Elles ont relevé un grand défi en 2025
Alors que 2025 s’achève, l’heure du bilan a sonné pour certaines. Notamment pour Joy et Gaëlle qui ont relever un grand défi cette année. Deux femmes, deux histoires inspirantes portées par un même élan : se réinventer et s’écouter enfin.
La fin de l’année est souvent un moment propice pour faire le bilan de l’année écoulée. S’il peut être mi-figue, mi-raisin pour certaines, d’autres clôturent l’année en fanfare. C’est le cas de Joy, qui vient de terminer un master en psychologie clinique, et de Gaëlle, qui, après avoir vécu une rupture un mois avant son accouchement en 2024, a réussi à se relever et à se remettre au centre de sa vie en 2025. Elles nous parlent de ce défi qu’elles ont relevé haut la main.
Joy: “À 42 ans, j’ai décroché mon diplôme de psychologue clinicienne”
Joy, 42 ans, avait toujours eu envie d’étudier la psychologie. Mais à 18 ans, n’osant pas franchir le pas, elle avait opté pour le journalisme et la communication, puis pour un master en relations internationales et une agrégation. Elle a finalement décidé de lancer en 2020, à 37 ans. Ce qu’elle n’avait pas imaginé, c’est qu’en plus de combiner études et travail, elle aurait une autre occupation prenante: celle de jeune maman.
Ancienne membre des Red Panthers (l’équipe nationale féminine de hockey sur gazon) jusqu’en 2014, elle était devenue coach pour des équipes de haut niveau, hommes et femmes, tout en travaillant pour la Fédération internationale et européenne de hockey. “Je trouvais qu’on n’accordait pas assez de place au soutien psychologique des joueurs, explique-t-elle. On parlait physique, tactique et technique, comme si le mental n’existait pas.
Ayant moi-même été joueuse, j’avais été profondément marquée par les coachs qui m’avaient soutenue psychologiquement, ceux qui m’avaient aidée à grandir en tant que personne. Pour moi, prendre soin de mes joueurs était une évidence. Et comme je suis perfectionniste, j’ai décidé d’entreprendre des études de psychologie clinique en 5 ans.”

5 ans en cours du jour
Déjà en possession de 2 masters, Joy a pu être dispensée des cours généraux en 1re et 2e Bac. Pour le reste, c’était cours en journée comme tout le monde. “En tant que coach, je travaillais surtout le soir, ce qui me permettait de tout concilier. Et quand ce n’était pas possible, je rattrapais les cours avec les notes des autres étudiants.
La Fédération m’a toujours encouragée dans mes études, mais je n’ai jamais demandé de traitement de faveur. Je voulais prouver que je pouvais y arriver seule. Ma famille, elle, a été d’un soutien incroyable: sans elle, je n’y serais jamais arrivée.”
Autre atout: son passé d’athlète de haut niveau. “Je sais ce que discipline, rigueur et organisation signifient quand on vise un objectif. Et puis, j’avais une motivation en béton!” Joy en est persuadée: on n’a qu’une vie, et il faut suivre ses rêves. “Quand on est aligné avec ce qu’on aime, tout devient plus simple”, dit-elle.
Vous pouvez me tutoyer!
Drôle d’expérience de retrouver la vie de campus après tant d’années. “Je me souviens avoir demandé à une jeune étudiante où se trouvaient les valves. Elle ne savait même pas ce que c’était! À présent, tout est digitalisé. Dans les auditoires, les étudiants tapent sur leur ordinateur, tout en surfant sur Insta et en répondant à leurs messages sur WhatsApp. J’utilise évidemment mon ordinateur, mais pour les notes, j’aime écrire à la main: je trouve que cela permet déjà une certaine mémorisation.”
Joy faisait partie des étudiants les plus âgés, même si – et c’est propre à la psycho –, elle n’était pas la seule. “Les étudiants plus mûrs s’installaient souvent dans les 1ers rangs, et posaient mille questions à la fin des cours, au grand désespoir des plus jeunes! J’ai sympathisé avec des gens de mon âge, mais aussi avec des plus jeunes. Au début, j’étais un peu la ‘sage’ du groupe. D’ailleurs, ils me vouvoyaient. J’ai dû leur dire: ‘Eh les gars, ça suffit, vous pouvez me tutoyer!’”
