
Surmonter les épreuves: le profil de celles qui savent rebondir
Certaines personnes semblent traverser les épreuves de la vie avec une force étonnante, là où d’autres peinent à garder la tête hors de l’eau. Comment expliquer cette différence? Le psychologue Tim T. Stroobandt nous éclaire sur les ressources intérieures qui permettent de rebondir, et parfois même de se transformer.
Une rupture, un deuil, un licenciement… Les épreuves, petites ou grandes, jalonnent nos vies. Si elles peuvent nous mettre à terre, elles offrent aussi, parfois, une occasion de grandir. Mais pourquoi certains semblent-ils mieux armés que d’autres pour surmonter les épreuves de la vie? “La capacité à rebondir dépend de nombreux facteurs: notre histoire personnelle, l’éducation que nous avons reçue, le regard de ceux qui nous entourent”, explique le psychologue Tim T. Stroobandt. Bonne nouvelle: cette force intérieure n’est pas réservée à quelques privilégiés. Elle se cultive, s’apprend, et peut transformer profondément notre rapport à la vie.
Transformer les épreuves en opportunités constructives
En théorie, nous sommes toutes et tous capables de surmonter les épreuves. Mais en réalité, tout dépend de notre parcours de vie, de notre entourage, et du soutien que l’on reçoit. Surmonter une difficulté, c’est réussir à transformer ce que l’on traverse en quelque chose de constructif. “Certaines personnes y parviennent plus facilement, car dès l’enfance, elles ont appris à croire en elles, constate Tim T. Stroobandt. D’autres ont été fragilisées, peu écoutées, peu valorisées… Ce n’est pas une question de faiblesse, mais de conditions.” Bonne nouvelle: cette capacité de résilience peut évoluer: on se découvre alors bien plus fort qu’on ne l’imaginait, dans un environnement qui nous soutient.
Voir positivement les accomplissements
L’entourage joue un rôle essentiel. Un simple regard bienveillant peut tout changer. “Quand quelqu’un vous dit: ‘Tu t’en sors bien’, ‘Tu es fort’, ‘Je te vois’, explique le psychologue, ça peut débloquer quelque chose de profond. Dans mon cabinet, je rencontre souvent des femmes qui ont déjà accompli énormément… mais ne le voient pas. Parce qu’on vit avec soi-même tous les jours, on oublie de mesurer ses progrès. Parfois, il suffit d’un autre regard (celui d’un proche, d’un thérapeute, d’un collègue…) pour faire émerger une prise de conscience.”
Le courage, un muscle à travailler
Le courage lui-même se travaille. Un peu comme un muscle: plus on l’utilise, plus il se renforce. Et cela commence par de tout petits actes au quotidien: oser dire non, demander de l’aide, poser ses limites, ou simplement raconter ce qu’on vit. “Dès qu’une personne commence à dire: ‘Voilà ce que j’ai traversé et comment je m’en suis sortie’, elle devient actrice de son récit. C’est déjà un pas vers la transformation.”
L’homme qui déplace une montagne commence par déplacer les petites pierres.
Car face à une épreuve douloureuse, il faut pratiquer la théorie des petits pas. Tim T. Stroobandt répète souvent ce proverbe: “‘L’homme qui déplace une montagne commence par déplacer les petites pierres.’ Rien que se préparer, réfléchir, c’est déjà poser une action. Il ne faut pas sous-estimer la force des petites victoires: un appel passé, un rendez-vous pris, un mot confié à quelqu’un… Et surtout, garder un cap, même lointain. C’est ce qui donne un sens au mouvement, même minime.”
Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort?
Face à une épreuve, on a tendance à dire: “Ce qui ne tue pas rend plus fort.” Est-ce si vrai? “Oui, répond le psychologue, mais seulement si on parvient à s’approprier l’épreuve, à comprendre ce qu’elle nous a appris, à en tirer quelque chose pour la suite. Sinon, elle peut rester une blessure ouverte. Raconter son histoire, que ce soit par la parole, l’écriture ou l’art, permet d’extérioriser, de comprendre, de donner du sens. C’est un acte profondément thérapeutique et parfois libérateur.”
Inculquer la résilience à nos enfants
Cette capacité à rebondir, on voudrait bien l’inculquer à nos enfants. Mais comment faire? “Le meilleur outil, répond notre psy, c’est de donner du sens. Leur faire comprendre que la vie n’est pas linéaire, qu’il y a des hauts et des bas, et que chaque difficulté peut leur apprendre quelque chose. Pas besoin de dramatiser. Il suffit de les rassurer, en leur disant qu’ils ont en eux les ressources nécessaires pour affronter les épreuves. Un jeune enfant ne comprendra peut-être pas tous les mots, mais il retiendra qu’on a cru en lui.”
Tips pour rebondir:
Se reconstruire: surmonter les épreuves de la vie et s’épanouir, Moussa Nabati, Pocket.
Texte: Gwendoline Cuvelier
Vous aimerez aussi:
Recettes, mode, déco, sexo, astro: suivez nos actus sur Facebook et Instagram. En exclu: nos derniers articles via mail.