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Réunion parent/prof: comment bien communiquer?

Par Tatiana Czerepaniak

Dialoguer positivement avec le professeur de son enfant est essentiel pour sa bonne évolution scolaire, en particulier si votre bambin rencontre quelques difficultés dans ses apprentissages. On vous explique comment mettre en place une communication assertive et bienveillante.

En tant que parent, on souhaite forcément que notre enfant soit heureux. Et s’il est en âge d’être scolarisé, le voir épanoui à l’école est important puisque c’est un lieu riche en apprentissages: il va s’y faire des amis, acquérir diverses compétences, vivre des victoires mais aussi des échecs, apprendre le sens de l’effort, découvrir la vie en société… Autant de choses qui, tout comme l’éducation qu’il reçoit à la maison, construiront son identité.

Dans l’intérêt de l’enfant, une bonne communication entre un parent et l’enseignant est dès lors essentielle. C’est d’ailleurs pour apprécier les progrès de l’élève et s’assurer que les choses se passent au mieux pour lui que des réunions parents/enseignant sont organisées. C’est l’occasion aussi de faire le point sur les difficultés rencontrées en classe ou avec ses camarades. Les adultes – parents et enseignants – ne doivent pas perdre de vue leur objectif commun: faire en sorte que l’enfant évolue positivement et trouve sa place.

Bien communiquer avec l’enseignant: les enjeux

Et pourtant, il n’est pas toujours évident de trouver les mots justes. Mettre en place une communication positive est un défi de taille, selon Maeliss Layeux, coach spécialisée dans l’accompagnement parental: “Bien communiquer avec le prof de son enfant est une chose assez complexe puisque, généralement, on le contacte lorsque quelque chose ne va pas: incompréhension dans la matière, difficultés d’apprentissage, soucis relationnels… Bref, on part sur une situation problématique que le parent, l’enfant et l’enseignant peuvent vivre avec stress. L’enjeu va d’abord être de s’éloigner de ce sentiment pour échanger positivement et collaborer”.

Selon la coach, l’idéal serait donc de communiquer de manière régulière avec l’enseignant(e), ne fut-ce qu’en prenant des nouvelles de la vie scolaire et de l’avancée de son enfant. “Cela permet de tisser un lien et d’apprendre à connaître l’enseignant”.

5 conseils pour bien communiquer avec un enseignant

Maeliss Layeux donne quelques conseils pour construire un climat favorable entre vous et le prof de votre enfant.

1. Demander un rendez-vous

Pour un échange constructif, l’idéal est de prendre contact avec l’enseignant. L’objectif: “Que chacun puisse être dans un environnement confortable et serein pour dialoguer”, nous précise la coach. “Si c’est possible, demandez lui qu’il vous accorde un peu de son temps. Cela permet d’avoir toute son attention, mais aussi qu’il ait la vôtre. Il est d’ailleurs essentiel que cela se fasse dans un endroit apaisé, loin du bruit de la cour de récré par exemple”.

2. Se préparer en amont

Selon la spécialiste, un dialogue serein passe par une petite préparation personnelle: “J’invite vraiment les parents à, premièrement, se demander ce qu’ils attendent de cette entrevue: juste expliquer une situation? Demander un éclaircissement? Trouver des solutions? Demander – ou proposer – de l’aide? En bref, définir leurs objectifs”.

Elle conseille aussi de faire le point avec nous-même: “Je rencontre beaucoup de parents qui vivent la scolarité de leur enfant et tout ce qui peut en découler difficilement, ou qui ont du mal à dialoguer sereinement avec l’enseignant, parce qu’ils ont eux-mêmes vécu une scolarité compliquée étant enfant et/ou ado. Dans ce cas, se questionner sur ce que cela réveille en nous, mais aussi ce que l’on peut mettre en place pour soigner les blessures du passé est vraiment recommandé”.