La plus belle nouvelle du monde
Joy reconnaît néanmoins que sa vie est diamétralement opposée à celle des étudiants plus jeunes. “Le décalage se voyait surtout lors des travaux de groupe: je faisais de mon mieux pour ne pas les pénaliser, mais c’était vraiment compliqué pour moi d’être libre en même temps qu’eux.” Au niveau mémorisation et méthode de travail, par contre, elle était parfaitement rodée. “L’avantage que j’avais, c’est que ce que j’apprenais le matin, je pouvais l’appliquer directement le soir sur le terrain. C’était très stimulant. J’ai toujours aimé étudier – au point que c’est devenu une blague familiale: combien d’études vas-tu encore entreprendre? J’ai promis de me calmer… pour quelques années.”
Ce que j’apprenais en journée, je l’appliquais le soir sur le terrain.
En 2023, alors qu’elle venait en plus de décrocher un job dans sa boîte actuelle, active dans le sport de haut niveau et le monde de l’entreprise, Joy est tombée enceinte. “Avec ma compagne, nous essayions depuis longtemps d’avoir un enfant. C’était un petit miracle. La plus belle nouvelle du monde, en fait. Ma grossesse a été merveilleuse, presque sans nausées. Comme la césarienne avait été programmée, j’ai pu m’organiser en amont. Oscar a été un bébé très cool à tous points de vue dès le début.”
Tu l’as fait, cocotte!
Mais Joy l’avoue: tout n’a pas été facile pour autant. “Certes, je suis quelqu’un qui aime bouger, apprendre, foncer… Mais certains jours, je me demandais quand même pourquoi je m’infligeais tout ça. Il y a eu des doutes, évidemment. Mais si c’était à refaire, je le referais sans hésiter.”
En septembre dernier, Joy a obtenu son diplôme. “On a organisé une grande fête lors de la remise de mon mémoire et, cerise sur le gâteau, je suis partie 3 jours seule en Italie pour me ressourcer et pouvoir me dire: ‘Yes, tu l’as fait, cocotte!’”
Depuis la fin de ses études, la nouvelle psychologue a un poids en moins sur les épaules. “Avant, j’avais toujours cette petite voix qui me disait: ‘Tu ne devrais pas être en train d’étudier?’”
Ses projets pour 2026? Développer le soutien mental auprès des jeunes athlètes, tout en prenant soin de sa bulle familiale. Et peut-être relever un autre défi: “Face à l’actualité mondiale désespérante, j’ai envie d’essayer, à ma toute petite échelle, de contribuer à un monde meilleur pour mon fils.”
Gaëlle, 41 ans: “Je me suis relevée d’une rupture”
Quand son compagnon l’a quittée en septembre 2024, alors qu’elle était enceinte de 8 mois, Gaëlle, 41 ans, s’est effondrée. Et pourtant, un an plus tard, elle l’affirme: elle est à nouveau heureuse.
“Notre 3e enfant était désiré. Nous étions ensemble depuis 8 ans et il y avait beaucoup d’amour entre nous. Mais aussi beaucoup de tensions. Nous avions traversé une épreuve: la tumeur au foie de notre aîné 4 ans plus tôt. Mon compagnon travaillait beaucoup, sortait souvent. Je faisais de mon mieux pour tout gérer, convaincue qu’un couple doit tenir coûte que coûte. Mes parents, ensemble depuis leurs 17 ans, en étaient la preuve vivante.”
Cet été-là, Gaëlle part en vacances avec les enfants pour laisser de l’espace à son compagnon. Mais cela ne suffit pas. “Début septembre, il m’a dit qu’il préférait qu’on se sépare. Je n’avais rien vu venir. Une séparation 3 semaines avant mon accouchement… c’était impensable. Je croyais qu’il allait revenir à la raison. Mais non: il était sûr de lui, comme s’il avait longuement mûri sa décision. En réalité, il voyait déjà quelqu’un d’autre. Je l’ai appris 2 semaines plus tard (4 jours avant mon accouchement). J’étais complètement dévastée. Je ne dormais plus, je ne mangeais plus. Comment gérer une trahison, une séparation, un accouchement et le deuil de ma famille idéale en même temps?”

Un drame à chaque accouchement
Inquiète pour son bébé, Gaëlle lui parle beaucoup pendant cette période-là. “Je lui disais: ‘Ne t’inquiète pas, tout va bien se passer, tu peux venir.’ J’ai aussi consulté une kinésiologue, une coach. J’ai même fait une constellation familiale, car à chacun de mes accouchements, j’avais vécu un drame: le décès de mon beau-père lors du 1er, l’opération de mon fils 4 jours avant le second et cette séparation pour le 3e. J’avais envie de comprendre cette malédiction et de mettre tout en place pour tenir le coup.”
