point commun entre Victor Hugo et vous? Cette bâtisse!

Le château du lac (Rixensart): une villégiature belle époque

Il était une fois… Genval, un village tranquille du Brabant wallon. À la fin du 19e siècle, le chemin de fer étant situé à proximité, un entrepreneur eut l’idée de faire de Genval un lieu de villégiature thermale. Il fit creuser un lac de 18 hectares, doucement rempli par la petite rivière voisine. Très vite, les riches familles de la capitale firent construire de belles villas autour du lac. Parmi elles, un bâtiment détone: un château romantique de style lorrain à l’enseigne “L’Établissement des Eaux minérales”. On y embouteillait de l’eau de source. Après la Première Guerre mondiale, l’affaire est reprise par John Martin, un brasseur d’origine britannique. On lui doit l’arrivée en Belgique d’une bière jusque-là inconnue, la Guinness, et d’une boisson alors très en vogue: le Schweppes. Jusqu’en 1988, des milliards de bouteilles sont produites sur le site de Genval.

Aujourd’hui, les descendants de Martin ont transformé l’usine de la célèbre marque en un hôtel 5 étoiles. Avec restaurant, wellness… et toujours vue sur le lac.

87 avenue du Lac, 1332 Genval. Plus d’infos.

Un endroit bien connu dans la région.

La chapelle de verre (Braine-le-comte): un patrimoine industriel

Il était une fois… Arthur Brancart. Profession: verrier. Dans son usine de Fauquez, il met au point un matériau innovant: un verre opaque, teinté dans la masse, qui donne l’illusion du marbre. Son nom? La marbrite. Commercialisé juste après la Première Guerre mondiale, ce faux marbre coloré remporte un vif succès. Notamment dans les constructions Art déco. L’usine de Fauquez emploie jusqu’à un millier d’ouvriers. Brancart fait alors construire au cœur du village une chapelle tout en marbrite. Elle sert de lieu de culte pour les travailleurs, mais aussi de showroom.

Aujourd’hui, la chapelle reste le plus beau témoignage de cette ancienne industrie belge. Longtemps abandonnée, elle a été rachetée par un particulier. Il l’a patiemment rénovée durant 30 ans, récupérant alentour les bouts de marbrite dont plus personne ne voulait. Aujourd’hui, il y organise des visites et spectacles, et la loue en tant que gîte, les chambres ouvrant sur le chœur.

100 rue Arthur Brancart, 7090 Fauquez. Plus d’infos.

L’hôtel de la poste (Bouillon): prison de Napoléon

Il était une fois… Un empereur en déroute. Ça se passe en 1870, lors de la guerre franco-prussienne. Après la bataille perdue de Sedan, Napoléon III est fait prisonnier et emmené en Allemagne. Le voyage va durer plusieurs jours. Le premier soir, escorté par l’aide de camp du roi de Prusse et quelques hauts gradés, l’empereur fait halte à Bouillon. Par sécurité, il est enregistré sous un faux nom: comte de Pierrefonds. Ce sera sa première nuit d’exil et de captivité. Il ne reverra plus jamais la France.

L’Hôtel de la Poste, là depuis 1730, offre le gîte et le couvert aux voyageurs en diligence et à leurs chevaux. Si Napoléon III ne s’y est pas arrêté de son plein gré, quelques autres célébrités l’ont fait, comme Émile Zola ou la reine Élisabeth. Au fil des ans, le bâtiment s’est doté de tout le confort moderne et d’une déco aux accents parfois trendy, mais il a su préserver son charme d’antan et raconte volontiers sa longue histoire.

1 Place Saint-Arnould, 6830 Bouillon. Plus d’infos.

L’abbaye notre-dame du vivier (Namur): au temps des croisades

Il était une fois… 139 nobles dames dont le mari était parti en croisade, suivant Godefroid de Bouillon sur la route de Jérusalem. Afin de ne point rester seules en leur demeure, les dames se réunirent dans la vallée de Marche-les-Dames. Les veuves restèrent là pour fonder une communauté religieuse vers l’an 1103. L’abbaye fut longtemps cistercienne. Au 19e siècle, elle abrita un pensionnat pour jeunes filles tenu par des ursulines. Après la guerre 14‑18, ce fut une institution pour orphelines… Des religieux occupèrent les lieux jusqu’en 2016.

L’abbaye a été récemment rachetée par la famille Bouvier, bien connue à Namur pour avoir sauvé d’autres sites patrimoniaux. L’édifice était intact mais dans son jus. Les parties classées sont en cours de restauration. Trois gîtes ont déjà été aménagés dans de petits bâtiments annexes: la Porterie, le Moulin et le Bief. L’été, des gourmands viennent profiter de La Terrasse de l’Abbaye. Mais dès la nuit tombée et jusqu’au petit matin, ce merveilleux écrin de verdure est rien qu’à vous.

153 rue Notre-Dame du Vivier, 5024 Marche-les-Dames. Plus d’infos.

Un endroit idéal pour une nuit on ne peut plus paisible.

Thermae palace (Ostende): les rêves d’un roi

Il était une fois… Léopold II, roi bâtisseur. En 1900, alors qu’il visite l’Expo universelle de Paris, il tombe en admiration devant le Petit Palais. Il convoque l’architecte des lieux, Charles Girault, et lui commande immédiatement divers travaux: un agrandissement du palais de Laeken, la transformation des arcades du Cinquantenaire, un musée de l’Afrique à Tervuren…

Le roi songe aussi à Ostende, où il passe ses vacances. Il imagine une galerie le long de la plage, qui permettrait de relier le chalet royal à l’hippodrome en se protégeant des intempéries. Le roi prévoit ensuite un établissement thermal et un hôtel accolés aux galeries. Le souverain ne verra pas ces grands travaux terminés. Ils contribueront cependant à faire d’Ostende la reine des plages. Les thermes ont disparu mais les galeries et l’hôtel Thermae Palace sont toujours là. Malgré le temps qui passe, leur emplacement demeure toujours aussi exceptionnel.

7 Koningin Astridlaan, 8400 Ostende. Plus d’infos.

Une nuit royale à Ostende, ça vous tente?

Texte: Christine Masuy, adapté par la rédaction Web

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