4 bonnes raisons de s’embrasser, selon la science
Les études scientifiques le confirment: non seulement le baiser participe à la montée du désir, mais il favorise aussi la connexion émotionnelle entre partenaires. Une pratique à très haut potentiel, à savourer sans modération.
De la première étincelle au frisson partagé, le baiser révèle les intentions, aiguise le désir, apaise les doutes, renforce l’attachement. Pourquoi cet échange de salive nous trouble-t-il autant? Derrière cet acte aussi instinctif que sensuel, la science a bien des choses à dire.
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Le baiser avec la langue est-il universel?
Le Kamasutra recense plusieurs variantes de baiser:
- Le direct: les partenaires appuient leurs lèvres en face à face.
- L’incliné: la tête penchée, chaque partenaire tend ses lèvres vers celles de l’autre.
- Le mouvant: l’un des partenaires presse entre ses lèvres la lèvre inférieure de l’autre et l’introduit dans sa bouche avec un mouvement de succion.
- Le touchant: l’un des partenaires touche les lèvres de l’autre avec la langue.
Et pourtant, le baiser n’est pas universel. Selon une étude anthropologique de 2015, seules 46% des cultures pratiqueraient le baiser à travers le monde. Pour certains peuples indigènes d’Amérique Centrale, la pratique est totalement inconnue. Chez nous, on connaît surtout le French Kiss, le baiser “avec la langue”, une expression qui aurait été popularisée au moment de la première guerre mondiale par des soldats américains surpris de voir les couples français s’embrasser fougueusement en public…
Pourquoi s’embrasse-t-on?
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a un potentiel énorme dans la montée du désir. La preuve par 4.
1. Sommes-nous compatibles?
Selon certaines théories évolutionnistes, la pratique du baiser serait une manière pour de nouveaux partenaires de tester leur capacité à engendrer une descendance en bonne santé. Voilà pourquoi on s’embrasserait beaucoup au début d’une relation: la salive échangée lors du baiser renseignerait sur le système immunitaire et la compatibilité génétique. D’autres mammifères recourent d’ailleurs aux échanges de salive: les bonobos s’embrassent pendant l’acte sexuel, mais aussi après une dispute.
Autre hypothèse sur l’origine du baiser: il viendrait de la pratique de nos ancêtres qui prémâchaient la nourriture avant de la déposer dans la bouche de leurs bébés.
Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, le baiser est bien un acte qui préside à tout rapprochement amoureux. S’il plaît, on aura souvent envie d’aller plus loin… “Dans le baiser, on sent, on goûte, on touche… Tous les sens sont mobilisés”, explique Joëlle Smets, sexologue clinicienne. C’est en joignant leurs bouches que de nouveaux amants confirment leur attirance. Délicat, passionné, entreprenant, patient, sauvage, subtil, curieux, créatif: le baiser donne souvent des indices sur la sexualité de l’autre et, surtout, attise la curiosité.
2. Un shoot anti-stress
Lors d’un baiser, plus de 19 muscles – dont 17 au niveau de la langue – sont mobilisés. Une activité qui n’a donc rien d’anodin ou d’ordinaire! Embrasser provoque d’ailleurs une tempête de réactions biochimiques.
Dans le baiser, on sent, on goûte, on touche… Tous les sens sont mobilisés.
Lors d’un baiser, nous produisons d’abord de l’ocytocine, cette hormone de l’amour et de l’attachement qui participe à faire baisser notre tension artérielle et notre rythme cardiaque. Le taux de cortisol, l’hormone du stress, va au contraire diminuer, participant à une sensation de bien-être. Les taux de dopamine et d’endorphines, si le baiser est très agréable, vont également monter en flèche, participant à la sensation de plaisir et même d’euphorie. Voilà pourquoi s’embrasser donne envie de recommencer…
3. Un facteur d’excitation
“Le baiser participe à faire monter l’excitation, explique Joëlle Smets. Il est souvent d’autant plus apprécié chez les femmes, qui ont davantage érotisé leur corps, tandis que les hommes ont encore parfois tendance à rester centrés sur leur pénis.” Le baiser est donc une pratique parfaite pour apprendre ou réapprendre à ne pas cantonner l’acte sexuel aux zones génitales. D’autant plus qu’il existe de multiples manières de s’embrasser, qui permettent alternativement de faire monter ou baisser la température, du baiser profond au simple contact entre les lèvres.
“Le baiser est une pratique importante pour se connecter sensuellement, sexuellement”, poursuit la sexologue. S’il a souvent le statut de prélude, on peut aussi donner au baiser toute sa place pendant qu’on fait l’amour ou après. De même, s’embrasser lorsqu’on sait qu’on ne pourra pas aller plus loin tout de suite – dans la rue, dans des endroits publics – peut participer à entretenir le désir.
4. Une connexion émotionnelle
Avec le temps, les petits bisous à la va-vite remplacent parfois les longs baisers langoureux… “Dans une relation de couple, on a tendance à oublier cette pratique alors qu’elle a toute son importance puisqu’elle permet d’être à la fois dans l’émotion et la sensualité”, souligne Joëlle Smets. Ne plus vouloir embrasser ou être embrassé par l’autre peut d’ailleurs être un signal d’alarme plus inquiétant que de ne plus vouloir faire l’amour. En effet, alors qu’il est possible d’avoir un rapport sexuel “mécanique”, difficile d’en faire autant pour le baiser, qui nécessite un véritable lâcher-prise. “Bien sûr, il faut aussi pouvoir communiquer sur ce qu’on aime ou pas, tout en respectant l’autre et en ne l’agressant pas. Savoir dire ‘j’aime plutôt ce mouvement de la langue’… Échanger est la clé d’une belle relation“, rappelle la spécialiste.
Certaines personnes peuvent aussi ne pas apprécier le goût de la salive de leur partenaire, par exemple si celui-ci est fumeur. “Dans ce cas, on peut prendre un morceau de chocolat, des bonbons à la menthe…”, conseille la sexologue qui encourage à ne pas se passer de cette pratique. “Les études montrent que plus on s’embrasse, plus on se sent satisfait de la relation au niveau émotionnel”, souligne-t-elle encore.
À lire
La puissance sexuelle des femmes, Joëlle Smets, éd. Kennes
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