Installée chez ses parents avec ses enfants, elle ressent les premières contractions 2 jours plus tard. Elle appelle son compagnon. “De rage, je lui avais interdit d’assister à l’accouchement. Mais le moment venu, je n’ai pas voulu les priver, lui et notre fils, de cet instant merveilleux. Il est arrivé une heure avant l’accouchement et malgré les circonstances, nous avons réussi à créer une bulle d’amour autour de notre petit Charlie. Il venait chaque jour à la maternité avec les enfants. De l’extérieur, on aurait pu croire à une famille unie.”
Une véritable armée
Gaëlle passe les 6 semaines suivantes chez ses parents. Et là, une véritable armée se mobilise: ses parents, ses sœurs, mais aussi son incroyable groupe de copines. “Je n’avais pas demandé d’aide, car j’en suis incapable, mais elles ont pris les choses en main. Elles ont créé un tableau Excel: qui venait m’aider le matin, qui venait prendre les enfants pour les emmener à l’école ou les occuper le week-end, qui apportait des petits plats… Quand je suis rentrée chez moi, elles avaient rangé, nettoyé, rempli le frigo, décoré avec des bougies, des fleurs, une banderole… Je savais que j’avais des amies, mais je n’imaginais pas à quel point elles seraient là. Leur solidarité a été un tremplin pour moi. Elles m’ont appris à exprimer mes besoins, à oser demander de l’aide. Peu à peu, j’ai recommencé à penser à moi.”
3 semaines après l’accouchement, le couple entame une médiation familiale. “L’avantage, c’est que les enfants étaient relativement petits. Cela a été un peu plus compliqué pour notre grand, déjà plus sensible à la base. Il y a eu beaucoup de pleurs et de frustrations au début. Surtout que les 1ers moments de garde alternée ont été très compliqués.” Pour son compagnon, c’est en effet la 1re fois qu’il s’occupe vraiment d’eux. “Il arrivait souvent en retard, les enfants allaient coucher tard, ils étaient perturbés, car ils faisaient des activités dont ils n’avaient pas l’habitude… J’ai dû apprendre à lâcher prise.”
Propriétaire de ma maison
La jeune femme profite de ces moments avec Charlie pour se reposer et recharger ses batteries. Petit à petit, son compagnon trouve lui aussi son rythme. “Aujourd’hui, il est un bien meilleur papa qu’avant, reconnaît-elle. Il a adapté ses horaires. Il s’implique, veille à leur sommeil, à leur alimentation… Nous sommes devenus des co-parents qui travaillent ensemble, dans l’intérêt des enfants.”
Je crois qu’il a fallu cet électrochoc pour que je réalise qu’on avait été trop loin dans la mésentente.
Depuis septembre, les co-parents ont opté pour un régime 2-5-5: Gaëlle prend les 3 enfants les lundis et mardis, ils vont chez leur papa les mercredis et jeudis, et les week-ends alternent. Les anniversaires sont fêtés en commun. Et un an jour pour jour après la séparation, Gaëlle a pu racheter sa part de la maison.
“Nous n’avons jamais reparlé de tout ce qui s’est passé, dit-elle, mais j’ai fait le travail nécessaire, avec une coach, pour ne plus nourrir de colère. Je me rends compte aujourd’hui que je vivais une relation déséquilibrée, pleine d’attentes et de frustrations. Nous nous sommes fait beaucoup de mal. Je crois qu’il a fallu cet électrochoc pour que je réalise qu’on avait été trop loin dans la mésentente, trop loin dans le dépassement de mes limites.”
Un équilibre plus joyeux
Pour la jeune maman, 2025 a clairement été une renaissance après la tourmente. “Je me remets au centre, j’écoute mes besoins, mes envies, mes émotions. La garde alternée m’offre du temps pour moi et me permet d’être plus apaisée quand je retrouve mes enfants. Notre équilibre est plus joyeux, plus simple, plus juste qu’avant.” Elle l’avoue: elle est nettement plus heureuse aujourd’hui. “Je n’aurais jamais imaginé en arriver là un an plus tard. Je suis fière de ma reconstruction, de cette paix retrouvée. Et cette fierté me permet d’aborder 2026 avec beaucoup plus de confiance et de sérénité.”
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