levrette
Une sexologue livre ses conseils pour que cette position devienne confortable. © Mink Mingle/Unsplash

Conseil de sexologue: comment prendre son pied en levrette?

Par Justine Leupe

La levrette: une position fantasmée par les hommes et pas toujours appréciée par les femmes? Mythe ou réalité? Une sexologue répond à nos questions.

“Pas très confortable”, “pas la plus esthétique” font partie des arguments qui empêchent la levrette de se hisser en haut du classement des pratiques sexuelles préférées des femmes. Valérie L’Heureux, sexologue, nous explique pourquoi et vous livre ses conseils pour prendre du plaisir en levrette si la position vous titille.

Chacun ses préférences

Au sein d’un couple hétéro ou homo, il est essentiel de garder en tête que “la préférence d’une personne n’est pas forcément celle de l’autre. Et c’est pareil pour le timing”, annonce d’emblée Valérie L’Heureux.

Parmi les différences majeures, on retient que certain(e)s ont:

  • Envie le matin
  • Envie le soir
  • Envie à l’heure de la sieste
  • Des positions préférées

Dans un couple, le tout est de communiquer sur ses préférences et de trouver un équilibre qui plaise aux deux. Ça, c’est pour la base…

La personne active prend le lead

Au-delà des préférences, il est courant que dans un rapport sexuel, l’un(e) donne et l’autre reçoive. “En tout cas, une personne est plus active et l’autre essaye de profiter de ce qui est en train de se passer, c’est rare qu’on soit à 50/50. Si on prend l’exemple d’un couple de deux femmes, il y en a une qui reçoit, une caresse ou une pénétration avec un objet sexuel, et l’autre qui donne. La personne active qui trouve qu’une position est agréable la choisira sans réfléchir. Et on se rend compte que les femmes sont encore dans l’acceptation. On leur répète qu’elles doivent lâcher prise, cesser d’être dans le contrôle, ce qui peut les conduire à laisser l’autre décider de la position…”.

Attention à la zone grise

Dans un couple hétéro, c’est plus souvent l’homme qui se retrouve dans ce rôle d’acteur. “En général, il décide de ce que lui trouve sympa, du timing et du déroulé de l’action. C’est en quelque sorte lui qui lance le scénario”, explique Valérie L’Heureux.

Il est essentiel de parler consentement position par position

Et dans le feu de l’action, pas toujours simple de donner son ressenti! “C’est souvent après, lors d’un débriefing, que la femme explique que la levrette, par exemple, ce n’est pas son truc, alors qu’elle vient peut-être d’avoir dix minutes de pénétration dans cette position qu’elle a trouvé détestable”. La sexologue insiste: “C’est resté dans l’imaginaire que la levrette est une position davantage aimée des hommes, mais cela correspond surtout à cette question d’actif/passif et à un consentement gris qui ne doit pas l’être. Il est essentiel de parler consentement position par position”.

Pas d’échanges de regards

Les positions en face à face permettent aussi plus facilement, par les expressions (sourire, grimace, oui et non…), de comprendre ce qui plaît ou non. “En levrette, le couple ne se regarde pas dans les yeux. Le langage non verbal n’entre donc pas en compte, c’est moins expressif, ce qui peut être un souci car il ne faut pas s’imaginer qu’un soupir, un cri ou une respiration profonde donne toutes les informations au partenaire. Il faut exprimer clairement si ça plaît, si l’autre peut continuer…”.

Peu confortable et complexant

Ce qui revient régulièrement quand une femme exprime qu’elle n’aime pas la levrette? Son inconfort et son manque d’esthétique.

“Durant une grossesse ou pas, si on a ce qu’on appelle un placenta prævia (le placenta vient se poser vers le bas par rapport à la vessie), parfois, c’est plus sensible, mais ça ne doit pas être douloureux. La douleur se ressent par contre chez les femmes atteintes d’endométriose. Il y a beaucoup de tissus cicatriciels autour de l’utérus, et là, toute position plus prenante, et il n’y a pas que la levrette, serait plus douloureuse”.

Les seins, et surtout après une grossesse, sont un sujet de complexe…

Pour ce qui est de l’esthétique, les femmes sont nombreuses à trouver que la levrette ne les met pas en valeur. “Les seins, et surtout après une grossesse, sont un sujet de complexe car ils sont moins hauts et moins fermes. Bien sûr, on parle de body positive, mais ce n’est pas simple pour une femme d’accepter que son corps change. Encore aujourd’hui, dans les canons de beauté qu’impose la société, on ne trouve pas de seins qui pendent”.

Autre complexe: le ventre. Et en levrette, on le voit davantage… “Encore une fois, une femme avec du ventre qui va vers le bas, ce n’est pas courant dans ce qui est considéré comme un canon de beauté. Et ça renforce l’idée que ce n’est pas une position qui rend jolie”, poursuit Valérie L’Heureux.

Le côté animal

“Des patientes me disent que la levrette est leur position préférée en termes de sensations. Elles aiment quand il y a une sorte de pression et de passion un peu plus bestiale. À l’inverse, d’autres considèrent que la position, animale, serait surtout fantasmée par les hommes. Avec la levrette, on retrouve la pulsion originelle, la nature dans sa pleine possession… On peut le voir de manière positive, mais l’autre pôle, souvent plus féminin, la considère comme une position moins tendre et plus agressive. Elles la renvoient à l’homme qui ne les écoute pas, qui ne pense qu’à lui, qui impose son rythme et son moment”, détaille la spécialiste.

Valérie L’Heureux conseille ici encore de communiquer, avant, pendant et après le rapport: “Ensemble, les partenaires peuvent tenter de comprendre pourquoi la levrette n’amène aucun plaisir”.

2 conseils pour apprécier le moment

Valérie L’Heureux a deux conseils pratiques pour celles qui aimeraient s’y essayer ou prendre plus de plaisir dans cette position.

  • Poser le ventre sur des coussins. On garde la position initiale mais la femme est reposée et peut donc avoir moins de complexes, mais aussi plus de résistance. L’autre peut alors avoir une poussée plus efficace.
  • Pour réduire le côté “animal”, il est possible de se retourner et de se regarder. Et si c’est trop compliqué, “se donner la main est une bonne option. Le contact d’une main sur l’autre relie davantage que des mains juste posées sur les hanches. Ce geste ajoute de la tendresse”. La personne plus active, pour ajouter de la douceur, pourra également glisser des mots tendres…

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