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Viol: la démarche qu’on devrait tous connaître

Par Justine Leupe

En état de choc, il est difficile de savoir quelle démarche entreprendre après un viol. Se rendre à la police? À l’hôpital? Avant même de penser à la plainte ou aux soins médicaux, certains gestes sont primordiaux.

Depuis ce lundi 11 octobre, deux cafés ixellois (le El Café et le Waff) sont mis en cause dans des affaires de viols et d’agressions sexuelles. Les langues se délient, une dizaine de jeunes femmes témoignent, via les réseaux sociaux, de leurs viols. Le modus operandi semble être à chaque fois le même: les victimes sont droguées au GHB (une drogue qui agit sur les endorphines et qui a l’effet d’un sédatif et d’un anesthésiant) par un serveur des établissements pour qu’ensuite cet employé ou quelqu’un d’autre viole ou agresse sexuellement la victime. Le parquet de Bruxelles a indiqué qu’une enquête était ouverte: celle-ci rassemble plusieurs plaintes pour des faits de viols et d’attentat à la pudeur.

L’occasion de faire un focus sur les démarches administratives et médicales à entreprendre, mais aussi de rappeler ce qu’est un viol?

Quelle démarche entreprendre après un viol?

Vous avez été victime de viol et vous ne savez pas quoi faire? Voici les démarches que vous pouvez entreprendre.

Juste après votre agression:

  • Pensez avant tout à vous mettre à l’abri: chez un ami, chez un proche… Ne restez pas seul(e) et entourez-vous des personnes qui vous aiment.
  • Il est nécessaire de garder le plus de preuves possible: évitez donc de vous laver avant de faire les examens, afin que les traces soient toujours visibles lors de prélèvement.
  • Conservez également les vêtements que vous portiez dans un sac en tissu ou en papier (le plastique fait disparaître les preuves plus rapidement). Ces vêtements pourront aider à identifier l’agresseur s’il est inconnu.
  • Faites de même avec le linge de maison qui a pu être souillé…

Endéans les 72h après le viol, que vous déposiez plainte ou non, il est indispensable de vous rendre chez un médecin ou dans un hôpital:

  • Des tests de dépistages de maladies et/ou infections sexuellement transmissibles seront réalisés.
  • Vous recevrez les traitements médicaux adéquats (contraception d’urgence, vaccins, soins…).
  • Des preuves seront prélevées. Même si vous ne déposez pas de plainte immédiate, vous pouvez demander un prélèvement appelé “Set d’Agression Sexuelle”. Au-delà de 72h, les preuves s’estompent fortement.

Attention que ces preuves peuvent uniquement être prélevées par un médecin légiste. “Il est donc recommandé de se rendre dans un hôpital et de préciser qu’un dépôt de plainte est envisagé, afin qu’un médecin agréé se charge de l’examen”, précise la Fédération des Centres de Planning Familial. Se rendre chez son généraliste reste une très bonne alternative car “la victime peut demander un certificat médical attestant des violences, qui peut lui être délivré par tous les médecins. Il pourra lui servir de preuve d’incapacité de travail et lui sera utile si elle souhaite par la suite déposer une plainte”.

Comment porter plainte?

Pour déposer plainte, il faut se rendre dans un commissariat de police ou directement au Parquet du procureur du Roi. Si aucune blessure grave physique n’est à déplorer et ne demande de soins médicaux, la victime peut se rendre d’abord aux autorités compétentes pour porter plainte. La police la redirigera ensuite vers un hôpital qui prodiguera les premiers soins et les prélèvements.

Plus d’infos: violencessexuelles.be

Qu’est-ce qui définit un viol?

La loi du 4 juillet 1989 définit le viol comme “tout acte de pénétration sexuelle de quelque nature qu’il soit et par quelque moyen que ce soit, commis sur une personne qui n’y consent pas” (article 375 du Code pénal). Le non-consentement est qualifié par un acte imposé par “la violence, la contrainte, la ruse, ou encore lorsque l’acte a été rendu possible suite à une infirmité ou à une déficience physique ou mentale de la victime (article 375 al. 2 du Code pénal)”, nous apprend la Fédération des Centres de Planning Familial.

Un rapport forcé au sein d’un couple est un viol

Pour résumer: un viol, c’est toute pénétration, vaginale, anale ou buccale, imposée sans consentement, au moyen d’une partie du corps ou d’un objet par l’auteur des faits sur une victime. Une personne est non consentante si elle est ivre, droguée, endormie ou en incapacité mentale d’avoir une relation sexuelle. Rappelons également qu’un viol peut être commis au sein d’un couple.

Un rapport avec un mineur sexuel, même consenti, est un attentat à la pudeur

À noter qu’on définit comme viol “tout rapport sexuel avec un(e) jeune de moins de 16 ans, c’est-à-dire un(e) mineur(e) sexuel(le), qu’il y ait consentement ou non”, lit-on sur le site de la Fédération des Centres de Planning Familial des FPS. “Toutefois, le cadre légal prévoit une exception: si un(e) jeune ayant entre 14 et 16 ans consent “volontairement et consciemment” à avoir des relations sexuelles, ce n’est pas considéré comme un viol, malgré qu’il/elle soit mineur(e), mais bien comme un attentat à la pudeur”.

Les numéros à contacter et adresses où se rendre:

  • La ligne d’écoute gratuite et anonyme SOS Viol: 0800/98.100 (du lundi au vendredi de 8h à 18h) ou via le chat sosviol.be (lundi et vendredi de 17h à 21h et le mercredi de 18h à 18h)
  • Les centres de prise en charge des violences sexuelles (320, rue Haute, 1000 Bruxelles – 02/535.45.42 et rue de Gaillarmont 600, 4030 Liège – 04/367.93.11)
  • www.violencessexuelles.be

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