cycle menstruel
Le cycle menstruel influence non seulement la fertilité, mais aussi l'humeur, le sommeil, l'énergie et la cognition. © Chermiti Mohamed/Unsplash

J’ai testé pour vous: me calquer sur mon cycle menstruel

Et si on arrêtait de lutter contre notre corps? J’ai décidé d’écouter mon cycle menstruel comme on suit les saisons: en y adaptant mon rythme, mon travail et mes loisirs. Fatigue, motivation, productivité… Je vous raconte ce que ça a changé.

“Il y a quelques années, j’ai troqué la pilule pour un stérilet en cuivre, nous raconte Justine, journaliste, la trentaine. J’ai alors redécouvert mon cycle au naturel, avec son lot de symptômes: ballonnements, sautes d’humeur, fringales, mais aussi pics d’énergie et moments de clarté mentale. J’ai découvert que certains de mes symptômes revenaient de manière cyclique, en fonction de mes menstruations. Ce n’est évidemment pas qu’une impression: selon le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), le cycle menstruel influence non seulement la fertilité, mais aussi l’humeur, le sommeil, l’énergie et la cognition.”

Nos saisons intérieures

Des chercheurs californiens ont observé, via IRM, que les hormones du cycle provoquent des modifications temporaires du cerveau, notamment dans les zones liées à la mémoire et aux émotions. Autrement dit, chaque mois, nous traversons nos propres saisons intérieures; l’hiver (les règles), le printemps (la phase folliculaire), l’été (l’ovulation) et l’automne (la phase lutéale, post-ovulation). “Petit à petit, j’ai tenté d’adapter mon quotidien à ces phases. Voici comment j’ai procédé et ce que ça a changé.”

Hiver: jours 1 à 5, les règles et l’art de ralentir

Ce que dit la science: La chute de la progestérone et des œstrogènes déclenche les règles. Cet arrêt brutal de sécrétion d’hormones entraîne une baisse d’énergie. En plus des règles, les hormones du cycle précédent doivent être évacuées ou recyclées. Ceci génère un travail supplémentaire pour les émonctoires, les organes de nettoyage du corps, notamment pour le foie, les reins et la peau.

Ma vie en fonction: “Avant, j’avais tendance à faire comme si de rien n’était: continuer à carburer au travail, accepter les soirées, forcer malgré les crampes. Mais désormais, je me mets consciemment en mode ‘hiver’: je ralentis, je ne me force pas à faire du sport (uniquement du yoga doux), je dors suffisamment et j’en profite pour me replier un peu sur moi-même en bouquinant, et en privilégiant les séries sous un plaid plutôt que les mondanités. J’essaye aussi de limiter ma consommation d’alcool, car je sais que cela me fatigue beaucoup plus qu’en temps normal.

Printemps: jours 6 à 13, la phase folliculaire et le retour de l’énergie

Ce que dit la science: Cette phase commence alors que les ovaires se lancent dans la création d’un nouvel ovule. Les ovaires se remettent à sécréter des œstrogènes, ce qui a pour effet de booster l’énergie, la concentration et l’humeur.

Ma vie en fonction: “Je profite désormais pleinement du retour de l’énergie. Je reprends le sport, j’accepte les propositions de sortie, je planifie des réunions au travail ou les projets qui me demandent de sortir de ma zone de confort.”

Été: jours 14 à 16, l’ovulation ou la période où tout semble facile

Ce que dit la science: L’ovaire libère un ovocyte et commence à sécréter de la progestérone, sous l’effet de l’hormone lutéinisante (LH). On se sent sociable, séduisante et forte.

Ma vie en fonction: “C’est la période la plus jouissive du cycle… Je me sens pleine d’énergie, plus charismatique, plus enthousiaste. Alors j’en profite au maximum. Je suis plus productive pour tout: j’ai la sensation de pouvoir déplacer des montagnes donc je remplis mon agenda de dîners entre copines, rendez-vous importants, défis sportifs…”

Automne: jours 17 à 28, la phase lutéale et le moment du tri

Ce que dit la science: Pendant cette période, les taux de progestérone et d’œstrogènes chutent fortement, ce qui impacte les neurotransmetteurs comme la sérotonine (l’hormone du bien-être). C’est là que souvent débarquent les symptômes du SPM (syndrome prémenstruel): fatigue, irritabilité, hypersensibilité.

Ma vie en fonction: “Moi qui me flagellais pour ‘être à fleur de peau’ avant mes règles, j’ai décidé d’accepter cette phase comme un automne: un moment pour ralentir, trier, dire non aux sollicitations, être davantage dans l’introspection et la réflexion. Je fais en général de manière très intuitive du tri: dans ma boîte mail, ma garde-robe, mes placards… mes contacts sociaux. C’est un moment où je refuse les soirées qui me tentent moyennement, où j’essaye également de ne pas poser de choix trop important ou d’initier des conversations difficiles qui seraient trop rapidement source de conflits, car je remarque que je gère moins bien mes émotions.”

Le bilan: est-ce que ça change vraiment la vie?

On ne peut pas parler de révolution spectaculaire, mais plutôt d’une sensation de fluidité, de respect de soi, nous dit Justine, “comme si j’arrêtais enfin de tirer sur la corde”.

Respecter son énergie

“En m’adaptant aux ‘saisons’ de mon cycle, j’ai mieux respecté mon énergie (et donc évité les craquages), moins culpabilisé de ralentir certains jours, optimisé les moments de forme pour mes projets professionnels et personnels et mieux compris mes humeurs (et évité de me disputer pour rien à cause du SPM). En acceptant de ralentir, pendant mes règles, j’ai découvert que je récupérais mieux et que je repartais plus vite une fois celles-ci terminées. Surtout: c’était une période durant laquelle je tombais souvent malade, si je continuais mon rythme effréné habituel. Moins de lutte, plus d’écoute. La clé? Ne pas culpabiliser de ne pas être au top ces jours-là.”

Être plus connectée

“Et surtout: je me sens plus connectée à mon corps, au lieu de le subir. Alors, bien sûr, ce n’est pas toujours simple: le travail, la vie sociale, les enfants (si vous en avez) ne permettent pas toujours de se plier à nos hormones. Il faut aussi apprendre à connaître les symptômes liés à votre propre cycle, car ils peuvent varier fortement d’une femme à l’autre. Pour commencer, je vous conseille de noter votre cycle pendant un mois: règles, énergie, humeur. Vous verrez vite apparaître un schéma. Il existe des applis (Clue, Flo, Moody) qui permettent de suivre tout ça facilement. Finalement, écouter son cycle, c’est un peu comme écouter sa météo intérieure: il ne fait pas toujours beau, mais on peut choisir de s’adapter pour mieux vivre chaque jour.”

Et sous contraception?

La plupart des pilules empêchent l’ovulation et donc les variations hormonales. Mais avec les pilules progestatives (sans œstrogènes), le stérilet hormonal, l’implant sous-cutané ou encore les progestatifs injectables, l’ovulation est maintenue dans 50% des cas, ce qui signifie que les différentes hormones du cycle continuent à être sécrétées. Même sous contraceptif hormonal, certaines femmes ressentent les différentes énergies du cycle.

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