Quand un enfant ment, il grandit! © Getty Images

L’enfant et le mensonge

Si mentir est tout à fait normal dans le développement d’un enfant, c’est aussi un concept qui ne doit pas devenir une habitude. La communication avec ses parents est primordiale pour le guider sur sa découverte du mensonge pour que cela ne devienne pas un vilain défaut en grandissant!

Selon Kang Lee, psychologue à l’Université de Toronto, les enfants commencent habituellement à mentir vers 3 ans. “En général, c’est pour couvrir une bêtise. Les capacités cognitives nécessaires pour mentir sont admirables: contrôle de la mémoire, de l’inhibition et planification. Les enfants ignorent la réalité pour construire la leur, en la remplaçant par un concept totalement nouveau pour eux. À cet âge-là, c’est plutôt impressionnant” poursuit-elle.

Le mensonge pour poser un cadre

Le mensonge est la preuve du bon développement d’un enfant qui cherche en permanence à définir de nouvelles stratégies pour survivre et à repousser ses limites. Alors que son cerveau explore le monde et essaie de comprendre comment il fonctionne, c’est une nouvelle façon pour lui d’interagir avec les autres. En tant que parent, il n’y a pas lieu de s’inquiéter lorsqu’on prend son enfant en flagrant délit et de croire qu’il se dirige lentement mais sûrement dans le banditisme. Et Kang Lee d’expliquer: “quand un enfant ment, il ne glisse pas vers la délinquance. Il développe de nouvelles capacités psychologiques” . Autrement dit, c’est une étape à son développement qu’il est bien sûr nécessaire d’encadrer tôt en tant que parent.

Les capacités cognitives nécessaires pour mentir sont admirables: contrôle de la mémoire, de l’inhibition et planification

Le mensonge à l’étude

Plusieurs tests ont été menés afin de comprendre à quelle fréquence un enfant ment, en fonction de son âge. Les scientifiques ont installé des enfants dans une pièce avec une boîte. Ils leur ont dit qu’elle renfermait un jouet mais qu’ils ne pouvaient pas regarder dedans. Puis, quand les adultes ont quitté la pièce, ils ont pu observer le comportement des enfants derrières un miroir sans tain. Après cinq minutes et de retour dans la pièce, ils ont demandé aux enfants s’ils avaient regardé le jouet dans la boîte.

54% des enfants qui ont regardé ont menti mais quand on observe le pourcentage d’enfants entre 4 et 7 ans, le taux passe à 75%!

Recevoir de l’attention de ses pairs

Les mensonges peuvent aussi cacher une faible estime de soi: un enfant qui n’a pas confiance en lui pourra avoir envie de déformer la réalité afin d’épater les autres et se sentir important. En prenant de l’âge, les enfants savent distinguer les bons des mauvais comportements ainsi que leurs conséquences. Ils pourront donc mentir en lien avec la “responsabilité” d’une action afin d’éviter une réprimande. Il se peut aussi que l’enfant constate que cela lui donne une certaine part d’attention positive ou négative. Comme ils ont besoin d’attention de toutes sortes, si un enfant en reçoit en adoptant un certain comportement, il aura assurément envie de le reproduire afin de rechercher à nouveau cette attention.

Parler du mensonge avec son enfant

Parce que mentir, c’est en quelque sorte grandir, il n’y a pas de raison de s’inquiéter à outrance. Jusqu’à l’âge de 7 ans, les enfants n’ont pas conscience de l’impact d’un mensonge. Ils ont parfois même de la difficulté à différencier la réalité du monde fictif. Votre rôle d’éducateur en tant que parent est de lui parler des valeurs qui vous sont chères. Pourquoi l’honnêteté est importante pour pouvoir faire confiance et pourquoi mentir peut blesser autrui.

Et si l’intervention des parents face à l’apprentissage du mensonge peut sembler délicate, voici quelques pistes pour démarrer en douceur:

  • Prenez le temps d’écouter et d’analyser ce que votre enfant vous raconte, pour intervenir au besoin.
  • Minimisez les récompenses face aux mensonges. L’enfant ne doit en aucun cas ressentir une victoire quelconque à mentir.
  • Prenez aussi le temps de lui prouver qu’il ne sera pas blâmé directement pour un bobard en cherchant avec lui d’autres moyens d’expressions que déformer la réalité.
  • Sensibilisez-le à l’importance de dire la vérité et à l’impact sur leur entourage.
  • Lâchez prise! Un enfant qui déforme un peu la réalité n’est ni un échec d’éducation ni un criminel en devenir. Un seul mot: la communication.

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