Angelina et Victor se sont rencontrés à La Rochelle, où ils ont tous les deux grandi. De cette rencontre est né Dampa, un duo électrisant qui bouscule les codes et nous emmène dans un univers musical qui ne connaît aucune limite. Rencontre.

Une production électro, des influences rap/hip hop, un zeste de soul… Difficile de définir le style musical du groupe Dampa, si ce n’est que leur musique est aussi éclectique qu’envoûtante.

Rencontre avec Dampa

En 2018, leur premier morceau “Thunderball” est choisi par la maison Yves Saint Laurent pour illustrer la publicité du parfum Black Opium Pure Illusion. Quelques mois plus tard, les deux Rochelais remportent le prix Société Ricard Live Music 2019. Deux événements qui ont propulsé le groupe sur les devants de la scène. Quelques heures avant leur prestation au Brussels Summer Festival nous avons rencontré les deux artistes afin d’en savoir plus leur projet et leur parcours.

En Belgique, on ne vous connaît pas encore très bien, pouvez-vous vous présenter en quelques mots?

Angéline: Moi c’est Angéline, je suis auteur, chanteuse et interprète du groupe Dampa.

Victor: Je m’appelle Victor et je m’occupe de toute la partie instrumentale du projet.

Comment est né Dampa?

Angéline: C’était un processus assez long, ça ne s’est pas fait du jour au lendemain. Quand on s’est rencontrés, Victor avait GarageBand (un logiciel d’enregistrement et de création musicale, ndlr.) et on s’amusait à créer de la musique, mais sans que ce soit très sérieux pendant de longues années. Ensuite, on a un peu fait notre vie chacun de notre côté, et ce n’est que quand on s’est retrouvés il y a cinq ans à Bordeaux qu’on s’est dit qu’on pourrait se lancer réellement. On était sans doute un peu plus matures. Du coup, on a commencé à travailler en amont et un jour, en novembre 2017, quelqu’un nous a offert notre premier showcase à Paris. Ça a été le point de départ du projet, et c’est à partir de là que tout s’est enchaîné.

Vous avez les mêmes influences musicales?

Angéline: Grossièrement, oui. C’est surtout qu’on écoute de tout donc on se retrouve sur beaucoup de points. Peut-être que je vais écouter plus de soul et lui plus de techno. Mais après, j’adore aussi la techno et il y a des morceaux soul que Victor adore. On est tous les deux de grands curieux musicaux donc, dans l’ensemble, on s’entend plutôt bien à ce niveau.

Dans vos morceaux, on ressent que vous avez des goûts très éclectiques. On ne peut d’ailleurs pas vraiment qualifier votre musique. Est-ce voulu?

Victor: Au début, ce n’était pas voulu, non. Ça n’a jamais été une volonté de se dire “non, on ne veut pas rentrer dans telle ou telle case”, au contraire même, on y a beaucoup réfléchi. Les professionnels du milieu, les partenaires, le public ou même les journalistes s’attendent en général à ce qu’on sache répondre à la question “qu’est-ce que vous faites comme musique?”. Mais finalement, on ne voulait pas s’arrêter à un style musical, on avait envie d’utiliser toutes nos influences et nos expériences pour créer une musique qu’on aime.

Angéline: En fait, on a renversé le problème. On s’est dit qu’on allait complètement assumer le fait qu’on n’ait pas de style musical. C’est même devenu un propos fondamental du projet. On crée toujours nos morceaux de façon très sincère et notre univers nous ressemble.

Votre public est-il aussi diversifié que votre musique du coup? 

Victor: Oui, complètement. Notre public n’est pas encore très stable parce qu’on commence seulement à se faire connaître, mais dans les tous lieux dans lesquels on a joué jusqu’ici, on a réussi à fédérer plein de gens différents. C’est mortel!

Angéline: On a joué aux Francofolies de La Rochelle récemment et j’ai réellement vu des gens de 7 à 77 ans dans le public… Je trouve ça génial! Et même au niveau musical, il y a des puristes qui reconnaissent le talent et le travail de Victor sur la production, et à côté de ça, j’ai plein d’amies qui sont fan des Destiny’s Child, qui reconnaissent mes influences et qui adorent. Du moment qu’on arrive à parler au public en faisant notre truc, on est heureux.

Votre morceau “Thunderball” a été repris pour une pub de parfum d’Yves St-Laurent, comment ça s’est passé ?

Victor: On était au bon endroit au bon moment. Le hasard a fait qu’ils ont fait appel à nous pour cette composition. Ça a été notre porte d’entrée dans ce milieu.

Angéline: C’était génial pour nous, parce qu’aujourd’hui pour se lancer dans le milieu musical, il faut soit faire le buzz, soit faire une collaboration, soit vendre beaucoup de CD. Donc ça nous permis de cocher l’une des trois cases (vu qu’on n’avait pas fait le buzz et qu’on n’avait pas un million de followers sur Instagram) pour que des partenaires s’intéressent à nous. Ça a été le début de tout. C’était un alignement des planètes, une chance énorme. Tout a commencé par Yves Saint Laurent.

Vous avez aussi remporté le prix Société Ricard Live Music 2019. Concrètement qu’est-ce que ça vous a apporté?

Angéline: Ça a été un vrai tremplin, aussi bien financièrement qu’humainement. Ça nous a permis de nous faire un réseau, mais ça nous a aussi apporté une vingtaine de dates, et ça, ça nous a vraiment aidé à maturer le projet sur scène en peu de temps. Il n’y a rien de mieux que l’expérience et ce prix nous a permis d’en acquérir, donc c’était un super accélérateur. On en a amplement profité et maintenant, on a hâte de se mettre à la suite et de voler de nos propres ailes.

Vous avez sorti un EP divisé en deux parties, pourquoi avoir choisi cette structure?

Victor: Ça s’est décidé au dernier moment. L’idée, c’était de faire deux minis EP qui représentaient chacun les deux facettes de la musique que l’on peut faire.

Angéline: On est tous un peu binaires, dans le sens où on est tous un peu bipolaires, il y a toujours une face qu’on montre et une face qu’on cache. On a eu envie d’assumer ça. On a voulu montrer qu’on était faits de plusieurs couleurs et qu’on n’allait pas se limiter pour rentrer dans les bonnes pages. Donc ces deux minis EP représentaient chacun les deux facettes de la musique que l’on fait.

Vous avez une idée visuelle bien marquée, comment l’avez-vous construite?

Angéline: On a vraiment une volonté d’avoir un visuel léché, c’est ce que l’on recherche. Pour “Crises”, par exemple, on a eu la chance de travailler avec Matthieu Renaud, un réalisateur français qui vit maintenant au Canada. On lui a raconté l’histoire de ce morceau, et il en a fait ce clip qui est juste magnifique. En plus de l’esthétisme qui était parfait, on a vraiment senti qu’il avait compris notre histoire. On a eu la chance de rencontrer, par différents biais, des personnes qui sont extrêmement créatives, et maintenant, on réfléchit encore à ce que l’on va produire nous-mêmes et ce que l’on va déléguer.

Un concert de Dampa, ça ressemble à quoi?

Victor: C’est vivant, dansant, coloré et plein d’émotions!

Écoutez la musique de Dampa

Color, Pt.1 (sorti le 26 avril 2019)

Blind, Pt.2 (sortie le 17 mai)

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