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Les conseils d’une pro pour donner des punitions qui ont du sens à nos enfants

Par Tatiana Czerepaniak

La punition est un concept qui fait de plus en plus débat mais dont les parents ont bien du mal à se défaire, en particulier lorsqu’ils sont face à un enfant qui dépasse les limites. Et si la solution était de déconstruire l’idée que l’on se fait de la sanction en lui donnant du sens? Une spécialiste nous donne quelques conseils pour y arriver.

Un enfant qui dépasse les bornes, répond, désobéit ou se chamaille finit bien souvent par être puni par son ou ses parents, excédés du comportement de sa progéniture. Une punition qui, généralement, se traduit par une privation de jouet, tablette, smartphone ou encore de sortie pour les plus grands… Et, surtout, par une dispute et de l’incompréhension.

Mais alors que ces dernières années ont vu émerger une remise en question de l’éducation que l’on donne à nos enfants, est-il possible de voir la punition autrement? Oui, selon les principes d’éducation positive, lorsque le parent décide de se voir comme une personne qui accompagne l’enfant vers le chemin de l’indépendance plutôt que comme une figure d’autorité.

Réinventer la punition pour lui donner du sens

Lorsqu’on pense “punition”, on l’associe très souvent à une privation de matériel ou de liberté: “Tu m’as répondu alors tu es privé de tablette”, “puisque tu as cassé le jouet de ta sœur, tu ne pourras pas aller à l’anniversaire de ta copine demain”… Les exemples du genre ne manquent pas. Et pourtant, agir de la sorte n’aurait rien de constructif selon Maeliss Layeux, coach en parentalité positive, qui nous donne plusieurs pistes pour réinventer la punition.

“La punition que l’on connaît n’a rien d’éducatif. C’est surtout une réaction du parent qui, excédé et fatigué de discuter, va établir un lien de supériorité en privant l’enfant de quelque chose. C’est une façon pour lui de reprendre le pouvoir. Mais de cette situation ne ressortira rien de positif et le parent comme l’enfant finiront avec du stress, de la déception et parfois même de la colère”, nous précise l’experte. Et si l’idée n’est surtout pas de culpabiliser les parents qui agissent de la sorte – bien au contraire – elle nous propose de réfléchir au rôle éducatif que l’on pourrait apporter à ce genre de situation en déconstruisant le principe de “punition”.

Demander à l’enfant d’assumer les conséquences

Pour y arriver, la coach en parentalité nous propose de nous souvenir de ces moments où nous avons nous-mêmes été punis par nos parents lorsque nous étions enfants ou adolescents. Demandons-nous si cela nous a aidées à nous remettre en question et à apprendre de nos erreurs: “Bien souvent, lorsque je demande aux parents que je suis en coaching ce qu’ils ont retenu des punitions qu’ils ont reçu par leurs propres parents, ce sont les sentiments de colère et d’incompréhension qui ressortent le plus. Or, ces deux sentiments empêchent littéralement de prendre du recul sur la situation et d’apprendre quoi que ce soit, parce qu’ils sont trop prenants”.

L’éducation positive nous invite à déconstruire le principe même de punition et à essayer d’imaginer plutôt cela comme une potentielle leçon d’éducation qui inviterait l’enfant à assumer les conséquences de ses propres actions. Par exemple:

  • Si votre enfant casse un verre: alors qu’on lui avait demandé de prendre un gobelet en plastique pour, justement, éviter la casse… On va éviter de s’énerver et de le punir, et on va l’inviter à “réparer” son erreur, en ramassant lui-même.
  • Si votre enfant ne range pas ses jouets: alors qu’on lui a demandé plusieurs fois de le faire, on va éviter de le priver, par exemple, de dessert parce qu’il ne l’a pas fait. On va plutôt prendre les jouets qui traînent et les ranger dans une armoire afin de les laisser en “stand bye”, histoire que l’enfant n’y ait plus accès pendant quelque temps. Ce qui l’aidera à comprendre l’importance de bien ranger ses propres affaires, s’il tient à en profiter.
  • Si votre ado dépasse constamment le couvre-feu: plutôt que de le priver de sortie, on va lui imposer de venir le chercher nous-mêmes pour s’assurer qu’il respecte bien la règle.
  • S’il parle mal à un membre de la famille: inutile de lui interdire tablette ou smartphone pour autant. Il sera plus utile de lui demander de présenter ses excuses et, pourquoi pas, de lui proposer de faire une bonne action envers cette personne afin de se faire pardonner.

