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Comment partager la charge contraceptive entre l’homme et la femme?

Par Justine Leupe

La pilule, le stérilet, l’anneau, le préservatif, le patch… Le mot contraception est féminin, coïncidence? Pas si sûr! En effet, la grande majorité des moyens de contraception sont pris par des femmes. Une charge mentale non négligeable, qui peut se réduire si l’homme s’implique davantage, autant médicalement, financièrement que psychologiquement.

Prix, temps, douleurs… Les conséquences de la contraception sont nombreuses et loin d’être réjouissantes pour la femme. Pour mieux répartir cette charge, l’implication des hommes est primordiale. Les contraceptifs masculins existent, mais sont encore trop peu prescrits. La faute à quoi? Aux effets secondaires… qui sont similaires à ceux liés à la pilule contraceptive.

Dans son livre Marre de souffrir pour ma contraception, Sabrina Debusquat explique que 90% de la charge contraceptive est assumée par les femmes. Un pourcentage interpelant qu’il est temps de faire diminuer, et ce ne sont pas les méthodes qui manquent.

Qu’est-ce qu’implique la charge contraceptive?

Lorsqu’on évoque la charge contraceptive, il s’agit de tous les actes, les coûts et les conséquences en lien direct avec la prise d’un contraceptif:

  • Les visites chez un gynécologue
  • Les coûts liés à la contraception: coût du contraceptif, coût des visites médicales et des conséquences financières que peut engendrer le contraceptif (médicaments pour réduire les effets secondaires par exemple).
  • La charge mentale d’un contraceptif: ne pas l’oublier, le prendre en temps et en heure…
  • Le temps consacré à cette contraception: visite chez le gynéco, achat du contraceptif…
  • Les nombreux effets secondaires provoqués par la contraception.

Comment inclure l’homme dans la charge contraceptive?

Pour que la femme se décharge du poids qu’entraîne la contraception au quotidien, il est important d’impliquer le partenaire. Par là, on entend:

  • Qu’il y ait une intervention financière à parts égales au sein du couple.
  • Qu’il y ait un soutien de la part du partenaire. Vous avez oublié votre pilule? Pas grave, faites l’amour sans pénétration, utilisez un autre moyen contraceptif comme le préservatif par exemple. En tant que femme, il est très dur d’entendre un homme râler ou de voir le partenaire déçu parce qu’il y a eu une quelconque faille dans la contraception féminine.
  • Qu’il y ait une recherche d’informations sur les contraceptifs réalisée en duo.
  • Qu’il y ait toujours un soutien du partenaire dans les choix que prend une femme. Évidemment, tout peut être discuté, mais une femme connaît mieux son corps qu’un homme, elle sait donc ce qui lui convient ou non en matière de contraception.
  • Qu’il y ait un soutien et une compréhension du partenaire quand la femme est victime d’effets secondaires.
  • Qu’il y ait une implication générale de la part de l’homme. Par exemple, qu’il pense à toujours avoir des préservatifs si un oubli de pilule survient, qu’il mette un rappel dans son smartphone pour indiquer à sa compagne qu’elle doit prendre sa pilule, qu’il n’ait aucune gêne à aller acheter un contraceptif à la pharmacie pour sa moitié…

Il en est de même pour le préservatif ou la contraception masculine qui ne sont pas uniquement l’affaire des hommes.

Qu’en est-il de la contraception masculine?

Des contraceptions masculines existent, mais elles sont trop peu connues. Premièrement, parce que certains hommes se disent que tout fonctionne très bien avec la contraception féminine, pourquoi les embêter avec cela. Deuxièmement, parce que beaucoup d’hommes ne veulent pas subir d’effets secondaires. Et enfin, car il y a un manque d’informations énorme autour des contraceptifs masculins.

On fait le point sur ce qu’est la contraception masculine et ses différentes formes:

  • Il y a le préservatif bien évidemment, la contraception la plus connue et démocratique.
  • La méthode du retrait (l’homme se retire avant l’éjaculation), mais cette contraception “naturelle” est loin d’être fiable.
  • La vasectomie, dite “contraception permanente” peut également se mettre en place par le biais d’une petite opération. Elle est permanente mais non définitive. Le principe: une microchirurgie au niveau des canaux qui acheminent le sperme qui contient des spermatozoïdes. Cette intervention fait en sorte que le sperme émis ne contient plus de spermatozoïdes.
  • La méthode hormonale est une contraception validée depuis plus de 30 ans par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) mais qui est encore trop peu prescrite car les effets secondaires sont semblables à ceux de la pilule (prise de poids, acné, dépression…). Le principe: injecter une dose d’énanthate de testostérone par voie intramusculaire une fois par semaine. Le sang aura un taux élevé de testostérone, ce qui signifie, pour l’hypothalamus, une forte production de spermatozoïdes. Il va alors diminuer et ensuite arrêter d’en produire. Il faut environ trois mois pour que le traitement soit efficace. En moyenne, quatre hommes sur cinq répondent positivement à ce contraceptif, mais comme pour la pilule, il arrive qu’il y ait des failles.
  • La méthode thermique joue avec la température corporelle. Grâce à un slip adapté, qui remonte les testicules, la température de ces dernières augmente. Cette chaleur diminue la production de spermatozoïdes, et ceux qui persistent n’arrivent pas jusqu’à l’ovule, tellement leur mobilité est réduite.

L’idée n’est pas que l’homme soit amené à gérer toute la contraception seul, mais qu’il y ait un partage de cette charge contraceptive. En effet, il faudrait qu’il y ait une alternance entre contraception masculine et féminine au sein du couple. Cela permettrait de répartir les responsabilités, ainsi que les risques.

Pour aller plus loin: Sabrina Debusquat, Marre de souffrir pour ma contraception:
Manifeste féministe pour une contraception pleinement épanouissante, Éd. Les Liens qui Libèrent, à partir de 9,99€.

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