
Comment réagir aux critiques avec classe? Décryptage et exemples
Elle pique parfois, elle tombe mal souvent… Et pourtant, bien formulée, une critique peut vraiment faire avancer. L’essentiel? Savoir faire le tri et lire entre les lignes. Petit guide pratique.
Qu’elle soit justifiée ou non, bienveillante ou maladroite, une critique nous prend souvent au dépourvu. Et dans ces moments-là, difficile de garder son sang-froid… Pas question pourtant de réagir à chaud sans réfléchir, ni même de tout encaisser sans rien dire. Il existe des clés pour accueillir la critique avec discernement et y répondre avec élégance.
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“La critique peut ébranler, voire dévaster”
“Très souvent, on les reçoit comme une attaque, parce qu’elles sont énoncées sous forme de reproches ou de jugements”, explique Alexandra Janssens, psychologue clinicienne et sophrologue au centre Take Care à Ixelles. “‘Tu es toujours en retard, j’en ai marre’, ce genre de formulations vient nous remettre profondément en question dans ce que nous sommes. Alors que si la critique était formulée de manière non violente (avec un ‘J’aimerais que nous avancions sur ce dossier, peux-tu être à l’heure la prochaine fois?’), on aurait à cœur de s’améliorer.” Prises en faute, nous piquons alors un fard, répondons par un balbutiement inaudible ou une justification qui nous enfonce. Et quand les larmes montent face à ce que l’on ressent comme une injustice, nous sommes immédiatement cataloguées: “Tu es susceptible, on ne peut rien te dire!”
“La vérité, c’est que beaucoup de remarques sont illégitimes, sournoises, mais aussi dévalorisantes, agressives voire juste méchantes!”, fustige de son côté Laurie Hawkes, psychologue clinicienne et psychothérapeute. Et de poursuivre: “Si l’on manque de confiance en soi au départ, la critique peut véritablement ébranler, voire dévaster!”
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Mode d’emploi pour répondre aux critiques
Mais alors, comment faire pour ne pas se laisser déstabiliser? Comment répondre avec classe, sans se laisser trop affecter?
1. Garder son calme et différer sa réponse
Tout d’abord, ne cherchez pas à contre-attaquer. Ce qui vous est lancé n’est certes pas plaisant à entendre, mais recèle peut-être un fond de vérité: au fond, quel est le message que l’on essaie de vous faire passer? “Plus on tente de se justifier, plus on répond à l’accusation par une réplique violente, moins on écoute l’autre”, souligne Alexandra Janssens. Alors accueillez ce qu’on vous dit, sans être sur la défensive et donnez-vous du temps pour l’analyser. Ensuite, posez-vous les bonnes questions: ce que l’on me reproche est-il vrai? Est-ce quelque chose qui peut m’aider à progresser? Qu’est-ce qui se joue dans cette remarque, entre moi et l’autre?
On reçoit les critiques comme une attaque, parce qu’elles sont énoncées sous forme de reproches ou de jugements.
Revenez ensuite vers votre interlocuteur, en lui montrant que vous avez entendu sa demande, que vous allez la prendre en compte. Si toutefois, vous ne vous reconnaissez pas dans ce qui est dit, n’hésitez pas à poser des questions pour clarifier la situation. En faisant cela, vous rétablissez l’équilibre dans l’échange: vous ne vous laissez pas submerger par ce jugement négatif, mais reprenez le contrôle de vos émotions tout en demandant à l’autre de prendre ses responsabilités!
“S’il n’est pas capable de préciser sa pensée, cela signifie qu’il cherchait peut-être à vous déstabiliser ou à se valoriser en vous rabaissant, avance Laurie Hawkes. Dans ce cas, vous êtes en droit de riposter ou d’adopter la technique ‘plumes de canard’ (la remarque vous glisse alors dessus…), si vous voulez éviter l’affrontement.”
2. Tirer parti des remarques constructives
Si certaines remarques sont si douloureuses, c’est aussi parce qu’elles viennent pointer, avec justesse, certaines de nos défaillances ou faiblesses. Le moment n’est-il pas venu de les considérer avec honnêteté, pour tenter de vous améliorer? “Une bonne critique, c’est une remarque précise, argumentée, utile, qui ne nous enferme pas, porte sur des faits et n’attaque pas la personne”, définissent les spécialistes. Elle peut donc être positive si elle provoque un déclic nous menant vers le changement.
Prenez ainsi du temps pour digérer la critique, avant de la transformer en outil de réflexion et de progression. Rien ne vous empêche de revenir une seconde fois vers l’autre en affichant votre bonne volonté, votre ouverture, votre désir d’avancer. Car le but d’une critique positive est avant tout de dénouer une situation, de mieux collaborer ou vivre ensemble à l’avenir: pour porter ses fruits, elle doit donc déboucher sur une recherche conjointe de solutions.
3. Réagir avec classe: de bons exemples
Un commentaire qui pique? Une réflexion mal placée? Inspirez, expirez… et piochez dans ces réponses pleines de finesse.
- De la part d’un(e) supérieur(e): “Votre manque d’organisation est incroyable! Avec vous, tout prend 3 fois plus de temps que prévu!” Réaction: n’opposez pas de résistance. “J’entends que vous n’êtes pas en accord avec les délais que je mets en place. Pour le prochain, pouvons-nous estimer ensemble un délai réaliste?”
- De la part de votre mère: “Eh bien, pour une fois, c’est propre chez toi!” Réaction: répliquez avec humour, en faisant “l’idiote”: “Très contente que ça te plaise, Maman!”
- De la part de votre partenaire: “De toute façon, tu passes ton temps à te plaindre. Tu es négative, c’est fatigant!” Réaction: exigez une clarification. “Peux-tu me donner des exemples de situations où tu m’as trouvée négative?”
- De la part d’une copine: “Tu devrais faire plus de cardio, ça te ferait du bien! Moi tu sais, je me suis mise à la course, au vélo, à la marche et patati et patata…” Réaction: ignorez son côté donneuse de leçons: “Bravo, quel courage. Tu m’inspires!”
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La peur de l’autre: surmonter l’anxiété sociale, Laurie Hawkes, éd. Eyrolles
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