En bref, la sanction doit être le plus en lien possible avec la situation. De cette manière, on ne parlera plus vraiment de punition, mais de conséquence naturelle.

Quatre choses à faire pour donner du sens à la punition

Vous l’aurez compris, en agissant de cette façon, la punition ne sera plus une manière pour l’adulte de reprendre le pouvoir sur l’enfant mais plutôt de l’éduquer. Voici quatre conseils de Maeliss Layeux pour réussir à donner un sens à la sanction.

1. S’assurer que les règles sont posées et claires

Avant de s’énerver contre son enfant parce qu’il n’a pas rangé sa chambre ou mis son linge sale dans le panier, il est important de s’assurer que ces tâches soient clairement établies au préalable. Imaginez votre incompréhension si une personne vous sanctionnait pour ne pas avoir fait telle ou telle chose, alors que vous n’avez pas été mis au courant de ladite chose à faire. La première étape est d’établir des règles de vie au sein de votre foyer, ainsi que les tâches précises qui incombent aux enfants, afin de poser un cadre et des limites claires.

2. Ne pas agir pas à chaud

Le fameux “Eh bien puisque c’est comme ça, tu files dans ta chambre et tu es privé de dessins animés pendant deux jours!” est souvent une réaction d’énervement dûe au stress que peut générer la vie de parent. Et clairement, il n’est pas simple tous les jours d’éduquer des enfants! Pour éviter d’en arriver là, la spécialiste nous propose plutôt d’essayer de faire redescendre la pression. Pour y arriver, 3 étapes:

  • On explique que l’on commence à s’énerver: en bref, on exprime et on extériorise son ressenti avant d’exploser.
  • On prend soin de soi en priorité: lorsque la tension monte et pour éviter le clash, l’idée est de prendre soin de soi en s’extirpant de la situation compliquée. On écoute de la musique, on va boire un thé dehors, on s’autorise dix minutes de méditation, etc. Et on invite tous les intervenants à faire de même, histoire de faire redescendre la pression.
  • On en reparle une fois le stress redescendu: une fois que l’on a pu prendre soin de son stress, on peut rediscuter de la situation avec son enfant et voir avec lui comment il va gérer la conséquence naturelle de manière plus posée.

3. Construire la sanction avec l’enfant

Pour que la sanction ait du sens, la coach nous propose de construire avec l’enfant la “punition” qui va résulter de la situation. On peut lui demander comment il va réparer son erreur ou encore quelle sera, selon lui, la conséquence naturelle et comment on peut y trouver une solution. Cette manière d’agir permettra à l’enfant de conscientiser et d’apprendre la leçon plutôt que de se sentir frustré par une sanction imposée.

4. Rester dans la communication

Si cette manière de faire peut éviter les gros clashs, cela n’empêchera pas l’enfant de se sentir stressé, triste, frustré ou déçu d’avoir à assumer la conséquence de ses actes. En tant que parent, il est important d’être le porte-avion sur lequel notre enfant pourra se poser et décharger les émotions qu’il ressent. Le conseil de l’experte est donc de favoriser la communication et l’accueil des émotions grâce à de petites phrases telles que “je comprends que tu te sentes frustré(e)” ou “C’est normal d’être triste”… pour que l’enfant se sente entendu. Attention, l’idée n’est pas pour autant de changer les règles de vie de la famille. Les limites doivent rester claires.

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