3. Rester objectif en toutes circonstances

Lors de l’entretien, il sera important de s’exprimer de la manière la plus objective possible. Voici ce que Maeliss Layeux nous propose:

  • De parler de nos observations: pour bien communiquer, on parle en “je” de ce qu’on a remarqué, ou de la situation. Ex: “Je remarque que ces derniers temps, mon enfant revient de l’école très fatigué/triste/tracassé. Savez-vous ce qu’il se passe?”… Une bonne manière de rester dans l’objectivité et de mettre en place une communication bienveillante. La spécialiste conseille aussi de demander à l’enseignant ce qu’il en pense, ce qu’il a observé, ce qu’il a mis en place, etc. “De cette manière, on reste vraiment dans l’objectivité, ce qui est la base d’un dialogue serein”.
  • D’éviter les jugements de valeur: l’idée n’étant pas de trouver un coupable mais plutôt de faire en sorte que l’enfant soit épanoui dans sa vie scolaire et ses apprentissages, il est préférable d’éviter les jugements de valeur ou, pire encore, l’agression. “N’oublions pas que l’objectif de cette réunion est de s’unir pour aider l’enfant à bien grandir”. Vous n’êtes pas d’accord avec l’enseignant? Il n’est pas interdit de le lui dire en toute bienveillance, en utilisant cette phrase: “Je comprends votre point de vue, mais je ne suis pas d’accord avec vous parce que…” Une bonne manière de mettre en pratique les principes de communication non violente.

4. Faire participer l’enfant

Selon l’experte, on oublie trop souvent la place de l’enfant dans ce type de réunion parent/prof. Raison pour laquelle elle nous rappelle l’importance de le mettre au centre de la discussion: “Je recommande que l’enfant soit présent à cette discussion, ne fût-ce que quelques minutes, afin qu’il puisse, lui aussi, s’exprimer et/ou entendre ce qui se dit… Et ce, peu importe son âge”. Pour Maeliss Layeux, il nous faut donc laisser un espace de paroles à l’écolier, même s’il est encore petit, pour qu’il puisse exprimer ses difficultés, ses ressentis, ses besoins ainsi que ses attentes.

5. Ne pas oublier que personne n’est parfait

La coach nous rappelle aussi que nous sommes tous, parents et enseignants, des êtres humains… et donc par nature imparfaits: “N’oubliez pas qu’en face de vous, vous avez un humain qui a peut-être eu une longue journée et des batailles à mener. C’est important de s’en rappeler”.

Autre chose importante pour la coach: comprendre qu’un enfant peut avoir des comportements différents suivant son environnement. “Il arrive parfois que le parent ne reconnaisse pas son enfant dans ce qu’explique le prof, ce qui peut provoquer de l’incompréhension ou de la frustration. C’est pourquoi il me semble important de préciser qu’un enfant a, comme tout être humain, différentes facettes de sa personnalité: les parents en voient certaines, les enseignants d’autres”.

Que faire si le dialogue est trop compliqué?

Que faire si le dialogue ne passe pas, ou s’il s’envenime au cours des semaines? C’est la dernière question que nous avons posée à la coach en parentalité. Deux choses à faire selon elle:

  • Ne pas prendre les choses personnellement: “Je conseille aux parents que je suis en coaching de visualiser un petit bol à mettre entre soi et la personne à laquelle on parle. Un ‘bol’ qui accueillera pour nous ce qui se dit, sans que l’on soit nous-même atteint par les propos. C’est un conseil que l’on peut d’ailleurs utiliser dans un tas de situations: au boulot, avec sa famille, ses amis, son ex, etc”. Une manière de prendre du recul, selon Maeliss Layeux.
  • Faire appel à une personne extérieure: si la situation tourne en rond, n’hésitez pas à faire appel à un référent extérieur pour vous aider: “Les centres PMS, chargés du bien-être des élèves au sein des écoles belges, peuvent vraiment aider parents et enseignants à bien communiquer, mais aussi à trouver des solutions aux problématiques rencontrées: recherche de spécialistes (médecins, thérapeutes, neuropsys, etc), mise en place de moyens pour aider l’enfant à développer ses compétences, etc. Vous pouvez aussi demander de l’aide à la personne qui dirige l’établissement si les choses sont trop compliquées”.

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